[Hausse des cas de dengue à Maurice] Vasantrao Gujadhur : « Il faut faire une enquête pour évaluer les contaminations »

La population redoute une propagation de la dengue. En effet, entre 50 et 70 cas ont été recensés au cours du mois de janvier, selon nos informations. Est-ce que la crainte d’une épidémie est fondée, et devrions-nous nous inquiéter de l’augmentation du nombre de cas de dengue à Maurice ? Le Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services de santé, explique que l’épidémie de dengue n’est pas une situation inédite, des cas ayant déjà été enregistrés par le passé. En raison du climat tropical, les fortes pluies favorisent la propagation des moustiques, créant des conditions propices à la maladie. « Fondamentalement, si des cas de dengue ont été signalés dans le pays, il est probable qu’ils deviennent récurrents », affirme le Dr Vasantrao Gujadhur. Il souligne également que l’île est à haut risque en raison des nombreux passagers en provenance d’Afrique, d’Asie et d’autres régions.

Alors qu’auparavant, les épidémies étaient localisées, il semble qu’elles se propagent désormais à travers tout le pays, et plus rapidement, explique l’ancien responsable de la santé, en identifiant plusieurs facteurs contribuant à cela. Il recommande le « fogging » et le traitement des cas autant que possible. « Il faut éliminer les risques de propagation du virus en éradiquant le vecteur, c’est-à-dire les moustiques », souligne Vasantrao Gujadhur. Bien que le « fogging » soit principalement effectué dans les régions les plus touchées, il reconnaît que le virus existe également ailleurs, appelant à des opérations de fumigation équitables pour éviter une aggravation des cas.

 « Les autorités doivent mener une enquête pour évaluer les contaminations par le virus, y compris dans les centres de santé. Elles doivent renforcer la surveillance de la propagation des moustiques, en particulier via la ‘Vector Control Biological Division’, qui doit suivre de près la situation. De plus, il est recommandé de procéder à la fumigation et d’isoler les cas répertoriés pour empêcher toute contamination », ajoute l’ancien directeur des services de santé. Selon lui, l’éducation de la population reste primordiale. Le gouvernement doit sensibiliser la population par le biais de pamphlets ou de campagnes de sensibilisation, que ce soit à la radio ou à la télévision, afin d’alerter sur la propagation de cette maladie.

« Il n’existe pas de vaccin pour lutter contre la dengue. Toutefois, si les moustiques ne se propagent pas, nous pourrons empêcher la transmission », affirme le Dr Vasantrao Gujadhur. Il insiste sur la nécessité pour les autorités d’informer le public, surtout avec les fortes pluies récentes augmentant le risque de propagation de la dengue. Il demande également de sensibiliser la population à l’importance de l’entretien de leur propriété, soulignant que c’est la responsabilité de chacun.

« Actuellement, nous ne recensons pas de cas de dengue des types 3 et 4, qui sont mortels. Nous avons uniquement les types 1 et 2 à Maurice. En ce qui concerne les cas de choléra, aucun n’a été signalé à Maurice », conclut-il.