[L.E] Au-delà des habitudes alimentaires

Gare aux dépenses exorbitantes

Dans le contexte actuel, le monde fait face à deux situations sans précédent, nommément la Covid-19 et la guerre en Ukraine. Le rationnement de certains aliments nous indique que les jours à venir seront peut-être sombres, si la guerre entre la Russie et l’Ukraine continue de prendre de l’ampleur.

Même si on n’a pas connu les souffrances de la Seconde Guerre mondiale, les gens de notre génération ont pris connaissance de cet épisode douloureux à travers nos parents, qui étaient directement concernés par ce drame infernal. Par manque de nourriture, ils devaient consommer des denrées produits localement, tels que le fruit à pain, les patates et le manioc. Guerre oblige, ils n’avaient pas d’autre choix. Cependant, il convient de souligner que cette situation néfaste a plutôt aidé nos parents à accroître leur capacité d’endurance, et c’est pourquoi ils ont travaillé très dur pour la prochaine génération.

Juste après la Seconde Guerre mondiale, ce fut à notre tour de serrer la ceinture. Quoique les séquelles de la guerre hantaient toujours l’esprit des gens, on ne mangeait pas les mêmes aliments que nos parents. Pour nous, les plats somptueux consistaient en ‘di pain sardine’, ‘di pain carri saumon’ et ‘farata carri gros pois’. Cependant, malgré nos mets simples, nous étions extrêmement conscients des difficultés d’approvisionnement de ces nourritures fades que nos parents nous fournissaient grâce à leur labeur. Les gaspillages étaient comme un péché pour nous parce qu’on devait partager un œuf frit avec dix membres de la famille. Ne parlons pas de la viande et du ‘briyani’, c’étaient des repas rares et sporadiques.

On a fait un bon bout de chemin avant d’arriver là où nous sommes aujourd’hui. L’île Maurice, vitrine de l’océan Indien en matière de développement économique, n’est malheureusement pas à l’abri des secousses extérieurs. La Covid-19 et la guerre sont en train de chambouler nos vies jour après jour. Quant aux gens de cette nouvelle génération, ils ne sont guère familiers à la vie d’antan. L’habitude alimentaire a pris une nouvelle dimension. Les ‘fast foods’ et les plats alléchants sont accessibles à presque tous les Mauriciens. On consomme à l’excès sans se soucier de la provenance de ces nourritures. Dans les écoles, les pains fourrés, à moitié consommés, sont jetés à la poubelle. Il faut dès maintenant conscientiser les jeunes que nous devons habituellement être sobres en ce qui concerne la consommation des aliments coûteux. Il faut s’adapter à toutes les circonstances parce que les jours à venir ne seront pas insouciants.

Si la guerre en Ukraine prend une autre tournure, se déclenchant en Troisième Guerre mondiale, elle freinera toutes les activités économiques et ce sera vraiment une catastrophe pour le monde. À Maurice, ce sera un retour à la vie d’antan, où l’on mangera des patates ou des maniocs. C’est pourquoi les jeunes d’aujourd’hui doivent consommer avec modération.

Ce qui est recommandable en cette période de guerre, c’est de préparer un ‘kitchen garden’ à l’arrière de notre cour, en cultivant des légumes pour subvenir à nos besoins quotidiens. Essayons de consommer avec modération pour faire face au danger qui se dessine à l’horizon. Évitons les gaspillages à outrance en se dissociant de la compétition qui est devenue une plaie sociale dans notre île. Dans la conjoncture actuelle, il est impératif de responsabiliser les consommateurs du danger qui nous guette.

Prions pour la paix, en espérant que Dieu épargne le monde du danger et du désastre. La Covid-19, suivie par la guerre, ont défensivement basculé la vie des gens à travers le monde. Mais dans le même souffle, il est hautement recommandé de prendre les mesures nécessaires afin de parer à toutes les éventualités.

Cassam Tupsy     

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