Zahid Nazurally, Deputy Speaker « Je m’assure toujours que le décorum soit respecté »

  • « J’espère devenir un exemple à suivre »

Il est l’un des rares, ou sinon le seul du présent gouvernement, d’avoir accepté de nous accorder un entretien. Pas question d’être complaisant, l’avons-nous toutefois prévenu. En retour, Zahid Nazurally a raidi la ligne, haussant le ton par moments, nous accusant de servir un intérêt quelconque par d’autres, et nous faisant même la leçon presque tout au long de l’interview. Tel un juge, le jeune avocat jauge nos questions, se montre critique envers nous, même s’il dit ne pas aimer critiquer, et fait notre procès avant de livrer son verdict.

C’est de la bonne guerre, avons-nous estimé, en encaissant les coups. Nous avons joué le jeu dans le calme et le respect, en dépit de quelques discussions très animées, Zahid Nazurally estimant que nous l’interrompons alors que nous le ramenons, certes avec persistance des fois, sur le sens de nos questions qu’il interprète à sa façon.

Il faut néanmoins l’avouer, le jeune député du Muvman Liberater (ML) au no. 10 sait aussi se montrer conciliant quand il le faut. Il nous donne l’impression d’être quelqu’un d’objectif et d’impartial quand la situation l’exige. Ce qui nous marque surtout, c’est sa franchise, mais aussi sa détermination de ne pas franchir les limites, soucieux de ses responsabilités en tant que Deputy Speaker. Son vœu, dit-il, c’est d’être un exemple de par son langage et sa façon de faire.

Zahirah RADHA

Q : Vous êtes toujours bien en selle au gouvernement bien que votre démission eût été annoncée. Se peut-il cependant qu’il y ait de fumée sans feu ?

Nous vivons dans une démocratie et je respecte les principes démocratiques. Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent quand ils le veulent.

Q : Êtes-vous à l’aise au sein du gouvernement ?

Je suis à l’aise avec tout ce que moi je fais. J’assume les responsabilités totales de mes actions.

Q : Vous évoluez quand même au sein d’un gouvernement. D’où ma question : y êtes-vous à l’aise ?

Il n’y a aucun doute que je fais mon travail comme cela doit être au sein du gouvernement.

Q : N’y a-t-il pas d’amertume dans les rangs de la majorité vu qu’il n’y ait pas eu de remaniement et de redistribution des rôles ministériels, contrairement à ce que l’on croyait ?

C’est une jolie question, mais en tant que journaliste chevronnée, je ne doute pas que vous savez qu’un remaniement ministériel relève de la prérogative du Premier ministre et qu’on doit la respecter. Même quand des questions sont posées, il faut être respectueux des responsabilités de tout un chacun.

Q : Le Muvman Liberater (ML), dont vous êtes toujours membre, se fait tout petit depuis la révocation de son leader Ivan Collendavelloo comme Deputy Prime Minister. Cette situation ne vous gêne-t-elle pas ?

Avec tout le respect que je vous dois, je ne suis pas du genre à qualifier les gens, les partis ou qui que ce soit…

Q : … ce n’est pas une qualification, mais une expression signifiant se faire discret !

De par la façon dont vous avez utilisé le mot « petit », je vous demanderai d’être très ‘cautious’ quand vous adressez votre question !

Q : Je vous le redis, je ne qualifiais pas le parti de « petit » comme vous le dites, mais c’est une expression couramment utilisée. D’ailleurs, c’est un fait que, depuis la révocation de son leader Ivan Collendavelloo comme DPM, le ML ne compte plus de ministre en son sein !

J’apprécie votre explication. Le problème de nos jours, c’est qu’on se sert des mots sans réaliser. Ce n’est pas correct d’expliquer le terme « tout petit » après que nous soyons déjà arrivés à une conclusion.

Pour moi, le ML est un parti et il le reste. Il a été formé en 2014 et je n’en faisais pas partie à l’époque. Dès sa création, il s’est retrouvé au gouvernement avec des responsabilités.

Ce que vous dites est certes une vérité. Et la vérité n’est ni gênante, ni difficile d’accepter. Les choses sont telles quelles. Nous sommes dans une alliance et moi je suis respectueux de l’engagement que nous avons pris.

Q : Quel est cet engagement ?

Celui de travailler pour le peuple, évidemment ! Je ne crois définitivement pas dans la sensation.

Q : 16 mois après cette révocation, Ivan Collendavelloo n’a toujours pas été inquiété par l’ICAC. Le PM est-il allé trop vite en besogne en le révoquant ou votre leader est-il protégé parce qu’il est toujours membre du gouvernement, comme le veut la perception ?

Je ne peux pas répondre aux questions en me basant sur la perception, de ce que pense le Premier ministre ou de ce qu’il aurait dû faire. Je ne peux pas répondre pour le Premier ministre. C’est lui qui doit répondre de ses actions. Le Premier ministre prend la responsabilité de ses actions et moi, j’assume les miennes.

