Le malaise s’intensifie

MSM-ML

Les relations entre le MSM et le ML ne sont plus au beau fixe. Si la tension était montée d’un cran depuis les allégations de pots-de-vin portées contre l’Attorney General et ministre de l’Agro-industrie, elle s’est soldée par un « walk-out » simultané des trois députés du ML au Parlement mardi, lorsque le Premier ministre a affiché son soutien à Maneesh Gobin. Dans le camp du ML, on estime que les dénonciations faites contre le ministre Gobin à l’ICAC sont bien plus graves que le « boute papier » dont avait fait état le Premier ministre contre Ivan Collendavelloo. Raison pour laquelle la réintégration de ce dernier au Conseil des ministres est réclamée. « Il faut que le poste de Deputy Prime Minister lui soit restitué », martèle un membre du ML.

Certains disent même ne pas comprendre le silence assourdissant d’Ivan Collendavelloo à ce sujet. « Pourquoi se laisse-t-il autant piétiné par le MSM ? », s’interrogent des membres du parti alors qu’Ivan Collendavelloo est connu, selon eux, comme quelqu’un qui « koz carré carré ». D’où le symbole du ML. Par contre, dans l’entourage des deux autres députés du ML, nommément Zahid Nazurally et Ismael Rawoo, on laisse entendre qu’ils ne cachent pas leur amertume vis-à-vis de la façon dont ils sont traités par les membres de la majorité. Le ‘Deputy Speaker’, apprend-on, n’aurait pas bénéficié de voyages depuis qu’il occupe ce poste. D’ailleurs, il est appelé bien moins fréquemment à présider des séances parlementaires. Est-ce une tentative de le tenir à l’écart ? C’est ce qu’on se demande dans le milieu du ML.

D’ailleurs, Nazurally et Rawoo ne sont pas assurés d’obtenir des tickets aux prochaines élections générales, leurs circonscriptions respectives étant « prospectées » par d’éventuels candidats du MSM. Selon nos informations, partout où ils vont, ils se voient confrontés aux appels incessants pour qu’ils quittent le gouvernement. Ce qui expliquerait aussi leur embarras, laisse-t-on entendre. Les deux députés, que nous avons contactés, n’ont pas répondu à nos appels. Mais cette affaire n’est pas close, dit-on. Car certains membres du ML, dégoûtés par les scandales du MSM, songeraient même à démissionner, au cas où le leader ne se fait pas entendre.