[Incidents à la Citadelle] Le prêcheur Belall Maudarbux détenu en dépit d’un alibi confirmé par un travailleur social

Il est détenu au centre de détention de Moka depuis mardi soir. Belall Maudarbux, un prêcheur très connu de Plaine-Verte, a été arrêté par les enquêteurs de la ‘Major Crime Investigation Team’ (MCIT), dirigée par le surintendant Heman Dass Ghoorah. Mercredi matin, il a comparu devant la cour de district de Port-Louis sous deux chefs d’accusation provisoires de ‘Conspiracy to commit a crime’ et de ‘Taking part in an unlawful assembly’. La police s’est opposée à sa libération sous caution. Le même jour, son avocat, Me Assad Rujub, a déposé une requête pour sa libération conditionnelle, et l’affaire a été fixée au 27 novembre prochain.

Belall Maudarbux aurait présenté un alibi durant son interrogatoire. Il aurait affirmé qu’au cours de la soirée du 21 octobre dernier, il se trouvait en compagnie du travailleur social Ali Jokhun à la rue Desforges de 20h à 23h, et qu’il n’était à aucun moment à La Citadelle. Immédiatement, les policiers ont convoqué Ali Jokhun aux casernes centrales pour l’interroger. Le travailleur social, très respecté à Plaine-Verte, a expliqué en détail que ce jour-là, Belall Maudarbux se trouvait effectivement en sa compagnie à la rue Desforges pendant près de trois heures, soit de 20h à 23h. De nombreux habitants de la capitale et des habitués de la rue Desforges affirment qu’Ali Jookhun, Belall Maudarbux et plusieurs autres individus ont l’habitude de se rencontrer aux coins des rues La Paix et Desforges. Malgré son alibi, il a été placé en état d’arrestation.

Cette affaire suscite des interrogations à tous les niveaux. Comment la police a-t-elle pu arrêter un suspect qui a fourni un alibi ? Où sont les enregistrements des caméras Safe City ? De plus, la personne qui a confirmé la présence de Belall Maudarbux à la rue Desforges est un travailleur social respecté et membre de la ‘Special Education Needs Authority’ (SENA) du ministère de l’Éducation.

Mardi dernier, le prêcheur s’est rendu aux Casernes centrales suite à un appel des enquêteurs. Accompagné de son avocat, Me Assad Rujub, il a donné ses explications. Ensuite, il y a eu l’exercice d’identification lors duquel deux policiers l’ont formellement identifié. Ils affirment avoir confirmé la présence du suspect sur les lieux, à la Citadelle, et l’avoir même entendu dire aux organisateurs de la fête de mettre un terme au concert, menaçant de semer le trouble s’ils n’obtempéraient pas. À ce jour, le nombre d’arrestations pour ces incidents du 21 octobre est déjà passé à 30, la grande majorité étant en détention en cellule policière ou à la prison.

Shehzaad Seeroo libéré sous caution

Shehzaad Seeroo a été libéré sous caution après que la police a retiré son opposition. Arrêté le vendredi 3 novembre dernier, il a passé 20 jours en détention policière. Mercredi dernier, alors que les débats entourant la motion de sa libération sous caution devaient se poursuivre, le procureur de la police a informé la magistrate Shavina Jugnauth que la police ne s’opposait plus à sa libération sous caution. Shehzaad Seeroo a dû fournir une caution de Rs 25 000 et signer une reconnaissance de dette de Rs 200 000.