Abolition de la taxe municipale
- La population sera déplumée sous d’autres formes, avertit l’opposition
Le projet de loi visant l’abolition de la taxe municipale immobilière devra être promulgué ce mois-ci. Le Conseil des ministres en a pris note, vendredi. Cette mesure avait, rappelons-le, été annoncée dans un précédent budget. Ce qui est perçu comme une tentative pour amadouer l’électorat urbain en vue des prochaines élections municipales.
Patrick Assirvaden, député du PTr, rappelle que l’abolition de la taxe avait été promise par le gouvernement il y a trois ans de cela. Or, ce n’est que maintenant qu’elle va rentrer en vigueur. Il parait clair, selon lui, que c’est une stratégie pour obtenir plus de votes lors des prochaines élections municipales. D’autant que « Premier ministre pas pou kapav sover. Li bizin donne élections municipales », dit-il.
Eshan Juman, pour sa part, dit carrément ne pas comprendre à quoi ont servi les taxes municipales durant ces dernières années, puisque la situation dans les villes laisse à désirer. À Port-Louis par exemple, les jardins d’enfants, et même des terrains synthétiques, se trouvent dans un état déplorable. Le député du no. 3 se demande, par ailleurs, si le gouvernement ne trouvera pas d’autres moyens pour déplumer la population afin d’augmenter le budget alloué aux municipalités.
« Li évident que si municipalités pa pé gayn assez revenus en termes taxe municipales, gouvernement pou bizin prévoir ene enveloppe financière plus conséquent pou bane municipalités. C’est avec population mem ki gouvernement pou tire sa kas la », prévient Eshan Juman. D’ailleurs, ajoute-t-il, « il faut un nettoyage complet que ce soit au gouvernement ou dans les mairies, car la population en a marre de leur gestion ».
Le député du PMSD, Kushal Lobine, abonde dans le même sens. Il n’y a pas de doute, selon lui, que cette décision est une stratégie politique du gouvernement pour amadouer l’électorat urbain. Selon lui, le gouvernement a des arrière-pensées. « Certes, les taxes seront abolies, mais elles seront remplacées par d’autres », lance-t-il. A titre d’exemple, dans le ‘Waste Management Recovery Bill’ qui sera voté au Parlement ce mardi, il est clair qu’en vertu des sections 23 et 24, il y aura des taxes additionnelles qui seront introduites. « Tous cela n’est pas innocent », explique Kushal Lobine.