[Conseil de district de Flacq] Des amendements à la loi pour maintenir le président en poste

  • Le siège d’un conseiller proche du MSM déjà déclaré vacant, des pressions ministérielles exercées pour en maintenir deux autres en poste alors qu’ils ont démissionné de leurs partis respectifs

Des manigances seraient en cour au conseil de district de Flacq afin que le président puisse être maintenu en poste. Des pressions ministérielles sont ainsi évoquées pour que les sièges de deux conseillers ne soient pas déclarés vacants, surtout après qu’un autre conseiller se trouvant dans le camp du MSM a déjà perdu le sien la semaine dernière. Le but, nous expliquent certaines sources, c’est que le conseil de district ne bascule pas dans l’opposition. Car ce risque serait réel si trois sièges des conseillers proches du pouvoir sont déclarés vacants en moins d’une semaine.

D’ailleurs, le gouvernement semble prendre des mesures extrêmes pour garder le contrôle du conseil de district de Flacq qui a une valeur significative sur le plan politique. Ainsi, le Conseil des ministres a donné son feu vert, vendredi, aux amendements qui seront introduits à la ‘Local Government Act’ ce mardi. Le projet de loi sera lu en première lecture. « The object of the Bill would be to amend the Local Government Act to provide that the Office of a Municipal City Councillor, Municipal Town Councillor and Village Councillor shall become vacant on the date of publication of such vacancy in the Gazette, and to provide for matters connected and related thereto ». Certains y voient une mesure désespérée, pour sauver le président du conseil de district, Kishore Kumar Jeewooth, un poulain du MSM, tout en gardant cette instance sous l’emprise du soleil.

Il faut faire ressortir que la semaine dernière, le parti du soleil a déjà perdu un de ses éléments au sein du conseil. En effet, le poste du conseiller de district de St. Julien, Chetram Sangam, a été déclaré vacant par le Chief Executive, Dheeraj Gopaul, conformément à la section 39(1)(b) de la « Local Government Act ». Pour cause, il n’était plus membre du parti qui l’avait fait élire aux dernières élections villageoises. Chetram Sangam, alias « jacket vert », est connu pour sa proximité avec le pouvoir. Il s’était manifesté en août 2020 lors de la comparution des ministres Sudheer Maudhoo et Kavi Ramano en Cour de Mahébourg suivant le procès intenté contre eux par Bruneau Laurette dans le sillage de l’affaire Wakashio.

Cette semaine, les sièges de deux autres conseillers proches du MSM devaient être déclarés vacants. En effet, Sawan Racktoo et Mariam Toofail, conseillers de district des villages de Trou-d’Eau-Douce et de Brisée Verdière respectivement, ont démissionné de leurs partis respectifs, « Nou Parti 2.0 » et « Unity Group of Brisée Verdière ». « Subsequently, as per Local Government Act, I am requesting you to declare his seat vacant and same be filled by another member of my Group from the Reserve List as submitted to the Electoral Commissioner », ont demandé Jonathan Dardenne et Gunness Lallbeeharry, leaders et présidents de « Nou Parti 2.0 » et « Unity Group of Brisée Verdière » dans leurs correspondances adressées au Chief Executive, Gopaul Dheeraj, ainsi qu’au Commissaire électoral le lundi 27 novembre 2013.

Une semaine plus tard, rien n’a été fait. Le mercredi 29 novembre, les deux conseillers ont assisté à une réunion du conseil de district, déplorent certains conseillers. Ces derniers allèguent que les ministres Balgobin et Hurdoyal ont animé une réunion en catimini dans le campement du conseiller Racktoo et lors de laquelle ils auraient exercé des pressions sur le CE pour qu’il ne déclare pas leurs sièges vacants. « Président conseil district ti ena mem toupet pou dire dans ene fonction à Camp de Masque dans la semaine ki pas pou arrive nanrien parski pe amende la loi », avoue un conseiller. Les événements semblent lui avoir donné raison, bien que ces « dirty politics » sont dénoncées avec force.