Le tabagisme

La mortalité liée au tabac est de 50% de ses consommateurs.  Plus de 8 millions de personnes décèdent chaque année à cause du tabagisme. Plus de 7 millions de ces décès sont le résultat de l’usage direct du tabac, tandis qu’environ 1,2 million sont liés à l’exposition indirecte des non-fumeurs.  (1)

On note qu’environ 80% des 1,3 milliard d’utilisateurs de tabac dans le monde vivent dans des pays à revenu faible. (1)

Quelles sont les compositions chimiques du tabac ?

La fumée du tabac est constituée de plus de 4 000 composés chimiques, dont plus de 60 sont cancérigènes. 

Quels sont les effets du tabagisme sur la santé ?

Les fumeurs sont plus exposés que les non-fumeurs au fait de développer une pathologie cardiaque, un accident vasculaire cérébral et un cancer des voies respiratoires.

Les estimations montrent que le tabagisme augmente le risque (2) :

  • De maladies coronariennes, de 2 à 4 fois
  • D’AVC, de 2 à 4 fois
  • De développer un cancer des poumons pour les hommes, par 25 fois
  • De développer un cancer des poumons pour les femmes, par 25.7 fois

Quels sont les effets cardiovasculaires ?

Le tabagisme augmente le risque d’accident vasculaire cérébral, et de développer des maladies coronaires (infarctus du myocarde), qui comptent parmi les principales causes de décès. Les maladies cardiovasculaires touchent aussi ceux qui fument moins de cinq cigarettes par jour, et bien souvent ces individus présentent des signes cardiaques précoces. 

Le tabagisme altère et mène à l’épaississement et au rétrécissement des vaisseaux sanguins, ce qui conduit à une augmentation de la tension artérielle. Des caillots peuvent également se former.  Les blocages causés par le tabagisme peuvent aussi diminuer le flux sanguin vers les membres périphériques et la peau. 

Quels sont les effets respiratoires ?

Lesmaladies pulmonaires sont très communes chez les fumeurs.  Le tabac détruit les voies respiratoires et les alvéoles des poumons.

Les maladies pulmonaires causées par le tabagisme comprennent la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). Il s’agit d’une maladie obstructive irréversible des voies aériennes, et principalement causée par le tabagisme.  Les fumeurs sont 12 à 13 fois plus susceptibles de mourir de la MPOC que les non-fumeurs. (4)

Environ 80 % des décès dus au cancer du poumon sont liés au tabagisme. Les fumeurs de cigarettes présentent un risque 15 à 30 fois plus élevé de développer un cancer du poumon, ou de faire face à une mortalité associée au cancer du poumon par rapport aux personnes qui ne fument pas.

La fumée de tabac peut aggraver une crise d’asthme pour les personnes qui en souffrent.

Est-ce que le cancer est lié au tabagisme ?

Le tabagisme peut être la cause d’un cancer d’autres organes :

  • Vessie
  • Sang (leucémie myéloïde aiguë)
  • Col de l’utérus
  • Côlon et rectum (colorectal)
  • Œsophage
  • Rein et uretère
  • Larynx
  • Foie
  • Oropharynx
  • Pancréas
  • Estomac
  • Trachée, bronches et poumon

Quels sont les effets sur le système reproducteur ?

Le tabagisme chez les femmes est néfaste pour la reproduction. Le monoxyde de carbone prive le fœtus d’oxygène, entraînant un poids faible à la naissance du bébé, ainsi que d’autres complications (5).  De plus, un lien demeure entre le tabagisme et la dysfonction érectile chez l’homme (6). 

Quels sont les effets additionnels sur la santé ?

De plus, on observe une corrélation entre le tabagisme et le diabète de type 2. Le risque de développer un diabète est de 30 à 40 % supérieur chez les fumeurs actifs par rapport aux non-fumeurs (7).

La fumée secondaire est-elle nocive ?

Le tabagisme passif se produit lorsque les gens respirent involontairement la fumée de cigarette d’une autre personne. Cela augmente leur risque de contracter des maladies cardiaques et circulatoires, des cancers et des pathologies respiratoires.  Sans oublier d’autres troubles associés, comme l’irritation des yeux, les maux de tête, ainsi que les nausées. 

