[L.E] Episode post-licenciement : Frustrant et humiliant de devoir mendigoter le Work Fare programme

 

On n’a pas besoin de chiffres. C’est un fait qu’il y a des licenciements au quotidien. En faite, rien ne peut empêcher un employeur de licencier son employé. Je sais que ce n’est pas politiquement correct mais c’est la stricte vérité.  Par contre, il doit le faire en suivant des procédures et surtout payer une compensation et tout ce qui est en relation avec la rupture d’un contrat à durée indéterminée.

Le licenciement est en elle-même un drame humain. Le Mauricien, dont une bonne partie est endettée, surtout avec des achats à crédit se fait souvent licencier quand il s’y attend le moins. Les magasins, les loyers, les frais de scolarité des enfants et autres n’ont pas la notion de la patience de comprendre qu’il n’y a tout à coup aucun revenu.

Humilié, car, être licencié, c’est toujours humiliant, le travailleur demande secours au ministère du Travail, dont j’ai eu l’honneur de conseiller pendant cinq ans. Le premier encouragement de l’officier est de consoler le nouveau chômeur du fait qu’il pourra bénéficier du Work Fare programme. Une allocation financière, sur une année, en attendant que le bon temps revient. J’ai toujours qualifié le Work Fare Programme comme un pneu de secours, qui est là, quand il y a un pneu crevé. Sauf que beaucoup de gens ont dû mendigoter et supplier les autorités pour que le Work Fare programme leur soit payé.

A la veille de Noel, ils sont plusieurs, qui il y a un, deux, trois, voir quatre mois de cela ont été renvoyés et attendent toujours à ce que le paiement du Work Fare Programme soit enfin crédité sur leur compte en  banque négatif depuis leur renvoi.

Il est donc important de revoir ce système, car il humilie plus qu’il n’aide. Des enfants seront privés de cadeaux, des maisons ne fêteront rien cette année car malheureusement ce n’est pas le Père Noel qui décide du Work Fare programme mais c’est le ministère du Travail et celui de la Sécurité Sociale.

Souvent, les numéros de compte des personnes sont mal enregistrés, des fois il y a manque de coordination entre les deux ministères et ce qui est récurrent, c’est le manque d’officiers dans les différents bureaux du Travail pour faire en sorte que le pneu de secours permette à la voiture de redémarrer.

Un licenciement peut être justifié mais priver une personne, pendant des mois de son droit à un fonds dont le but est de l’aider, en l’humiliant davantage et en la faisant mendigoter pendant des mois est injustifiable. Le pire est à venir l’an prochain car on n’a toujours pas trouvé des vaccins ni contre le licenciement ou encore moins contre le chômage. Et les traitements palliatifs, à l’instar du retard pour payer le Work Fare Programme laissent à désirer.

Leevy FRIVET

 

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