23 février 2023 : Gerbes, vœu de changement, show, révélations…

Un 23 février pas comme les autres. Car c’est cette même date, alors que le PTr célébrait ses 87 ans d’anniversaire, que d’autres groupes de réflexion et de partis politiques ont choisi pour tenir leurs activités. Outre le traditionnel dépôt de gerbes du PTr au Square Guy Rozemont pour rendre hommage aux tribuns travaillistes, il y a aussi eu, pratiquement au même moment, le lancement de la mouvance « For a People’s Constitution » qui vise à jeter les bases pour une nouvelle Constitution. Juste après, Sherry Singh a lancé sa plateforme sociopolitique, « One Moris ». Plus tôt dans la journée, Bruneau Laurette, en détention policière, a juré un affidavit explosif où il a dévoilé plusieurs points troublants. Sans compter que Roshi Bhadain, le leader du Reform Party, a aussi animé une conférence de presse où il a fait une lourde révélation contre un ministre.

Dépôt de gerbes pour le PTr

C’est au Square Guy Rozemont à Port-Louis que les Travaillistes se sont réunis pour rendre hommage aux tribuns du parti à l’occasion du 87ème anniversaire du PTr. Ils ont ainsi procédé à un dépôt de gerbes. Le leader du PTr, Navin Ramgoolam, était entouré des députés et d’autres membres du parti lors de cet événement. Le PTr marquera également son anniversaire par un congrès qui sera tenu à l’auditorium Octave Wiéhé à Réduit aujourd’hui, dimanche 26 février 2023. 

Vœu de changement pour une nouvelle Constitution

C’est le vœu d’un changement qui anime les protagonistes du groupe « For a People’s Constitution ». Historiens, politiciens, avocats et constitutionnalistes ont tous mis la tête ensemble pour prendre une louable initiative : celle de revoir la Constitution, et d’y apporter les changements nécessaires pour parfaire notre système démocratique. Car notre Constitution actuelle a besoin d’un « uplifting » certain.

« The constitutional regime has overrall, provided relative stability and promoted effective governance. However, there are major areas where the empirical evidence of the last 50 years suggests that serious consideration must be given to perfecting our democracy », explique Milan Meetarbhan.

Le groupe propose ainsi d’avoir des consultations avec divers acteurs de la société mauricienne avant de venir de l’avant avec un ‘draft’ d’une nouvelle Constitution.

‘Sherry Show’

Sa longue absence de la scène publique s’explique par un pèlerinage qu’il a effectué à travers le pays, dans les cités comme dans les villes. C’est ce qu’a d’emblée soutenu l’ancien ‘Senior Advisor’ du Premier ministre et ex-CEO de Mauritius Telecom, Sherry Singh. Ce dernier a lancé sa plateforme sociopolitique, « One Moris », jeudi soir. Une date qui coïncide avec la date d’anniversaire du PTr. Mais il n’en savait rien, a-t-il assuré, en précisant qu’il ne voulait pas « offenser » ses « camarades travaillistes » car sa mission est de « rassembler ». Les couleurs de son parti : le bleu-blanc-rouge. Il regrette cependant que le mauve n’en fasse pas partie. « Mone console moi que le mauve c’est ene mix de rouge et de bleu et nou pou servi ene version de mauve dans nou bane applications secondaires ». La raison : « nou pa envie rate personne ki fine fer partie de l’histoire de Maurice ».

Pour justifier sa démarche de lancer cette plateforme sociopolitique, il a affirmé avoir été « étonné » de voir les conditions dans lesquelles vivent des familles mauriciennes. Ce qui a poussé un internaute à commenter, lors de la diffusion en direct, que « mo étonné de so étonnement ». Décidément, de son propre aveu, le descendant de la lignée royale indienne, de son château à Au Bout du Monde à Ébène, ne connaissait rien à la dure réalité mauricienne avant qu’il ne redescende sur terre. Sherry Singh a longuement parlé de sa « vision ». Mais sa prestation, qu’il voulait sans doute moderne, n’avait rien de charismatique et n’a point séduit. Elle ressemblait même à une histoire à nous faire dormir debout. Au final, le come-back de Sherry Singh n’a été qu’un show terne et fade, pas le moindrement convaincant, et encore moins révolutionnaire.

Démarche étonnante de Bhadain

Plus que les révélations qu’il a faites contre un ministre du gouvernement, c’est sa démarche qui a surpris plus d’un. Alors qu’il est connu comme un farouche adversaire du Premier ministre et du gouvernement, Roshi Bhadain a étrangement choisi de rapporter tout ce qu’il savait sur cette affaire de corruption à … Pravind Jugnauth ! Il a tenté une vaine justification : il ne fait confiance ni à l’ICAC ni à la police. Mais il donne néanmoins l’impression d’accorder du crédit au Premier ministre qu’il a tant vilipendé et dénoncé dans le passé. Il dit d’ailleurs s’attendre à ce que le chef du gouvernement prenne les actions qui s’imposent. Étonnant ! Un internaute ébahi y a même vu une explication : il veut retrouver le chemin de Lakwizinn. Sauf que Roshi Bhadain temporise : « Si li (ndlr : PM) pa agir, tou dimoune ava kone tou ».

Pour revenir à sa révélation sur cette affaire de corruption alléguée elle-même, il concernerait quatre personnes, dont un ministre dont il n’a pas cité le nom et un courtier proche du pouvoir. Un pot-de-vin d’un montant de Rs 27 millions allait être remis à ce ministre à travers un intermédiaire sur un compte bancaire à Singapour. En tant que « patriote », Roshi Bhadain a remis toutes les informations dont il disposait au Premier ministre. « Nou fine donne tou bane informations ki nou ena, tou bane dimoune, ek mécanisme ki fine met en place », a-t-il dévoilé.

Explosif de Bruneau Laurette

L’affidavit que Bruneau Laurette a juré jeudi est plus explosif que les armes à feu factices retrouvées chez lui par la police. Il y fait une série de révélations, les unes plus troublantes que les autres. Il révèle d’abord que « depi presque mi-décembre 2022 à ce jour, la police pa fine prend auken l’enquête avec moi et ine arrive presque la fin février 2013, c-a-d plus ki 2 mois ».

Il dévoile les dessous d’une rencontre qu’il a eue avec un « Advisor » de l’ambassade indienne à la veille de son arrestation, soit le 3 novembre 2022, une conversation téléphonique qu’il a eue avec Franklin, ses soupçons à l’effet que la police ne souhaite pas connaître la vérité et le rôle joué par le SP Rajaram, et le transfert d’un inspecteur de police qui s’était intéressé de trop près à l’affaire Franklin, entre autres.

Si Bruneau Laurette a juré cet affidavit, c’est parce qu’il estime être un « prisonnier politique » et parce que « la police ine fer tout pou ki mo reste dan prison, mo pa koné ki kapave arrive moi plus tard devant parski a travers mo bane dénonciations, révélations et l’enquêtes, mone vine trop génant pou certains dimounes ».