Les investigations de la Financial Crimes Commission (FCC) concernant l’ancien directeur général de la Compagnie nationale de transport (CNT), Rao Ramah, se poursuivent avec une attention accrue sur ses biens et ses pratiques financières. Ce mardi, il a de nouveau été entendu par les autorités, dans le cadre d’une enquête qui prend de l’ampleur.
Lors de cette audition, les enquêteurs ont procédé à la saisie de plusieurs équipements électroniques dans sa résidence, à Albion, comprenant des appareils tels qu’un iPhone, une tablette tactile, ainsi que des ordinateurs portables. Le père de Rao Ramah n’a pas été épargné, puisque la FCC a également saisi plusieurs téléphones et un ordinateur portable chez lui. Tous ces équipements vont être minutieusement analysés pour en extraire des informations qui pourraient alimenter l’enquête en cours.
Au cœur de cette enquête, l’attention se concentre sur les biens immobiliers de Rao Ramah, dont la valeur totale est estimée à Rs 125 millions. Il détient plusieurs appartements : trois à Albion et un autre à Curepipe. Les enquêteurs tentent de retracer l’origine des fonds utilisés pour ces acquisitions, notamment un terrain et un bâtiment d’une valeur de Rs 100 millions à Albion. Un autre appartement de Rs 25 millions, situé à Curepipe, est également examiné. Bien que Rao Ramah ait argué que l’appartement de Curepipe était en location et qu’il avait rempli les formalités fiscales auprès de la Mauritius Revenue Authority (MRA), il n’a pas été en mesure de produire le ‘Rent Book’ qui aurait permis de justifier cette déclaration. La FCC pourrait donc se tourner vers la MRA pour obtenir des éclaircissements sur ce point.
Outre l’examen des biens personnels de Rao Ramah, la FCC enquête sur des possibles irrégularités durant son mandat à la tête de la CNT, de 2020 à 2024. Les enquêteurs se penchent notamment sur plusieurs contrats attribués sous sa direction, incluant des marchés pour l’approvisionnement en uniformes, l’acquisition d’équipements de sécurité, ainsi que des contrats relatifs à l’achat d’autobus et à l’implantation de machines de billetterie électronique. La FCC s’intéresse de près à ces dossiers afin de déterminer si des malversations ou des conflits d’intérêts ont pu se produire lors de l’attribution de ces contrats.
Suite à sa convocation, Rao Ramah a été libéré, mais l’enquête est loin d’être terminée. D’autres auditions sont à prévoir, et la FCC continue de collecter des informations pour élucider l’origine de son patrimoine et des contrats qu’il a gérés pendant son mandat à la CNT.
Le public suivra de près l’évolution de cette affaire, qui remet en question des pratiques de gestion au sein des entreprises publiques sous le MSM et ouvrir la voie à de nouvelles investigations sur les responsables d’une gestion opaque.