ICAC : Des revenus nets de Rs 8 159 881 millions/ par an pour Navin Beekarry

  • Ce montant inclut des pensions de annuelles de Rs 117, 000 de la Sécurité sociale, mais exclut des per diem et autres allocations

Sherry Singh percevait, selon ses propres dires, environ Rs 700 000 comme salaire mensuel en tant que ‘Chief Executive Officer’ (CEO) de Mauritius Telecom. Le DG de l’ICAC, Navin Beekarry, perçoit, lui, plus de Rs 650 000 mensuellement. Ce qui est bien plus que les salaires reçus par la cheffe-juge (Rs 219 500/ mois) et le DPP (Rs 175 000/ mois). Un salaire princier qui donne le tournis, alors que la performance de l’ICAC est tout, sauf louable. Même le précédent DG de la commission anti-corruption n’obtenait, selon certaines indications, pas plus que Rs 275 000/ par mois.

Selon des informations que nous avons en notre possession, Navin Beekarry aurait officiellement déclaré des revenus nets de Rs 8 159 881 pour l’année financière 2021-2022. Outre ses salaires et allocations constituant ses « total emoluments » de Rs 8 042 881/ par an, il bénéficierait aussi des pensions s’élevant à Rs 117 000 du ministère de la Sécurité sociale. Ses salaires et allocations, excluant la pension de vieillesse, s’élèveraient donc à Rs 670 240 par mois. Ce qui confirme les révélations du leader de l’Opposition, Xavier Duval, lors de la PNQ au Parlement, mardi. Ce que n’a d’ailleurs pas nié le Premier ministre, Pravind Jugnauth.

Patrick Assirvaden : « C’est scandaleux »

Patrick Assirvaden, ancien membre du comité parlementaire de l’ICAC, nous affirme que ce qui se passe dans le pays est scandaleux. « Rs 650 000 sa tigit sa mais directeur la pe gagne plis ki sa, » s’insurge-t-il. Le Premier ministre fait volontairement de la rétention d’information à ce sujet, selon lui. « C’est scandaleux. Navin Beekarry ayant été nommé sur une base temporaire, son salaire de Rs 650 000, soit trois fois plus que le chef du gouvernement lui-même, n’est pas justifié » ajoute-t-il.

Patrick Assirvaden souligne que lorsqu’il était membre du comité parlementaire de l’ICAC, il a tenté d’avoir confirmation de cette information, mais qu’à chaque fois, il obtenait une fin de non-recevoir. Le manque de clarté dans cette affaire montre qu’il y en a anguille sous roche, affirme-t-il. Il se demande ce qu’a fait l’ICAC durant ces 4 dernières années, puisque l’organisme a uniquement 13 condamnations à son actif, alors qu’il y a plusieurs affaires d’État en suspens, telles que la récente affaire de pots-de-vin, l’affaire Angus Road, l’affaire de Ravi Yerigadoo, l’affaire de Yogida Sawmynaden, etc…

« L’ICAC est devenu une ‘washing machine’, ce qui est inacceptable. Il est grand temps que la population prenne conscience de ce qui se passe dans le pays, car c’est extrêmement grave », conclut-il.

[Corrigendum] Une erreur s’était malencontreusement glissée concernant le nom du DG de l’ICAC. Elle a été corrigée. Nous nous excusons pour tout inconvénient.