Zones inondables gardées « secrètes » : La valeur des terrains tombent à l’eau

Le fait de garder « secret » la liste des zones inondables, outre de refléter la mauvaise foi du ministre des Infrastructures, Bobby Hurreeram, entraînera une cacophonie sans précédent dans le secteur immobilier. Tout cela témoigne de l’amateurisme dans la gestion d’un dossier aussi important, qui touche des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes.  

La ‘Private Notice Question’ (PNQ) du leader de l’Opposition, Xavier Luc Duval, adressée au ministre Bobby Hurreeram autour des zones inondables à Maurice, a soulevé des interrogations importantes parmi les propriétaires des terrains.

L’affirmation du ministre à l’effet qu’il ne rendra pas cette liste publique vu qu’elle contient des données techniques, a créé une grande incertitude dans le pays. Pour Xavier Luc Duval, qui avait tenu une conférence de presse à l’issue de sa PNQ jeudi dernier, tous ceux impliqués dans des transactions foncières doivent attendre avant d’aller de l’avant. « J’insiste pour que le public ait le droit de prendre connaissance du contenu de cette liste », dit-il.

Car valeur du jour, personne ne sait si son terrain ou son immeuble ou sa maison ou encore son bureau se trouve dans une zone inondable ou pas. Ce n’est que quand une collectivité locale ne donne pas d’autorisation à une personne de construire sur son terrain qu’elle saura que son terrain n’a aucune valeur car elle se trouve dans une zone inondable.

Selon XLD, les autorités locales appliquent déjà à la lettre les indications de cette liste de la ‘Land Drainage Authority’ (LDA) en refusant d’octroyer de permis de construction à des particuliers pour des raisons liées au risque d’inondation. Selon certaines indications, ce serait les régions de Quatre-Bornes, de Rivière-Noire et de Petite-Rivière, entre autres, qui sont dans ces zones rouges. Notons que cette liste a été compilée par une compagnie étrangère qui a eu recours aux drones et aux satellites.

Il faut dire qu’une certaine crainte gagne déjà du terrain parmi les habitants de ces endroits. Le ministre parle de « secret » mais face à ce « secret », que ferait-il si l’un de ses proches déciderait d’acheter un terrain dans une région à risque ? Garderait-il toujours le secret ?

XLD fait rappeler par ailleurs que le ministre Hurreeram avait déjà répondu à une question parlementaire sur ce sujet en 2021 et sans donner trop donner des détails, il avait cité des endroits tels que Trois-Boutiques, Grand Bel-Air et Petit Bel-Air, ainsi que Mahébourg et Plaine-Magnien.

Hormis le commerce, l’agriculture, l’éducation et d’autres secteurs, voilà que le secteur immobilier prend un sale coup sous ce gouvernement, qui encore une fois, fait preuve d’amateurisme dans la gestion des affaires du pays.