En outre, la fumée secondaire est associée à une amplification du risque de difficultés d’apprentissage, de concentration et de problèmes comportementaux chez les enfants, surtout des difficultés au niveau scolaire. 

Le tabagisme chez les seniors

Il n’y a pas d’âge pour stopper la cigarette, car l’abstention à un effet positif immédiat sur la santé.  Les bienfaits d’arrêter de fumer sont significatifs, notamment la réduction de la mortalité et la prévention de l’évolution des maladies liées au tabac, en particulier les maladies cardiovasculaires et le cancer. D’autant plus qu’arrêter de fumer améliore l’efficacité des traitements et contribue à une diminution des complications opératoires.  Les données de la Haute Autorité de Santé (HAS) suggèrent que cesser de fumer à l’âge de 40 ans contribue à une amélioration de l’espérance de vie de 7 ans, tandis qu’à 60 ans, cela entraîne une augmentation de l’espérance de vie de 3 ans (10).  Au niveau cognitif, de nombreuses études démontrent un lien très fort entre le tabagisme et la démence, et l’arrêt du tabac réduit ce risque à un niveau comparable à celui d’un non-fumeur.

Le tabagisme accroît le risque de problèmes vasculaires, notamment des accidents vasculaires cérébraux ou de petits saignements dans le cerveau, qui sont également des facteurs de risque de démence (démence vasculaire). De plus, les toxines présentes dans la fumée de cigarette amplifient l’inflammation, phénomène lié au développement de la maladie d’Alzheimer.

Le tabagisme conduit à un vieillissement difficile, et les os ne sont pas épargnés. Le tabac affecte la densité minérale osseuse, réduit la masse corporelle en altérant les hormones et le système métabolique. Par conséquent, la fragilité s’accentue, les risques de chute augmentent, et un lien est établi avec un risque plus élevé de fractures osseuses et de guérison plus lente.

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est l’une des principales causes de perte de vue. Les recherches indiquent que le tabagisme accroît le risque de la développer, ainsi que la cataracte. Les fumeurs actifs sont jusqu’à quatre fois plus susceptibles de développer la DMLA que les non-fumeurs. Il va sans dire qu’une perte de vue a un impact significatif sur un vieillissement sain et l’autonomie des personnes âgées.

Le tabagisme peut endommager pratiquement tous les organes du corps humain et constitue l’un des principaux facteurs de risque d’infections respiratoires et de maladies infectieuses, en affaiblissant l’immunité des personnes âgées. Fumer détruit la barrière épithéliale respiratoire, accroissant ainsi les risques de colonisation et de reproduction des pathogènes.

L’appareil digestif n’est pas épargné. Les complications sont très préoccupantes, notamment les reflux gastriques, la formation d’ulcères gastriques, et le risque de cancer. Le tabagisme entraîne également des problèmes dentaires et gingivaux, pouvant conduire à la perte des dents, impactant ainsi la nutrition des personnes âgées. Le tabac est également associé à une perte d’odorat et de goût, ayant des conséquences sur la nutrition des personnes âgées.

Chez nos aînés, le tabagisme est principalement lié à une utilisation de longue date ou à des facteurs de stress tels qu’une séparation, un deuil, un veuvage, le passage à la retraite, voire même l’isolement. Au cours des dernières années, l’impact de la COVID-19, que ce soit directement par la maladie, le décès d’un proche, ou indirectement par les informations circulant, a certainement suscité de l’anxiété chez les personnes âgées.

Des découvertes récentes sur la variole du singe, une maladie qui guérit spontanément, ne contribuent pas à apaiser cette anxiété. Souvent, les personnes âgées se tournent vers le tabagisme comme un palliatif contre l’angoisse. Il est donc essentiel de filtrer les informations afin de préserver la santé mentale et d’éviter de recourir au tabac comme moyen de soulagement. La sensibilisation contre le tabac chez les personnes âgées vise principalement à maintenir une bonne santé, réduire les consultations médicales, vieillir de la meilleure manière possible pour conserver une autonomie, éviter des hospitalisations, et prévenir des complications pouvant mener à une institutionnalisation.