[Suspendu pour la énième fois] Rajesh Bhagwan : « La sale besogne laissée au Speaker pour qu’il m’empêche de divulguer des scandales à la CWA »

Le député mauve de la circonscription no. 20 a été expulsé et suspendu une nouvelle fois du Parlement, mardi. Et ce pour les quatre prochaines séances parlementaires. Ce qui fait qu’il ne pourra ni assister aux deux dernières séances de cette année ni aux deux premières séances en mars 2014, à la reprise des travaux après les vacances parlementaires. Une décision que dénonce le député Rajesh Bhagwan, qui estime que le Speaker l’empêche de faire son travail. Mais il se console : « Mo pane alle Parlement pou gagne suspension moi. Mo là pou fer mo travail de député. Mo ene homme de terrain et mo conscience claire. Mo pa bizin bodyguard pou mars lor simin moi ! », tonne celui qu’on surnomme de « bulldozer ».

Rajesh Bhagwan dit ne pas se faire d’illusion quant à l’intention du Speaker Sooroojdev Phokeer. « Il est clair qu’il (nldr : Speaker) s’était déjà mis dans l’esprit qu’il n’allait pas me permettre de poser de question supplémentaire. Ce qui explique pourquoi il n’a même pas regardé en ma direction », dit-il. Et pour cause ! Sa question, explique-t-il, était axée sur le directeur général de la CWA, Prakash Maunthrooa qui est, selon lui, « ene membre Lakwizinn et ki dans inner circle Lady Macbeth ». Raison pour laquelle sa question titillait le Premier ministre, croit-il savoir. La sale besogne aurait alors été laissée aux bons soins du Speaker. « Comment expliquer le fait que je n’ai pas eu droit à une question supplémentaire alors que des fois, même deux ou trois sont permises ? », s’interroge-t-il. Avant d’ajouter : « Il (ndlr : Speaker) voulait m’empêcher de révéler les scandales à la CWA ».

Le député mauve soutient qu’il avait « deux bombes atomiques » pour Prakash Maunthrooa qui ferait de la politique active, en dépit de son poste à la CWA. Ses questions supplémentaires allaient porter sur l’allocation d’un contrat et aussi sur une somme d’argent que le groupe Mont Choisy aurait remis à la CWA pour effectuer des travaux en faveur des personnes dans le besoin. « Il n’y a pas de transparence ! Mo ti pou vine avec tou sala ! » martèle Rajesh Bhagwan. Ce dernier sèmerait aussi la terreur à la CWA. « Ena staff ine  bizin donne démission. Ena ine prend congé forcé », déplore-t-il. La performance de la CWA laisse à désirer, fait-il ressortir, en relevant de nombreux cas de fuites d’eau. « Je voulais aussi savoir si le ministre de tutelle comptait à venir de l’avant avec un amendement à la loi pour changer l’appellation de cet organisme de ‘Central Water Authority’ à ‘Central Waste Authority’ », ironise Rajesh Bhagwan dans la même foulée.

Revenant au Speaker, le député du no. 20 rappelle qu’il sera toujours là pour les prochaines élections générales, alors que le poste de Sooroojdev Phokeer est, lui, en sursis. « Li pou là ziska Parlement dissoudre. Il est, pour moi, du passé. Les nouvelles générations se souviendront de lui comme le pire Speaker que ce pays ait connu », dit-il, en ajoutant que le Speaker est un « laughing stock » aux yeux du public. Rajesh Bhagwan en profite pour lançer un défi à Phokeer : « Lui qui parle de démocratie, je le mets au défi de rendre public le nombre de missions officielles qu’il a effectuées et le montant total des dépenses englouties dans les billets d’avion et les per diem ». Et de lui lancer cette pique : « Moi mo pane rentre dans club privé gratuit, sans paye nanrien, comme membre honoraire ».