Le pays connaît une augmentation quotidienne des cas de dengue. Entre le 11 décembre et le 5 février, le nombre de cas répertoriés est passé à 635. Lors de la réunion du cabinet ministériel le vendredi 9 février, il a été noté que 198 nouveaux cas ont été enregistrés entre le 19 janvier et le 8 février, parmi lesquels 134 cas actifs, dont 18 patients ont été admis à l’hôpital.
Le député Farhad Aumeer estime qu’il y a une urgence sanitaire dans le pays, et que la situation est très préoccupante. Bien que les cas soient dispersés à travers l’île, la majorité des patients atteints de dengue sont cependant des habitants de la capitale et de la région du nord. Le Dr Aumeer souligne que la situation n’est pas complètement maîtrisée par le gouvernement ni par le ministère de la Santé, et estime que sa gestion doit encore être améliorée. Il insiste sur le fait que le programme de fumigation doit suivre un protocole établi par les professionnels de la santé publique, ce qui n’est pas le cas actuellement. D’autant que, dit-il, le passage des cyclones Belal et Candice ont favorisé la croissance de la végétation et l’accumulation d’eau dans certaines régions. Il recommande ainsi davantage d’exercices de fumigation pour contrôler la propagation des moustiques, principaux vecteurs de la maladie.
Citant l’exemple du Champ-de-Mars où les herbes sont longues, et donc propices à la prolifération des moustiques, il qualifie la situation à Port-Louis de spectacle désolant. Il lance un appel à la municipalité pour qu’elle assume ses responsabilités envers les citadins. « Il est grand temps de prendre en considération le fait que les espaces verts favorisent la propagation des moustiques, et si des mesures ne sont pas prises dès maintenant, il sera trop tard pour les autorités pour gérer la situation », insiste-t-il.
Le Dr Farhad Aumeer propose, dans la foulée, le déploiement des travailleurs gouvernementaux dans différentes régions de l’île pour garantir que la fumigation soit correctement effectuée, en collaboration avec les autorités et la population pour éviter toute accumulation d’eau. Selon lui, c’est ainsi que nous pourrons sortir de cette crise. Il critique le fait qu’un directeur de la Santé affirme ne pas avoir suffisamment de répulsifs contre les moustiques, estimant qu’il en faudrait entre 200 000 et 300 000 boîtes, ainsi que des crèmes, des sprays et des moustiquaires, distribués gratuitement à la population, comme cela avait été fait par le gouvernement par le passé.
De plus, le député travailliste responsable du dossier Santé, propose la mise en place d’un programme éducatif adapté pour sensibiliser les enfants à la propagation de la maladie et leur enseigner les mesures à prendre. Il regrette que cela ne soit pas mis en œuvre. En prenant l’exemple de la Covid-19, le député du PTr affirme que personne ne savait comment gérer la situation au début de la pandémie, mais que nous devons maintenant tirer les leçons du passé pour éviter le pire.
Farhad Aumeer avance qu’il y a eu des patients présentant des comorbidités qui ont été admis dans les hôpitaux après avoir été infectés par la dengue, mais ces derniers ont pu en sortir. « Il est impératif que les collectivités locales, la NDU et les autorités de l’environnement collaborent étroitement pour garantir la stabilité de la situation dans le pays. Si la situation devient de plus en plus alarmante, cela pourrait avoir de graves répercussions sur l’économie, car les touristes pourraient préférer se rendre dans d’autres destinations plutôt que de venir à Maurice », dit-il.
De plus, il ajoute qu’il ne faut pas prendre la dengue à la légère. Il se pose également la question de pourquoi il n’y a pas de base de données des personnes atteintes de la dengue, et se demande si le gouvernement a déployé les moyens nécessaires pour combattre cette maladie et protéger la population, car ce n’est pas la première fois que Maurice est confrontée à une épidémie de dengue.