Au sein d’une alliance, j’ai certaines responsabilités et je les assume. Le ML a été élu sous la bannière de l’Alliance Morisien et c’est pour cela que ‘tout un chacun fine met la croix kot nou’.

Q : C’est clair ce que vous dites, mais cela ne répond pas à ma question. En tant qu’homme de loi, quelle analyse faites-vous de la situation ?

Avec tout le respect que je vous dois, j’ai déjà, dans le passé, fait clairement comprendre à la presse que je suis quelqu’un qui travaille de façon constructive. Je n’étudie pas qui a fait quoi ni suis-je quelqu’un qui critique ou qui juge qui que ce soit. Je suis content de vous accorder cet entretien malgré le fait que les membres du gouvernement ne s’expriment pas d’habitude dans vos colonnes parce que je veux que vos lecteurs connaissent ma position en tant que jeune avocat élu pour la première fois.

Comme nouveau élu et néophyte en politique, je pense que la politique doit se faire en conformité avec des suggestions constructives et non pas d’aller dans une direction qui sert un intérêt quelconque au lieu de celui du pays. C’est l’intérêt du pays qui compte pour moi, même si je dois continuer à faire face à beaucoup de difficultés dans mon combat qui est celui de la sincérité, de l’honnêteté et du travail.

Q : Qui sont ceux qui vous font d’obstacles dans votre combat ?

Il n’y a personne qui me font des difficultés dans mon combat, sauf ceux qui essayent, de par leurs questions et leur façon de s’exprimer, de mettre des mots dans ma bouche pour me faire dire des choses sur une tierce personne. Je ne le fais pas et je ne le ferai pas, surtout pas pour faire plaisir à qui que ce soit.

Q : On ne vous demande pas de nous faire plaisir, mais ce sont des questions d’intérêt public, d’autant que le PM lui-même fait face à de graves allégations dans l’affaire Angus Road et qu’il est toujours à la tête du gouvernement. N’y a-t-il pas une politique de deux poids deux mesures ?

Je ne me doutais pas que vous alliez me poser cette question. Pensez-vous que moi, je peux décider de la façon dont le Chef juge doit faire son travail ? Est-ce ce que vous me suggérez ? Me demandez-vous de vous dire que la Cour ne fait pas son travail correctement ? Est-ce que vous me dites que tous les magistrats qu’il y a dans ce pays ne font pas bien leur travail ? Non, moi je pense qu’ils font bien leur travail. At least to the best of their abilities. Tout comme je ne suis pas parfait, je ne m’attends pas à ce qu’un être humain soit parfait.

Q : Mais les procès en Cour sont lents. N’y a-t-il pas un besoin pressant d’introduire une réforme en profondeur dans le judiciaire ?

Merci, je réalise que vous pouvez faire un débat constructif. En effet, les procès en justice prennent du temps. C’est ce que dit aussi le public. Mais soyons honnêtes et réalistes, il faut apporter des solutions. Pourquoi, lorsque vous me posez cette question, ne faites-vous pas de proposition ? Il n’y a aucun doute que le précédent et l’actuel gouvernement travaillent pour essayer d’améliorer le judiciaire.

Personnellement, comme député et avocat, j’exerce mon travail de sorte que justice soit faite assez rapidement. Nous ne pouvons pas avoir une justice rapide, mais nous devons l’obtenir dans un délai raisonnable. Avec la nouvelle Cour suprême, plus de magistrats peuvent être accommodés, laissant de la place à davantage de magistrats pour siéger dans les anciennes Cours. La volonté est là. Mais on a besoin de plus de propositions de la part des citoyens et des journalistes pour évoluer dans la bonne direction au lieu de s’enliser dans des critiques.

Q : Ne faut-il pas aussi que les institutions chargées d’enquêter, que ce soit au niveau de l’ICAC ou de la police, agissent avec plus de diligence et, surtout avec plus de rapidité ?

Voulez-vous dire qu’il y a quelqu’un qui a mal fait une enquête ? J’aimerais bien savoir qui c’est.

Q : Ma question est axée sur la lenteur de certaines enquêtes, comme dans le cas d’Angus Road qui piétine, par exemple. N’y a-t-il aucune mesure qui puisse être prise pour que les choses bougent plus vite dans l’intérêt de la justice ?

Vous dites qu’il y a tel problème, mais quelles sont les mesures ? Venez de l’avant avec des mesures…

Q : C’est à vous que je m’adresse en tant qu’homme de loi pour savoir s’il y a des mesures qui peuvent être prises !

