‘Bullying’ dans un collège de la capitale

Photo D'illustration

« Si to vine lekol, zot pou plis bully moi »

Une jeune adolescente de 15 ans, étudiante dans un collège de la capitale, a tenté de mettre fin à ses jours durant la semaine écoulée en ingurgitant un assortiment nocif de pilules. La cause : une campagne d’intimidation et de harcèlement contre elle dans son collège. Elle a été admise aux soins intensifs mais depuis, son état de santé s’est stabilisé.

François (prénom modifié), nous explique qu’une campagne d’intimidation contre sa fille, Marie-Anne (prénom modifié) avaient commencé deux ans de cela, après qu’une enseignante l’ait traitée « d’escroc ». Dans un excès de zèle, les camarades de classe de la jeune fille en avaient profité pour l’intimider. Suite à ce traumatisme, elle ne voulait plus se rendre au collège.

À la suite de cet incident, François et son épouse s’étaient rendus au ministère de l’Éducation afin de porter plainte. Ils avaient alors reçu la garantie que le ministère allait prendre cette affaire en main et que Marie-Anne allait être suivie par un psychologue. Selon François, après l’intervention du ministère, les choses s’étaient calmées, et Marie-Anne avait repris le chemin du collège.

Mais récemment, François a remarqué que le comportement de sa fille avait changé. Pris d’inquiétude, il l’a interrogée, et cette dernière lui a annoncé qu’elle ne voulait plus aller au collège. Concerné, il a proposé à sa fille d’aller rencontrer les responsables de l’établissement scolaire. Mais Marie-Anne a répondu que « si to vine lekol, zot pu plis bully moi, couma zot ti fer la fois dernière. » 

François nous explique que depuis la rentrée des classes le 29 août dernier, sa fille est allée à l’école durant une semaine seulement. Dès la deuxième semaine, cette dernière esquivait le collège, prétextant avoir des révisions et des projets à faire à la maison. Le mercredi 7 septembre, la jeune fille ne s’était pas rendue au collège, prétextant qu’elle devait travailler sur des projets à la maison. François l’a emmenée pour imprimer des documents et pour acheter d’autres fournitures.

En retournant à leur domicile, père et fille ont commencé à vaquer à leurs occupations, chacun de leur côté. Toutefois, sa femme, qui était absente de la maison, l’a appelé au téléphone pour lui demander comment allait leur fille. François s’est alors rendu dans sa chambre pour la voir.  Mais il devait la trouver gisant sur le lit, quasiment inconsciente. Son corps était glacé. À côté d’elle se trouvait un verre contenant un liquide blanchâtre, plusieurs comprimés antalgiques (paracétamol) et des pilules de couleur jaune.

François l’a alors transportée d’urgence à l’hôpital Dr. Jeetoo. En route, fort heureusement, il a pu la faire rejeter ce qu’elle avait ingurgité. Une fois arrivée à l’hôpital, elle a été admise aux soins intensifs. Son état de santé est actuellement jugé stable et elle est hors de danger. Nous avons tenté de rejoindre un responsable du collège mais en vain.