Cardinal Maurice Piat : « Je sens que le peuple mauricien est éprouvé »

Lettre pastorale

Le cardinal Maurice Piat a présenté sa lettre pastorale le mercredi 22 février 2023, dont le thème de cette année est « Marcher ensemble, c’est ouvrir un chemin d’Espérance ».Dans cette lettre, le cardinal Piat parle des temps difficiles et autres épreuves auxquels que le monde, notre pays et l’Église elle-même font face ces derniers temps. « Je sens que le peuple mauricien est éprouvé », dit-il.

Le cardinal Piat évoque les perturbations causées par la Covid-19, l’absence d’une sortie de crise en Ukraine et ses conséquences sur le prix de l’énergie et du coût de la vie, l’inflation à deux chiffres, le risque de récession mondiale en 2023 et le réchauffement climatique, entre autres. Il dénonce aussi l’échec de notre système scolaire. « Une proportion importante de jeunes Mauriciens sont rejetés, sans aucun diplôme, par un système scolaire incapable de s’adapter à leurs besoins, et une injustice qui, de plus, ralentit beaucoup le rythme de notre développement socio-économique », fait-il ressortir.

Le cardinal a aussi exprimé son inquiétude sur l’avenir des jeunes. De nombreux jeunes ne se retrouvent pas dans le système scolaire, n’ont pas de diplôme ou d’emplois, ce qui fait que le nombre de sans-abris, où se retrouvent de plus en plus de jeunes, augmente. Beaucoup de jeunes se retrouvent piégés dans les tentacules de la drogue. Leur vie et celles de leurs familles sont détruites par ce fléau, qui sème le chaos. L’émigration de nos jeunes, dit-il, résulte du « protectionnisme et du communalisme qui fragilisent notre démocratie et bloquent les jeunes » qui sont exclus du développement du pays.

Le cardinal Piat affirme ainsi qu’il « faut donner priorité au bien commun, bâtir des ponts, assumer ensemble le prix qu’il faut payer, renoncer à une éthique individualiste, à des projets sectoriels et étriqués favorisant seulement certaines catégories de personnes, jouer à fond la carte de la solidarité et de la fraternité pour que chacun trouve sa place dans la maison commune ».