Bhadain badine

EDITO

Par Zahirah RADHA

Démissionnera, démissionnera pas ? That’s the question. Depuis que le ‘tall, dark and handsome young man’ (c’est Roshi Bhadain qui se décrit ainsi, au cas où vous l’avez raté) a menacé de libérer son siège de député si le gouvernement va de l’avant avec son projet de Metro Express, cette hypothèse est devenue le ‘talk of the town’. Certes, le Metro Express n’est pas la priorité des priorités. Et la façon dont il a été mené et géré dès le départ nous fait craindre le pire. Mais est-ce réellement une raison pour que le fantasque Bhadain démissionne comme député du no 18 ? S’il pense sincèrement que le projet n’est qu’une fumisterie, n’aurait-il pas mieux fait de le contester à l’intérieur de l’Assemblée nationale où il siège déjà au lieu de provoquer une partielle qui engloutira des millions de roupies aux frais des contribuables? Il faut vraiment être dupe pour croire que le gouvernement cèdera devant les caprices de ce Judas qui, hier encore, ‘was licking the hand and other parts’ du Premier ministre. Et ce même si le leader du Reform Party est réélu à l’issue d’une éventuelle partielle à Belle Rose-Quatre Bornes. Pour avoir fait partie de la cuisine du MSM, Roshi Bhadain devait l’avoir compris. D’où notre scepticisme quant à ses motifs réels.

Les menaces de démission de plus en plus persistantes de l’ancien ‘blue-eyed boy’ de SAJ cacheraient-elles autre chose qu’une simple mise en garde? Pourquoi tant d’avertissements au gouvernement ces jours-ci tandis qu’il n’avait point crié gare avant d’avoir abandonné le navire Lepep le 23 janvier dernier, jour de la prestation de serment de Pravind Jugnauth comme Premier ministre? La commission d’enquête sur la vente de Britam Holdings Ltd y serait-elle pour quelque chose? Ou serait-ce tout simplement un autre coup d’éclat qu’il espère réaliser le jour de la présentation du budget? Soit. Le Metro Express ne figure pas dans le manifeste électoral du présent régime. Mais cette justification nous semble n’être qu’un écran de fumée. N’est-ce pas ce même Bhadain qui avait remué ciel et terre pour concrétiser le fameux Heritage City? La mise sur pied de cette ville administrative futuriste au coût de plusieurs milliards de roupies figurait-elle dans le programme gouvernemental de la défunte Alliance Lepep ? Non ! Si ce détail ne lui gênait pas le moindrement du monde du temps où il se déchaînait pour défendre le Heritage City, pourquoi devrait-il l’être maintenant que le Metro Express est déjà sur les rails ? Voyez-vous, l’ambiguïté de ses actions trahit quelque peu la véracité de ses démarches.

Roshi Bhadain a parfaitement raison quand il dénonce le gaspillage des dizaines de millions de roupies englouties dans la cérémonie de pose de première pierre du Metro Express avant même que les appels d’offres ne furent lancés. Mais où étaient ses prétendues préoccupations concernant les finances du pays quand il était à la source des largesses faites en termes de frais de consultant à STREE Consulting dans le cadre du projet Heritage City ? N’avait-il pas réalisé que Rs 28, 5 milliards étaient une dette colossale qu’il laissait à nos enfants et à nos petits-enfants ? S’était-il soucié de leur sort quand il empochait des per diem par millions pour ses voyages à l’étranger eu égard à ce projet extravagant avant qu’il ne soit finalement enterré pour de bon ? Niet ! L’amnésique Bhadain s’est donc disqualifié pour parler de largesses, de dettes ou d’incompétence. La charité bien ordonnée commence par soi-même. Or, le leader du Reform Party est loin de symboliser la bonne gouvernance. Les victimes de la BAI en savent quelque chose. Quoiqu’il puisse dire, le ‘tall, dark and handsome young man’ ne représente pas l’alternance crédible qu’il prétend être. Revoter pour lui lors d’une éventuelle partielle équivaudrait à « sappe dans carail, tombe dans difé ». Que Bhadain arrête donc de ‘badiner’ avec la population !