[Pénurie d’oignons sur le marché] Kreepalloo Sunghoon : « Il est urgent d’avoir un plan d’action pour augmenter notre production »

  • Seulement 13 000 tonnes cultivées localement alors qu’on en utilise 25 000 annuellement

Il y a une pénurie d’oignons sur le marché. Un problème qui dure depuis quelques semaines déjà. D’ailleurs, un constat saute aux yeux : les commerçants qui en disposent les vendent plus cher que le prix fixé qui est à Rs 25/ livre. D’autres font même du chantage. Pour tout kilo d’oignons recherché, il faut aussi acheter des pommes de terre. Une façon malhonnête d’abuser des consommateurs déjà dépités. Mais que font les autorités ? Rien, semble-t-il. Du côté de l’’Agricultural Marketing Board’ (AMB), on affirme en avoir importé, sauf qu’on ne les voit toujours pas venir ces fameux oignons. Quant aux prix abusifs pratiqués par certains commerçants, les autorités ferment les yeux, au grand dam des consommateurs.

Cette pénurie nous amène à réfléchir. Pourquoi faut-il qu’on importe des oignons alors qu’on aurait pu en produire davantage localement ? Selon le secrétaire de la ‘Small Planters Association’, Kreepalloo Sunghoon, la production d’oignons, tout comme les pommes de terre, peut être assurée s’il existe des stratégies solides pour guider les planteurs. Il souligne le désintérêt des jeunes pour l’agriculture et l’incapacité des personnes âgées de plus de 65 ans à gérer leurs plantations. Selon lui, malgré les avertissements lancés depuis des années, le secteur agricole est en train de perdre sa place. Il ajoute que les autorités ont été informées à plusieurs reprises des problèmes auxquels font face les planteurs locaux, mais qu’elles semblent ignorer la situation. « De plus, plusieurs facteurs, tels que la hausse des prix des fertilisants, le manque de main-d’œuvre, le changement climatique, contribuent à la dégradation de la situation », dit-il.

Il regrette l’absence d’une stratégie efficace, ce qui entraîne une diminution de la production locale. Kreepalloo Sunghoon met en garde contre la négligence continue du secteur et souligne le risque de le voir disparaitre dans les années à venir. « Il est grand temps de prévoir un plan d’action pour ramener le secteur sur les rails », affirme-t-il. Selon le secrétaire de la ‘Small Planters Association’, la consommation moyenne d’oignons est de 25 000 tonnes par an, tandis que la production n’est que de 13 000 tonnes annuellement, ne permettant pas d’atteindre l’autosuffisance. Il estime qu’avec une bonne planification et une stratégie appropriée, les planteurs pourraient produire ces aliments et les vendre sur le marché local, évitant ainsi les importations difficiles.

Kreepalloo Sunghoon souligne la nécessité d’une discussion autour d’une table pour décider qui produira, quelle quantité sera produite et qui prendra en charge le stockage. Il souligne que l’AMB devrait être doté d’une chambre froide adaptée pour stocker les produits pendant 6 à 7 mois, car le système actuel est archaïque et ne permet le stockage que pendant 3 mois. « Malgré les avertissements lancés depuis 15 ans par les acteurs du secteur, les autorités semblent ignorer la situation. Bien que nous ne puissions pas produire 100% de ce que nous consommons, nous devons utiliser au maximum les ressources disponibles. Une discussion approfondie autour d’une table est nécessaire pour résoudre les nombreux problèmes du secteur agricole, et j’insiste sur le rôle crucial que l’État doit jouer, notamment en assumant ses responsabilités face aux catastrophes naturelles », conclut-il.