Cité Béthel à Albion : Véritable drame humain pour plus de 20 familles

Très peu de personnes connaissent l’existence de ce petit coin du village d’Albion.  Pourtant, plus d’une trentaine de familles comptant environ 500 membres habitent le quartier de Cité Béthel.  Cependant, ils sont au nombre d’une vingtaine dont les maisons représentent aujourd’hui un véritable danger pour leur vie. Cela fait maintenant plusieurs années que leurs plafonds s’effondrent petit à petit laissant apparaitre le ciel à quelques endroits et se transforment en véritable passoire en temps de grosses pluies.

Ces familles avaient bénéficié d’un lopin de terre et d’une maison de la part du gouvernement pour en devenir propriétaires.  Depuis longtemps déjà plusieurs habitants se sont plaints de l’effondrement de leurs plafonds sans que les autorités ne réagissent.  Au fil du temps la situation s’empira.  Lorsqu’on nous nous sommes rendus sur place au courant de la semaine soit mercredi après-midi, les familles concernées ont tous coopérée en nous montrant la condition dans laquelle elles vivent au quotidien.

« Nous ne savons plus vers qui se tourner.  Nous sommes dans une situation qui met notre vie en péril et personne n’est prêt à nous aider pour une solution durable et accessible. Nous ne sommes pas squatters mais nous sommes propriétaires de ce terrain et de la maison que le gouvernement nous a donnés après avoir payé plusieurs milliers de roupies, mais aujourd’hui nous sommes plongés dans l’oubli », explique James Gaspard, la quarantaine, qui milite le plus pour venir en aide à ses voisins.  Mercredi après-midi nous avons fait la tournée des maisons affectées et le constat aussi choquant soit-il, suscite la colère des habitants qui estiment que les décideurs politiques les ont oubliés.

Risque de danger permanent

Lors de la visite des maisons, nous allons vivre dans l’espace de quelques minutes un moment dangereux.  Les plafonds ne ressemblent plus à rien.  Des morceaux de bétons tombent à chaque instant.  « Nou pas conné couma nou pou vive dan sa l’enfer la », explique une grand-mère, son petit-enfant dans les bras.  Chez elle, comme chez ses voisins, dès que la pluie commence à tomber c’est la panique générale. «Nou bizin ale cachiette la pli dan nou prop lakaz. Nou matelas, nou meuble, sofa tou mouillé.  Ou pou croire péna dalle lor lakaz la », se désole la grand-mère.  Même situation chez Mme Toulouse. Cette dernière habite avec sa fille et le fils de cette dernière.  «Lot zour la mo tifi pé dormi lor sofa, enn bout béton sapé tombé. Heureusement line tombe lor latet mo tifi la pas lor latet ti baba sinon malheur ti pou éna », raconte Mme Toulouse.   C’est un véritable calvaire donc pour ces familles de Cité Bethel.

Enter Roshi Bhadain

Dépourvu d’aide depuis bien trop longtemps, James Gaspard affirme s’être tourné vers l’homme de loi, Roshi Bhadain. Ce dernier a alors effectué une visite des lieux en début de semaine et lorsqu’on l’a sollicité pour une réaction, Roshi Bhadain s’est dit, «choqué et meurtri » par cette scène.  « En 2018 ena dimoune encore pé vive dan bane situation aussi précaire et dangereux ki sa. Li extrêmement grave », martèle l’homme de loi.

Ce dernier se dit alors prêt à défendre gratuitement toutes les familles concernées si les autorités n’agissent pas. « Nous allons dans un premier temps attirer l’attention des autorités compétentes sur ces cas.  Zot ine vine get moi et mone trouvé couma sa bane zafer la risquant. Terrain la pou zot oui mais zot travail pou ti cash, zot pas ena les moyens pour remplace sa dalle la akoze sa ki gouvernement ena enn scheme pou allocation dalle et mo dimande gouvernement faire le nécessaire. Si zot pas bougé nou pou ale la cours et mo pou defann sa bane dimounes la gratuitement parski ou bizin ena impé humanité dan ou. C’est pas kan ou pas dan pouvoir ki ou pas capave aidé », affirme l’ancien ministre.

Marwan Dawood