Ce mois de janvier marque le début du versement de la pension de Rs 13 500 pour les personnes âgées de 75 ans et plus. Une mesure que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a annoncé à l’occasion du Nouvel An le 1er janvier 2024. Nous nous sommes rendus dans quelques bureaux de postes où les retraités touchaient leurs pensions, vendredi. Histoire de tâter le pouls.
Si certains se montrent satisfaits de cette décision, d’autres expriment leur mécontentement et ne cachent pas leur agacement. En effet, ils estiment que le Premier ministre aurait dû prendre une décision plus équitable au lieu de cibler une tranche spécifique de pensionnaires. « Sa décision ki lin prend la li pe embete dimun », s’insurge Hamid. Selon lui, il aurait été plus juste de traiter toutes les personnes âgées de la même manière, plutôt que de faire un ciblage. « S’il était impossible d’offrir la pension à tous, le Premier ministre aurait dû envisager d’aider plutôt les personnes en situation de handicap confrontées au coût de la vie élevé », avance-t-il.
Pour Robert, âgé de 72 ans, « li pas ti dire zis ene catégorie qui pou gagne. » Il estime que le chef du gouvernement a créé de faux espoirs, car lorsqu’il avait accueilli les personnes âgées au Sun Trust, selon lui, l’annonce de la hausse de la pension n’était pas limitée à une certaine tranche d’âge. « C’est une décision très rude de la part de Pravind Jugnauth », ajoute-t-il. Parmanand, qui vient d’avoir 68 ans, dit pour sa part qu’il espérait un changement dans son pouvoir d’achat et sa qualité de vie avec cette augmentation de Rs 13 500, mais cela n’a pas été le cas. « Je regrette que le Premier ministre n’ait pas pris en considération les sentiments des seniors avant d’annoncer cette décision, c’est une injustice envers les autres », déclare-t-il.
Stelio, 68 ans, ne peut cacher son amertume. « Pas zis 75 ans ki pe faire face à sa la vie chère la », souligne-t-il. Il estime que tous les autres pensionnaires font face à la même réalité avec le coût de la vie et la hausse des prix des médicaments, rendant la pension actuelle insuffisante. Il pense que le Premier ministre aurait dû prendre en considération l’ensemble des pensionnaires.
Rajwantee, 65 ans, considère, elle, cette décision comme une trahison. « Ti bizin donne tou dimun pareil ou sinon ti bizin pas donner », dit-elle. Elle regrette que ce soit maintenant, à l’approche des élections, que le gouvernement annonce cette mesure. Selon elle, cela ne devrait pas être réservé à cette période, et le gouvernement devrait pouvoir satisfaire équitablement l’ensemble de la population en respectant ses engagements envers le peuple.