Il y a des possibilités pour améliorer le sort de tout un chacun dans ce pays. Mais ce n’est ni le travail d’un jour ni celui d’une seule personne. Chacun doit assumer ses responsabilités. Il y a, parfois, des moments d’adversité qui peuvent nous faire reculer dans notre combat, mais nous devons néanmoins rester déterminés. Je ne suis pas là pour juger ou critiquer qui que ce soit. Demandez-moi ce qu’on peut faire en termes de propositions, je vous les donnerai.

Q : C’est ce que je vous ai demandé. Quelles sont vos propositions ? Y a-t-il une volonté pour changer les choses ?

Je ne peux pas répondre pour d’autres, mais moi j’ai de la volonté. Pendant dix ans, j’ai œuvré pour que la justice puisse être accessible à tous.

Q : Je ne parle pas de votre volonté personnelle, mais de celle du gouvernement !

Je ne suis ni ministre de la Justice ni fais-je partie du cabinet ministériel. Mais moi, j’ai cette volonté. Lorsque j’ai des propositions, je les propose en privé. Je ne suis pas du genre à révéler mes propositions en public.

Q : Pourquoi pas ? Cela nous aurait pourtant aidé à savoir si on bouge dans la bonne direction…

Votre question est très pressante. Mais en tant que Deputy Speaker, je suis appelé à présider des débats. Je ne dis donc pas des choses qui pourraient m’embarrasser dans mes fonctions. J’assume mes responsabilités selon les fonctions que j’occupe.

Q : La reprise parlementaire s’est faite sur fond de contestations contre l’actuel Speaker. Pour la bonne marche de la démocratie et le respect parlementaire, ne faut-il pas qu’il y ait un certain décorum au sein du Parlement ?

En ce qu’il me s’agit, je m’assure toujours que le décorum soit respecté et je continuerai à le faire. Les députés de l’opposition me disent que je préside bien les travaux. Je ne ferai pas de critiques puisqu’en tant que ‘Deputy Speaker’, je serai peut-être appelé à présider des séances comme j’ai dû le faire la dernière fois qu’une « motion of no confidence » avait été présentée contre le Speaker. J’ai d’ailleurs fait de mon mieux pour être honnête envers moi-même, la Constitution et les ‘standing orders’ lorsque je l’ai présidée.

C’est inapproprié de me demander quoi que ce soit sur le Speaker ou les contestations dont vous me faites part. Les parlementaires ont le droit de contester quelqu’un, mais il y a une procédure pour le faire. Elle doit être faite à travers une « motion of no confidence » et elle peut être dirigée contre le Speaker, un parlementaire ou même contre le gouvernement. C’est l’opposition qui doit le faire. Mais l’a-t-elle fait ? Y a-t-il, à ce jour, une « motion of no confidence » contre le Speaker ?

Q : Il y en a déjà eu.

Mais on ne vit pas dans le passé. Ceux qui font ces contestations doivent suivre la procédure voulue. Si je suis appelé à présider ces débats, je le ferai comme il le faut. On ne peut pas se baser sur des rumeurs ou des dires quelconque. Tout le monde peut dire ce qu’il veut, mais ‘nou pas dire zis parski nou envi ou parski nou dans ene lot camp’. Il nous faut être constructif.

Q : Vous vous enorgueillez du fait que vous restez impartial lors des débats au sein de l’hémicycle. Mais cela n’aurait-il pas dû être le principe de base qui prédomine tous les travaux parlementaires, et non pas uniquement lorsque vous les présidez ?

Je suis totalement d’accord qu’il doit y avoir une façon de faire. Il faut toutefois respecter l’individualité de chaque personne.

Q : Mais la façon dont se déroule les travaux par moment, avec des questions qui ne peuvent être répondues, ne freine-t-elle pas la bonne marche de la démocratie parlementaire ?

Très jolie question, mais il très important, comme journaliste, de « paint the whole picture ». Il n’y a pas qu’une personne qui enfreint les principes. Pourquoi doit-on pointer du doigt une seule personne ? Chacun doit assumer ses responsabilités, fussent-ils les parlementaires, le Speaker, le Deputy Speaker ou les journalistes. La façon de faire ne peut pas être X pour l’opposition et Y pour le gouvernement. Elle doit rester constante, comme moi je le fais et continuerai de le faire.

Q : Ne faut-il pas revoir le fonctionnement du Parlement ? Ne faut-il pas par exemple que plus de temps soit alloué à la PNQ et la PMQT et que certains ‘standing orders’ soient revus dans l’intérêt public, parce que la population s’attend quand même à obtenir des réponses aux sujets qui les préoccupent et qui sont relayées par l’opposition ?

Sans doute. Il nous faut commencer à travailler pour le futur. On travaille présentement de façon à ne pas déranger un système. Il nous faut le faire par étape avant qu’on n’arrive à un certain résultat. Pour y parvenir, il faut que tout le monde soit partie prenante : le gouvernement, l’opposition et le public. Il faut aussi que les journalistes savent comment faire une interview pour qu’elle soit constructive. Il nous faut arrêter de parler des erreurs des autres. Voyons plutôt le bon côté de tout le monde et comment faire pour l’améliorer. C’est cela ma façon de faire.

