[VIDÉO] Disparition de Hydal Dawood à Montagne Jacquot : « Cette montagne ne veut pas nous rendre le corps de notre fils »

Les eaux bleues de Montagne Jacquot sont sans doute très attirantes, mais extrêmement dangereuses pour une baignade. De nombreux nageurs qui se sont aventurés dans les eaux de Montagne Jacquot y ont péri noyés. Les corps de certains d’entre eux ont pu être repêchés tandis que d’autres n’ont jamais été retrouvés, ce qui est le cas de Hydal Ally Ibrahim Dawood. Cet adolescent de 17 ans est porté manquant depuis le 7 décembre 2019, le jour fatidique où il avait décidé de s’aventurer dans les eaux de Montagne Jacquot. Environ 44 jours après sa disparition, le père et la mère du jeune homme sont toujours anéantis par la douleur. Chez les Dawood, c’est le va-et-vient à la montagne, ces derniers espèrent au moins de retrouver son corps, pour des funérailles convenables.

Azaad Ibrahim Dawood, le père de Hydal, semble être toujours sous le choc. Ce père de famille, qui va bientôt fêter ces 60 ans, dit tous les jours à son épouse Afeezah qu’il est plus que sûr que le corps de son benjamin se trouve toujours dans une cave où refluent les eaux de Montagne Jacquot.

Mais il est difficile, selon lui, d’entrer dans cette cave, qui fait environ 100 mètres de long : « Tou saki delo la prend pou ale dan sa cave la. Zamé li ressorti. Li ene delo risé sa, zamé li pousse dehor. » Ayant plus de 35 ans d’expérience en tant que pêcheur, il dit bien connaître les caprices de la mer et surtout ceux de Montagne Jacquot.

De nombreuses personnes ont péri noyés à Montagne Jacquot

Azaad Ibrahim Dawood fait aussi ressortir qu’à part son fils, plus de 8 personnes ont péri noyés à Montagne Jacquot. Or, malgré tous ces drames, le gouvernement n’a jamais pris d’action pour empêcher les gens de s’aventurer dans les eaux de Montagne Jacquot. À part les panneaux indiquant « Dangerous Bathing », il n’y a rien qui empêche les gens d’aller nager, ou même de descendre au pied de la Montagne, où les vagues suffisent pour emporter un promeneur imprudent. Ce père de trois enfants fait un appel pressant aux autorités concernées, notamment le ministère de la Pêche, de prendre les dispositions nécessaires pour prévenir d’autres drames de ce genre.

La mer était mauvaise le 7 décembre, la météo ayant émis un communiqué dans ce sens le matin à 7 h 30, mais le drame s’est produit bien avant 7 h, nous explique Azaad Dawood. Selon ce pêcheur, « Souvent arrivé sa. Météo met communiqué en retard. Ler pêcheur ale la mer, bato endommazé. Abé kuma bane zenfant pou koner la mer pas bon ? »

En ce qui est de la disparition de son fils, Azaad Ibrahim Dawood dit être étonné que son fils se soit retrouvé en difficulté en mer, parce que ce dernier était un bon nageur. « Li ti abitier takine mwa. Li dir mwa, paa avoy mwa dan Jeux des Iles, mo nage bien », nous dit le père de Hydal en larmes. Mais le pêcheur avoue que, bon nageur ou pas, si la mer a décidé de prendre une vie, personne ne peut l’en empêcher, car c’est la dure loi de la nature.

On a voulu savoir si les Dawood ont pu établir le contact avec le jeune qui avait accompagné Hydal à la montagne le jour fatidique. Le père nous a répondu par l’affirmatif, « Oui, j’ai parlé avec son ami, mais le garçon semble être traumatisé par le drame ou par ce qu’il a été témoin le jour de l’incident. Depuis, on ne s’est jamais reparlé. »

 

Depuis, malgré que les recherches ont été stoppées par la National Coast Guard (NCG), les Dawood, surtout le père de Hydal, se rendent souvent à la montagne pour espérer de retrouver leur fils, qui allait fêter ces 18 ans le 7 mars 2020.

Neevedita Nundowah