Hausse du prix du diesel

Vinaye Ancharaz : « Il y aura un impact inflationniste encore plus fort »

Le prix de l’essence a connu une baisse de Rs 3,10, passant de Rs 72,10 à Rs 69, tandis que le prix du diesel a augmenté, passant de Rs 60 à Rs 63,95. Il est important de noter que le prix du diesel avait déjà augmenté le samedi précédent, le 30 septembre 2023, passant de Rs 54,55 Rs à Rs 60. La question qui se pose est de savoir quel sera l’impact de cette augmentation sur la consommation, malgré les demandes de réduction des prix des carburants. Alors que la population fait déjà face à un coût de la vie élevé, cette nouvelle hausse ajoute une pression supplémentaire sur les budgets des ménages, et devrait également avoir un effet sur le coût de la vie en général.

L’économiste Vinaye Ancharaz, explique que le taux d’augmentation de l’essence, dont le prix était passé de Rs 69 à Rs 72.10, pour finalement baisser à Rs 69, est de 4%. Quant au diesel, dont le prix était passé de Rs 55.54 à Rs 60, puis à Rs 63.95, ce qui fait une hausse d’environ Rs 3.95 par litre, représente un taux de d’augmentation de 10%. Il reconnait que les prix internationaux du pétrole ont accusé d’une hausse et que le dollar américain s’est apprécié vis-à-vis de la roupie. Il critique néanmoins le fait que le gouvernement répercute rapidement ces hausses sur les consommateurs, mais ne réduit pas les prix lorsque les coûts diminuent sur le marché local. Il affirme que le gouvernement n’a pas la volonté de faire baisser les prix, et que c’est pour cela qu’il a fait peser cette hausse sur le dos des consommateurs.

Le consommateur est toujours perdant dans cette situation, souligne l’économiste, puisque que le gouvernement n’a pas la volonté de réduire les prix car sa situation financière est inexplicable. Il prévoit que cette hausse des prix du carburant aura un effet domino sur d’autres produits, ce qui entraînera une augmentation de l’inflation. Selon Vinaye Ancharaz, la situation est le résultat de l’incompétence du gouvernement et de la ‘State Trading Corporation’ (STC), qui n’a pas de réserves suffisantes pour faire face à la fluctuation des prix internationaux du pétrole. Il souligne que le ‘Price Stabilization Account’ de la STC est déficitaire de plus de Rs 5 milliards, et que l’augmentation des prix du carburant aura un effet cascade sur d’autres produits, provoquant une hausse des prix et une pression inflationniste.

Il ajoute qu’étant donné que les réserves dans le ‘Price Stabilization Account’ ont été puisées, alors la STC n’a pas suffisamment de fond pour palier l’achat, et que de ce fait elle n’a pas le choix que de passer cela aux consommateurs.  « Il y aura un effet cascade, un effet domino, ce qui mènera à la hausse des prix de plusieurs autres produits. Il y aura une certaine poussée inflationniste. De plus, le prix CIF est de Rs 36.60, et le prix à la pompe de Rs 72.10, ce qui montre qu’il a presque doublé. Cette différence est due à une série de taxes et contributions, soit l’’excise duty’, contribution pour la RDA, et ainsi de suite. La taxe n’est pas calculée sur le prix du CIF, mais au prix vendu à la pompe. C’est-à-dire que le gouvernement est en train d’ajouter des taxes additionnelles. Ena ene tax lor tax. Nous sommes en train de payer doublement la taxe », dit-il.

L’économiste note également que les taxes sont calculées sur le prix de vente à la pompe plutôt que sur le prix CIF, ce qui signifie que les consommateurs paient des taxes supplémentaires, et regrette que le gouvernement n’ait pas réduit les tarifs lorsque les prix internationaux ont baissé, soulignant que le consommateur est toujours perdant. Il appelle à une gestion plus compétente de la situation, et à des interventions pour stabiliser la roupie et empêcher de telles hausses à l’avenir.

Selon lui, le fait que le prix du diesel ait connu une hausse, aura certainement des répercussions sur la vie des consommateurs, car la plupart des transports consomment du diesel, et cela aura certainement un impact sur les prix du transport. Vinaye Ancharaz soutient qu’on ne pourra faire grande chose. « Il fallait empêcher cette situation dès le début, avant qu’il ne soit trop tard. On doit s’assurer que la roupie ne se déprécie pas davantage. La banque centrale a-t-elle la capacité d’intervenir régulièrement pour stabiliser la valeur de la roupie ? Elle doit jouer son rôle comme il se doit », conclut-il.