Les conseils de Hazrat Fudayl Ibn Ayaz (R.A)

Hazrat Fudayl Ibn Ayaaz (R.A) disait : « Se laisser prendre à l’amour de ce bas-monde est facile ; mais s’en délivrer est une grosse affaire. Si l’autre monde était une simple pierre d’une solidité à toute épreuve et que le monde d’ici-bas fût de l’or périssable, les hommes devraient nécessairement convoiter cette pierre indestructible. Insouciant fils d’Adam, qui ignore que l’autre monde est de l’or impérissable et que ce bas-monde n’est que de la pierre sans consistance ! Dans son insouciance, c’est à une pierre vouée à la destruction qu’il attache son cœur ! Celui à qui l’on donne une part de ce bas-monde, on lui donne en moins cent parts de l’autre monde. »

Il disait encore : « Un commandement émanant du Seigneur Très-Haut fut adressé en ces termes à toutes les montagnes : Je vais faire monter sur l’une de vous un de mes Prophètes pour m’entretenir avec lui. En entendant cet ordre, tous s’enorgueillirent. Comme le mont Sina fut le seul qui se fit humble, ce fut sur son sommet que le Seigneur Très-Haut fit monter Hazrat Moosa (A.S) et s’entretint avec lui. Quiconque s’estime lui-même à une haute valeur n’a rien de commun avec l’humilité. Il y trois choses disait-il encore, que vous ne devez pas chercher, car elles ne se trouvent pas : un savant dont la science soit en accord avec ses actes ; quelqu’un qui a l’habitude d’agir en toute sincérité ; un ami sans défauts. La racine de l’ascétisme, c’est la résignation pleine et entière à toute décision souveraine qui vient du Seigneur Très-Haut. Il a la véritable confiance, celui-là qui ne met son espoir en personne d’autre qu’en Allah et qui ne craint personne autre que lui ; qui accepte de bon cœur, sans jamais se plaindre, tout ce qui vient de Sa décision suprême. Quand on te demandera si tu aimes le Seigneur Très-Haut, garde le silence ; car si tu réponds : Je ne l’aime pas, tu seras un infidèle ; et si tu réponds : Je l’aime, il se trouve que tes actes ne ressemblent guère à ceux des serviteurs affectionnés. »

Extrait du “Mémorial des saints” par Farid-ud-Din Attar (R.A)

Vivre sa vie dans l’obéissance d’Allah

J’eus la chance d’être dans l’assemblée du maître. La conversation portait sur l’obéissance à Allah et son service. Le maître observa : « Toute chose qui existe l’est entre deux états du néant. Ce qui se trouve entre deux états de non existence doit lui-même faire partie du néant, comme cela arrive parfois aux dames (les règles). Si un jour le sang apparaît, le second jour l’écoulement s’arrête, et le troisième jour il y a encore du sang, alors le second jour aussi est compté comme faisant partie des règles. » Ensuite sur ses lèvres bénies vinrent ces paroles : « La vie entre deux néants [c-à-d la préexistence ou Azal et l’après-vie ou Abad] est là comme la période intermittente de pureté entre deux jours de saignement pendant les règles [il est illusoire et temporaire]. Le point c’est que puisque la vie terrestre doit être considérée comme  une non-existence, quelle confiance peut-on lui faire? Et pourquoi doit-on passer ce bref moment dans la négligence et sans rien faire. »

Ensuite il raconta l’histoire d’un Wali Allah qui était toujours occupé à  faire Ibadat. « Il ne se faisait pas  amis avec les gens. Un jour on lui demanda : qu’est-ce que tu as ? Pourquoi tu évites la compagnie des autres ? Le saint fit cette réponse : « Avant cette période, je n’ai pas existé pendant des milliers d’années, et après cela encore je n’existerai pas. Il m’a été accordé une si brève période de vie entre deux périodes de non-existence – pourquoi dois-je la gaspiller en cherchant la compagnie des gens et perdre mon temps dans des activités futiles ? Que Dieu m’accorde de dépenser ma vie d’une manière qui Lui plaise et à réciter le Qur’aan ! » »

Extrait de Fawaïd-al-Fuwaad sur la vie de Hazrat Khwaja Nizâmuddeen Awliya (R.A). Ecrit par Amir Hassan Sijzi (R.A). Assemblée 3, 13 Zil Hijja Hijri 709 14 Mai 1310

Abdus Saboor Mohamed Saleh