Sa pancarte « volée », Reuben Pillay porte plainte à l’IPCC

Jeune activiste, Reuben Pillay en voit de toutes les couleurs depuis que les policiers ont « volé » sa pancarte, lorsqu’il manifestait seul devant le Parlement, le mardi 11 avril. Il voulait, à travers son action, exprimer son désarroi vis-à-vis du Speaker de l’Assemblée nationale, Sooroojdev Phokeer. Il estime que ce dernier n’est pas digne d’être le président de l’hémicycle. L’activiste est d’avis que la démocratie n’est pas respectée, et que le Speaker a bafoué les droits des membres de l’opposition parlementaire.

A l’origine, Reuben Pillay comptait manifester pacifiquement et en solo devant le Parlement, jusqu’à ce qu’un policier vienne lui arracher sa pancarte. Il se tenait devant l’Assemblée nationale depuis à peine 30 minutes, quand les policiers se sont approchés de lui pour prendre sa pancarte en photo. Ces derniers n’ont alors rien fait ni évoqué quoi que ce soit. « Je suis reparti, car l’endroit où j’avais stationné ma voiture dans un premier temps ne me laissait pas l’esprit tranquille. Je suis donc allé garer ma voiture dans un stationnement vis-à-vis de l’ancienne Cour suprême, » nous explique Reuben Pillay.

De nouveau sur place, devant le Parlement à la Place d’Armes, l’activiste se fait cette fois-ci abordé par deux policiers. Le premier lui saisit les mains, l’autre lui arrache sa pancarte avec force, en citant la section 66A de la Road Act. « C’est un abus de pouvoir de la part des policiers. On se dirige droit vers un état policier. Ils ont fait la même chose avec les membres du LPM devant les Casernes, et les pêcheurs à Mahébourg, » laisse entendre Reuben Pillay. Ce dernier est d’ailleurs passé en direct dans presque tous les médias nationaux, car cela coïncidait avec la sortie d’Arvin Boollel du Parlement, suite à son expulsion par le Speaker Phokeer. « Les policiers ont utilisé la force ainsi qu’un ton arrogant et dénigrant vis-à-vis de ma personne, » martèle Reuben Pillay. A noter que l’activiste a porté plainte auprès de l’IPCC pour « larceny », « violence » et « attempt against free speech ».

Intimidation sur les réseaux sociaux

Dans un Facebook Live en fin de semaine, Reuben Pillay a dénoncé des attaques et des tentatives d’intimidation vis-à-vis de sa personne. Il affirme qu’un groupe composé de supporters inconditionnels du leader du parti soleil, sur Facebook, a tenté de nuire à sa réputation en publiant des posts dégradants à son égard. Autre fait décrié par Reuben Pillay, la tentative d’un groupe religieux de le discréditer auprès d’une communauté en particulier. Tout porte à croire que les agents et gros bras proches du pouvoir tentent d’intimider l’activiste pour sa prise de position contre le Speaker de l’Assemblée nationale.