Après Mukoond : Un ancien ministre dans le viseur de l’ICAC

Une semaine riche en développements dans l’affaire St. Louis, avec l’inculpation ce jeudi 3 juin de Shamsheer Mukoond, ex-directeur-général par intérim du Central Electricity Board (CEB), sous une charge provisoire de ‘Public official using office for gratification’, devant la cour de district de Curepipe.

Aussitôt son arrivée en cour de Curepipe, le magistrat devait fixer le montant de sa caution à Rs 50 000, après que le ‘Police Prosecutor’ et que le représentant de  l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) avaient signifié au magistrat qu’ils n’avaient aucune objection à sa remise en liberté.

Mais coup de théâtre : Shamsheer Mukoond devait informer les officiers de l’ICAC qui assurait son escorte qu’il n’avait pas les moyens de fournir sa caution. De ce fait, il a été une nouvelle fois présenté devant le magistrat, qui a signé un ordre pour sa détention.

Selon l’acte d’accusation, il est reproché à l’ex-DG par intérim du CEB d’avoir transmis des informations sensibles, concernant le projet de la centrale thermique de St Louis, à la firme danoise, Burmeister and Wain Scandinavian Contractors (BWSC). Cette firme qui avait offert ses prestations pour ce projet avait pu décrocher le contrat. Par la suite, une enquête menée par la Banque africaine de développement (BAD) avait confirmé qu’il y a eu maldonne dans cette affaire. Une enquête avait alors été initiée par les autorités danoises, et plusieurs employés de BWSC avaient été sanctionnés.

Shamsheer Mukoond nie les faits qui lui sont reprochés dans cette affaire, et il clamant son innocence, qui lui a valu sa suspension comme DG par intérim du CEB l’année dernière.

À ce jour, trois personnes ont été provisoirement inculpées par l’ICAC. Outre Shamsheer Mukoond, il y a Bertrand Lagesse, le représentant local de la firme BWSC, et Alain Hao Tyn Voon, le directeur exécutif de la firme PAD & Co. Ltd, qui avait entrepris des travaux dans le cadre de cette enquête.

Un quatrième personnage rentrera prochainement en jeu, dans les semaines à venir. Il s’agit d’un ex-ministre, ayant une notion extraordinaire dans le domaine de l’Énergie à Maurice. D’ailleurs, il a déjà été auditionné à plusieurs reprises par les enquêteurs de la commission anticorruption. Des descentes des limiers à son domicile avaient par ailleurs permis la découverte de certains documents, jugés compromettants. Il s’agit de documents qui avaient circulé devant le Conseil des ministres. Certains documents confidentiels avaient atterri à la firme danoise BWSC, à travers cet homme, jugé comme une figure incontournable dans cette affaire.

C’est une visite des enquêteurs mauriciens au Denmark qui a permis de l’identifier. Selon des sources proches de l’enquête, des emails provenant de l’ex-ministre ont atterri avec des cadres danois, déjà sanctionnés au Denmark. Affaire à suivre.