Q : Cette année se termine sur la même note qu’elle avait commencé, soit avec des scandales qui perdurent et dont les plus récents ont été révélés par vous-même. Qu’est-ce que cela augure pour le pays ?
C’est évident que la corruption, le gaspillage, le je-m’en-foutisme, la négligence et l’incompétence ont atteint un niveau jamais vu à Maurice depuis l’indépendance. C’est la raison pour laquelle tant de choses ont foiré, comme, par exemple, l’inclusion de Maurice sur la liste noire de l’Union Européenne et qui a nécessité la mobilisation de beaucoup d’efforts pour pouvoir en sortir. La réputation du pays a pris un rude coup au niveau international.
C’est le rôle de l’Opposition parlementaire et extra-parlementaire de mettre à jour et de révéler tout ce qui se passe au niveau du gouvernement pour que les Mauriciens puissent en prendre conscience et d’agir en conséquence. Les Mauriciens doivent se réveiller afin d’aider l’Opposition à renverser la vapeur et à remettre l’île Maurice sur le chemin de la bonne gouvernance, de la croissance, de la compétence et de la prospérité. Sinon, l’avenir même des Mauriciens est menacé.
Q : Jusqu’ici l’Opposition a concentré ses tirs sur le gouvernement principalement à l’intérieur du Parlement. Compte-t-elle prochainement organiser d’autres activités de mobilisation contre le gouvernement, comme souhaité par des activistes ?
Nous le ferons certainement une fois que la situation le permet. Nous avons été jusqu’ici handicapés par la crise de la Covid-19. Maurice passe par une période de quarantaine depuis pratiquement deux ans. Ce qui nous a empêché de tenir des réunions ou des meetings, les rassemblements étant, à un moment donné, interdits alors qu’ils sont actuellement restreints à 50 personnes. C’est donc quasiment impossible pour nous de mobiliser la masse, selon la loi. Nous ne voulons pas, au sein de la Plateforme de l’Espoir, donner le mauvais exemple parce qu’il y a un vrai problème sanitaire dans le pays.
Q : Un de vos partenaires au sein de la Plateforme de l’Espoir, Roshi Bhadain, a souhaité que l’Opposition démissionne pour provoquer des élections générales. Pourquoi ne partagez-vous pas son avis ?
Même si l’Opposition démissionne, cela ne veut pas dire que le gouvernement démissionnera également. Au contraire, on fera le libre jeu du gouvernement qui aura 100% de votes à l’Assemblée nationale. Il pourra alors amender la Constitution à volonté. Moi, je pense que l’Opposition a fait un très bon travail au Parlement. Il y a eu plus d’une dizaine de PNQs et des centaines de questions parlementaires. Nous avons participé à des débats sur toute une série de sujets.
Je crois qu’il faut féliciter l’Opposition, d’autant que c’est lorsque le Parlement a commencé à siéger que la vérité sur la Covid-19 et sur des scandales ont surgi. L’opposition extra-parlementaire, dont les Avengers, a, elle aussi, fait un travail important sur le terrain et notamment en ce qu’il s’agit de l’affaire Kistnen et qui mérite également d’être salué. Le travail entre l’Opposition parlementaire et extra-parlementaire est complémentaire.
Propos recueillis par Z.R
