Licenciée de la compagnie aérienne nationale Air Mauritius, Yogita Baboo a déposé une plainte à la ‘Central Criminal Investigation Division’ (CCID), le vendredi 28 juillet, accompagnée de son avocate, Me Urmila Boolell. Yogita Baboo évoque les articles 30 et 31 de l’’Employment Relations Act’. Selon la présidente de l’’Air Mauritius Cabin Crew Association’ (AMCCA), lorsqu’elle s’exprimait sur les ondes d’une radio privée, en l’occurrence Top FM, elle le faisait en tant que présidente de l’AMCCA, et non en tant qu’employée d’Air Mauritius.
Selon elle, Air Mauritius n’a pas respecté la loi lors de son licenciement. « Bann syndicat bizin ena la liberté pu assume zot fonction », affirme-t-elle. Elle déplore la manière dont son employeur (Air Mauritius) a agi, critique également le ministère du Travail pour la gestion de son cas, et souligne qu’il n’a pas pris de décisions à ce sujet car Air Mauritius n’a envoyé que son représentant légal, sans laisser place à une véritable conciliation.
« Ministère Travail dir mwa ki li pa empower pu protez mo droit, ti ena enn concialiation ki ti rod fer mais Air Mauritius tous les temps avoy zis so representant légale, okenn desizion pa kav pren lerla » fait-elle comprendre. Elle déclare également que lors des réunions précédentes entre les trois parties (Yogita Baboo, Air Mauritius et le ministère), ce dernier aurait suggéré à Air Mauritius d’être “raisonnable”.
Yogita Baboo reproche au ministère du Travail de ne pas avoir défendu ses droits en tant que syndicaliste, et déplore également le fait qu’après son licenciement, le ministère lui a envoyé une correspondance expliquant ses droits en tant que chômeuse. Elle se demande ironiquement si le rôle du ministère du Travail est de lui rappeler ses droits, et de la placer sous le programme de travail temporaire.
« Zot pe appel mwa pu fer mwa comprend mo droit ek pu met mwa lor work fare programme ? Saem rol ministère travay ena ? » martèle Yogita Baboo. Cette mère de famille, pousse le débat encore plus loin. « Ou pense enn zenn pou anvi vinn syndicat dans le future kan li get saki inn arriv mwa ? Moem mo pa ti pu pren la présidence de l’AMMCA si mo ti kone Air Mauritius pu kav fer tousala. La direction Air Mauritius croire tou permi pou zot. Air Mauritius inn commet enn crime en toute connaissance de cause, kot la loi été ? », se demande-t-elle.
Radhakrishna Sadien : « Nu pe sov enn arbre pou protez la foret »
Le président de la ‘State and Other Employees Federation’, Radhakrishna Sadien, affirme que les syndicalistes ne comptent pas baisser les bras. Selon lui, les employeurs sont encouragés par ce qui est arrivé à Yogita Baboo chez Air Mauritius. Il craint que cela ouvre la voie à une répression syndicale accrue. « Si les employeurs se permettront de violer des lois, l’avenir des syndicats s’annonce très sombre. Nous sommes menacés. Air Mauritius pe zwe avek l’honneur Maurice. Ou kroir ki pena dimounn en dehors ki lire lor saki enn compagnie aviation nationale pe fer enn so employé ? », lance-t-il.
Marche pacifique en guise de soutien
Une marche pacifique est prévue le 2 août en guise de soutien à Yogita Baboo. Le rassemblement débutera au centre Marie Reine de la Paix, et se terminera devant le bâtiment d’Air Mauritius. Pour Yogita Baboo, la répression syndicale a commencé lorsque la compagnie d’aviation est entrée en administration. Radhakrishna Sadien considère que cette marche enverra un message fort aux employeurs pour les avertir contre les abus.