Q : C’est ce que je vous demande : comment fait-on pour améliorer la façon de faire au Parlement ?

By being the example’.

Q : Je vous ai demandé s’il ne fallait pas allouer plus de temps pour répondre à la PNQ et au PMQT…

Je suis totalement d’accord avec vous qu’il faut augmenter le temps alloué. Mais comment le changer ? Il y a une procédure qu’il faut enclencher.

Q : Laquelle ?

Il faudra l’enclencher. Je ne dis pas qu’on aura des résultats. Mais même l’opposition peut l’enclencher. Nous vivons dans un pays où l’opposition ne saisit pas l’opportunité d’enclencher ces procédures. C’est un travail qui doit être fait des deux côtés. On ne peut pas considérer la gestion d’un pays comme un jeu de foot où il y a deux adversaires. Il n’y a qu’un seul but : le progrès du pays, que ce soit le progrès économique et social, ainsi que l’épanouissement de tout un chacun. Le plus important, c’est qu’il nous faut travailler dans le respect, en acceptant les qualités et les défauts de nos prochains. Je suis un fervent partisan de Mère Theresa. J’aime regarder le côté positif des choses. 

Q : L’opposition peut enclencher des procédures, dites-vous. Mais elle peut à peine faire des suggestions tellement il y a des sanctions qui sont prises contre ses élus. Est-ce moralement acceptable qu’un Speaker, non-élu, utilise des moyens répressifs contre un élu du peuple ?

On retourne au point de départ. Pourquoi retourner dans le passé quand on essaye d’améliorer le futur ?

Q : On parle du présent. Arvin Boolell est toujours sous le coup d’une suspension. Comment l’opposition peut-elle donc fonctionner de façon sereine ?

Il nous faut être très prudent. C’est un fait qu’Arvin Boolell soit suspendu. Il y a une affaire en Cour et je ne peux pas commenter un cas qui est « under the scrutiny » du judiciaire. On aurait dû se focaliser sur comment ne pas arriver à un tel stade. ‘Ou pas pe dire moi ki Arvin Boolell ti pe fer bien bon garçon avant ki ti suspane li. Tou seki ou pe dire moi c’est Speaker ine mal fer so travail’.

(Nous l’interrompons car ce n’est pas ce que nous avons dit. S’ensuit alors une discussion très animée que nous ne reproduisons pas par manque d’espace).   

C’est moralement incorrect pour moi de faire un commentaire car on me demandera peut-être, de par mes fonctions, de présider une motion quelconque, mais aussi parce que je suis avocat et qu’il y a une affaire en Cour. Pensez-vous qu’en tant que jeune parlementaire, c’est bon pour moi de décider ‘kisanla so moral bon ou pas bon’ ? Moi, je continuerai de porter à l’avant-plan des idées que je pense sont moralement correctes. Je ferai de sorte de ‘set the example’ dans mes fonctions et au sein de l’équipe à laquelle j’appartiens.

Je ne peux pas contrôler tout le monde au sein de l’équipe gouvernementale et de l’opposition. Mais je continuerai à contrôler mon langage et ma façon de faire. Je suis respectueux des gens et j’espère de devenir un exemple à suivre. Je suis très humble. Je sors d’une famille très modeste. J’œuvre pour apporter mes idées de l’avant pour qu’on puisse continuer à progresser, que ce soit au niveau économique, familial et spirituel. Nous devons tous regarder notre propre conscience avant de pointer du doigt nos amis.

Q : Nous ne doutons pas de votre sincérité. Vous avez évoqué la plainte d’Arvin Boolell en Cour. N’est-ce pas souhaitable qu’il y ait enfin une Cour constitutionnelle ?

Oui, je suis pour la création d’une Cour constitutionnelle. Il nous faut suivre les procédures, conformément à la Constitution. Il faut d’abord qu’on ait une majorité au Parlement pour qu’on puisse venir de l’avant avec les amendements nécessaires. Malheureusement, je me retrouve aujourd’hui dans une position où je constate, en tant que nouveau venu qui vient d’une famille modeste, qu’on oublie d’apprécier le bon côté des choses.

Même l’opposition a ses bons côtés. On ne peut pas affirmer que tout ce qu’elle dit lors des débats parlementaires est mauvais. On doit l’apprécier à sa juste valeur. Mais au sein de l’opposition, on ne dit que ce qui est mauvais. On doit être juste et raisonnable.

Je suis pour une Cour constitutionnelle. Le jour où le projet de loi viendra, je voterai en sa faveur. Personne ne me fera voter autrement que celle dictée par ma conscience.