Vidéo de Showkutally Soodhun
Il aura fallu que Pravind Jugnauth annonce la démission de Showkutally Soodhun pour que Xavier Duval révèle que c’était lui qui avait envoyé la vidéo montrant l’ancien no 4 en train de tenir des propos à relent communal lors d’une réunion à son ministère en juillet dernier. Certes, cette affaire méritait d’être éclatée au grand jour. Car de tels propos, venant d’un élu de la République, ne peut qu’être dénoncée et sanctionnée. « Quand mo fine prend connaissance sa vidéo là, mo ti éna ène choix. Mo ti kapave mette li direk lor youtube ou dépose li lor ène PNQ. Nou ine préfère donne li ène journaliste d’investigation pou li fer so lenket », a-t-il expliqué lors de sa conférence de presse hier. On ne peut que le féliciter pour avoir écarté la première option et de ne l’avoir pas publié en ligne. Ce qui aurait pu entraîner des conséquences extrêmement graves surtout si elle était postée sans aucune forme de censure.
Xavier Duval aurait également pu solliciter l’aide du Premier ministre ou de la police pour ouvrir une enquête. Mais il a choisi de remettre cette fameuse vidéo, gardée secrète jusqu’ici, à un journaliste d’investigation aux fins de publication. Mais les journalistes, investigateurs ou pas, ont des contraintes et des paramètres à respecter. Jugeant le contenu de la vidéo trop sensible et dans l’incapacité de vérifier son authenticité, nos confrères de l’Express, Nad Sivaramen et Axcel Chenney, ont préféré s’en remettre au Premier ministre au lieu de publier la vidéo ou les détails y relatifs. Ironie du sort, c’est à ce même Pravind Jugnauth auquel Xavier Duval ne faisait pas confiance et à cette même police qui suscitait sa méfiance qu’est finalement revenue la tâche d’initier une enquête !
Alors qu’il avait laissé le soin à la presse pour désamorcer cette bombe, et renonçant ainsi en à ses responsabilités puisque cela aurait pu avoir des conséquences fâcheuses si elle n’avait pas agi de façon responsable, Xavier Duval a toutefois été prompt de s’auto congratuler après l’annonce faite par Pravind Jugnauth, vendredi soir. C’est ce qu’on appelle, en notre juteux créole, « mange banane dans deux bouttes »…
