[Effondrement d’une maison à Tranquebar] Négligence insouciante de la NDU !

  • La NDU, en tant qu’employeur, avait été avertie du danger et des risques liés aux travaux de démolition dans une lettre datée du 1er avril 2024 par le contracteur, soit la direction de la compagnie EDCC
  • « The Contractor notifies the Project Manager that flooding and/or substantial increase in water level in the channel wil inevitably cause this poor fill material to be washed off… »
  • « … pursuant to Sub-Clause 11.1, the risk of damage from flooding and/ or increases in water level in the channel, which is the unavoidable result of the works, remains an Employer’s Risk for which the Contractor cannot be held responsible »

Grosse négligence. C’est ce qu’on peut déduire à la lumière d’une lettre dont nous avons une copie en notre possession et dont nous révélons la teneur dans la présente édition. Alors que le contracteur était jusqu’ici pointé du doigt, une lettre datée du 1er avril 2024 et adressée au ministère des Infrastructures nationales et plus précisément à la NDU, soit une vingtaine de jours avant l’effondrement de la maison de la famille Ramsahye à Tranquebar et exposant deux autres maisons à de graves risques d’écroulement lors des pluies diluviennes à Port-Louis le 21 avril dernier, change toute la donne.

Dans cette correspondance, le contracteur, à travers le ‘Managing Director’, le Dr Seeva Durmoo, d’EDCC, informe l’employeur en l’occurrence la ‘National Development Unit’ (NDU) du ministère des Infrastructures Nationales, que les travaux de démolition ayant eu lieu dans les zones 3 et 2 ont exposé une mauvaise qualité de remplissage à l’arrière du mur de soutènement. Ainsi, le contracteur, soit EDCC, met en garde la NDU qu’en cas de montée des eaux ou d’inondations, la conséquence serait inévitablement désastreuse car le remplissage allait être lessivé.

« The Contractor notifies the Project Manager that flooding and/or substantial increase in water level in the channel wil inevitably cause this poor fill material to be washed off. The same situation will be encountered in Zone 7 when the antique stones are removed, and on other Zones when demolition works proceed », soutient le directeur d’EDCC dans cette lettre. Il avance plus loin que : « The Contractor highlights to the Project Manager that pursuant to Sub-Clause 11.1 (Employer’s Risks), the risk of damage from flooding and/ or increases in water level in the channel, which is the unavoidable result of the works, remains an Employer’s Risk for which the Contractor cannot be held responsible ». Et de préciser que « The Contractor also highlights that reinstatement of the poor fill material to compacted engineering fil lis not included ij the scope of works and shall thus not be undertaken ».

Ce qui nous ramène à l’interrogation principale qui demeure sur toutes les lèvres depuis les malheureux incidents survenus à Tranquebar le 21 avril dernier. À qui la faute ? Le contracteur était, dès le départ, pointé du doigt dans cette affaire. Mais, à la lumière de cette lettre, il est évident que le contracteur avait assumé sa part de responsabilité en tenant la NDU informée des risques liés aux travaux de démolition du mur de soutènement. Un avertissement qui aurait dû logiquement pousser les autorités à réagir en prenant des actions préventives. Mais le ministère des Infrastructures nationales, dont le ministre de tutelle est Bobby Hurreeram, ne semble pas avoir pris les devants en relogeant temporairement les habitants ailleurs, par exemple. Sa responsabilité et sa conscience sont donc engagées.

« Nou deza ena ene lenket kin fini démarré par le PS du ministère. Seki ine fauté pou bizin payé ». C’est ce qu’avait dit le ministre Bobby Hurreeram le 22 avril 2024 en se rendant sur les lieux. Cette enquête a-t-elle abouti ? La lettre de l’EDCC à la NDU a-t-elle été prise en considération ? Les fautifs seront-ils sanctionnés ? Et le ministre, en tant que responsable de ce ministère, assumera-t-il lui aussi ses responsabilités ?