[VIDÉO]Rs 600 000 pour acquérir un étal au Victoria Urban Terminal : Les marchands ambulants voient rouge

Tout porte à croire que les marchands ambulants auront à casquer une somme de Rs 600 000 pour pouvoir acquérir leur étal au Victoria Urban Terminal. Cette décision, qui doit encore être finalisée, a fait sortir les forains de leurs gonds, alors qu’ils se remettent à peine de l’impact de la covid-19 sur leurs affaires.

C’est Hyder Raman, le porte-parole des marchands ambulants qui a annoncé au courant de la semaine écoulée qu’un montant de Rs 600 000 sera réclamé aux marchands ambulants qui voudront opérer au Victoria Urban Terminal. C’était à l’issue de deux réunions avec les représentants de Victoria Station Ltd, l’entreprise qui gère le Victoria Urban Terminal. Apparemment, ce montant de Rs 600 000 n’a pas encore été finalisé, et les discussions sont toujours en cours.

De leurs côtés, les marchands ambulants disent qu’ils sont dans l’angoisse. La pandémie de covid-19 ne les a pas épargnés, et pour eux, ce montant de Rs 600 000 n’est pas justifié. Amatool, une marchande ambulante travaillant à la gare du Nord, nous explique que ce sera difficile pour elle de trouver cette somme car déjà, avec ses revenus comme marchand, elle n’arrive même pas à joindre les deux bouts. Elle nous explique qu’avec la pandémie, ses affaires sont restées au point mort, et cette somme exorbitante qu’elle devra payer pour un étal, sera de trop pour elle. Elle lance un appel au gouvernement et aux autorités concernées de revoir cette proposition car elle ne va pas pouvoir trouver cette somme, tout comme d’autres marchands qui se retrouvent dans la même situation.

Nazir, un autre marchand, nous lance « li pa facile pou paye ene location parey ». « Ce montant de Rs 600 000, c’est trop cher. Il n’y pas assez de clients », dit-il. Il nous indique que rien ne leur a été communiqué jusqu’ici. Selon lui, les autorités leur auraient demandé d’apposer leur signature sur un document quoiqu’ils n’aient même pas encore eu l’occasion de visiter leur futur emplacement. Il est aussi revenu sur le coût du fret qui a augmenté ces derniers temps et qui augmentera encore dans les jours à venir. Ainsi, il lance lui aussi un appel au gouvernement de revoir cette proposition.

Pour lui, demander un prêt au niveau de la banque en ce moment n’est pas une bonne idée car déjà les forains sont dans la tourmente, vu qu’ils ne travaillent pas assez et n’ont pas assez de revenus. Selon lui, en premier lieu, le gouvernement avait fait ressortir au départ que les marchands ambulants ne paieront aucun frais durant les 6 premiers mois, et ce n’est qu’après cette période qu’ils vont devoir payer. « Mais jusqu’ici aucune précision n’a été fournie à ce stade », nous dit-il.

« Les autorités au courant de leur situation précaire »

« Gouvernement pe rode fer dominer ek ban ti dimun », dénonce Mamade, un autre marchandqui ne mâche pas ses mots en ce qui concerne la somme de Rs 600 000. Il trouve que cette proposition est « suspecte ». « Je ne suis absolument pas d’accord avec cette proposition du gouvernement », dit-il. « Déjà, travail pas pe marcher. Aster pou bizin paye Rs 600 000. Kot pou ale tire sa kass la ? », fulmine-t-il.

Il revient sur le fait que la pandémie de covid-19, avec les confinements et autres restrictions n’ont pas permis aux ces marchands de travailler comme il le faut et là, les autorités sont en train d’imposer plusieurs lois sur ces derniers, ce qui n’est pas correct, selon lui. « Il faut être clair dans sa prise de décision. Ils ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent avec les marchands et les classes laborieuses », dit-il. Il dénonce, dans la même foulée, l’étroitesse de l’emplacement pour les étals de l’Urban Terminal.

Il maintient que les autorités sont parfaitement au courant en ce qui concerne la situation précaire actuelle des marchands ambulants. « Au lieu de faire un effort pour nous venir en aide, le gouvernement essaie de nous nuire en nous faisant débourser une somme exorbitante », assène-t-il. « Le gouvernement doit trouver un moyen de nous aider afin que nous puissions respirer et travailler. »

Selon lui, la plupart des marchands ont déjà atteint la cinquantaine. Il se demande comment de telles personnes pourront payer un tel montant. Il demande à ce que les autorités revoient cette proposition en faveur des marchands ambulants.