[NPF] Rajen Valayden : « Que le ministre Padayachy nous explique comment et pourquoi le NPF n’était pas productif »

Qu’est-il advenu du ‘National Pensions Fund’ (NPF) depuis l’entrée en vigueur de la Contribution Sociale Généralisée (CSG) ? C’est la question que se pose Rajen Valayden. Une question pertinente qui intéresse sans doute les travailleurs également, surtout à la lumière des révélations faites par le député travailliste, Eshan Juman, cette semaine. Le fonds du NPF et du NSF conjointement s’élève, rappelons-le, à environ Rs 150 milliards. D’où la nécessité de transparence sur sa gestion et ses investissements. D’autant que c’est l’argent des travailleurs qui est concerné. « Il est absolument important pour nous de savoir où cet argent a été investi et les retours qu’il y en a eu, surtout quand les fonds de pensions de plusieurs compagnies étatiques comme le CEB, Air Mauritius et Mauritius Telecom sont déficitaires », soutient Rajen Valayden.

Or, au lieu des réponses détaillées et précises sur les investissements faits par le NPF, c’est l’opacité qui prime. Mais ce qui est sûr, selon Rajen Valayden, c’est qu’il y a une mauvaise gestion de ces fonds. « Je le dis depuis quelques temps. Il y a eu des mauvais investissements. Des copains et certaines entreprises ont été protégés. On a investi dans des bonds ou des dépôts fixes. ‘United Investments Ltd’ (UIL) en est un exemple », dit-il. Poussant le bouchon plus loin, il explique que la valeur des bonds investis dans la compagnie UIL, et les intérêts, s’élève à Rs 1, 7 milliards. « La façon dont cet argent a été investi fait peur. Pou ene premier tranche, ine donne li Rs 400 millions, après zot pas continué le service, zot pas remboursé mais donne zot Rs 600 millions et continué kumsa », ajoute-t-il. Le pire, dit-il, c’est que le nom des entités bénéficiaires a changé, allant d’Axis initialement à Oxia au final. Il se demande ainsi si des compagnies fictives n’ont pas bénéficié de ces investissements.

Rajen Valayden rappelle, dans la même foulée, comment les bâtiments Altima Building et Ébène Heights avaient été acquis par le NPF alors que Leela Devi Dookhun-Luchoomun était ministre de la Sécurité sociale. « Ces bâtiments, au coût de Rs 784 millions, avaient été surévalués et ne servaient à rien. Nous savons qui était le propriétaire et pourquoi le deal avait été conclu le même jour que l’achat de la clinique Medpoint. Nous savons aussi pourquoi le paiement avait été fait trois jours avant l’entrée en vigueur de la ‘Capital Gains Tax’, introduite par Pravind Jugnauth, alors ministre des Finances », dit-il. L’activiste et syndicaliste insiste sur le fait que le gouvernement a un devoir de transparence envers les travailleurs et la population. D’autant que le ministre Renganaden Padayachy avait justifié l’introduction de la CSG en arguant que le NPF n’était pas productif. « Qu’il vienne nous expliquer comment et pourquoi le NPF n’était pas productif. Eski fine remplace sa fonds d’investissement la par la CSG ki ene taxe pou ki dimoune pas pose question? », se demande-t-il.