Covid-19 : Un suivi des patients vaccinés à l’Astra-Zeneca nécessaire

Plusieurs questions font surface depuis quelques jours, après que le vaccin AstraZeneca, qui a été interdit dans une dizaine de pays, est couramment administré aux Mauriciens. Pour rappel, 100 000 doses de ce vaccin avaient fait leur entrée à Maurice grâce à un don de l’Inde.
« On doit se poser la question : Pourquoi certains pays ont suspendu le vaccin AstraZeneca ? », s’interroge le Dr. Gujadhur, qui insiste néanmoins que plusieurs autres pays, dont l’Angleterre et l’Australie, continuent d’utiliser ce vaccin jusqu’à ce qu’ils reçoivent plus d’amples éclaircissements.
Pour l’épidémiologiste Deoraj Caussy, les autorités mauriciennes doivent immédiatement faire un suivi des Mauriciens vaccinés avec l’AstraZeneca, vu le fait qu’il y a certains pays qui ont suspendu l’utilisation de ce vaccin.
« Les complications qui ont été observées dans ces pays peuvent être une simple coïncidence, c’est-à-dire que les personnes vaccinées avaient déjà une prédisposition pour ces complications, qui viennent se manifester juste au moment de la vaccination », relativise toutefois l’épidémiologiste.
Les autorités mauriciennes doivent-elles suspendre le vaccin AstraZeneca ? Le Dr. Caussy est d’avis que les autorités mauriciennes doivent prendre tout ce qui a été rapporté sur ce vaccin en considération avant de prendre une décision.

Le vaccin chinois Sinovac, qui fera prochainement son entrée à Maurice à travers un don du gouvernement chinois, est aussi une source d’inquiétude. Selon le Dr. Catherine Gaud, les vaccins chinois n’ont pas encore été approuvés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Le Dr. Gujadhur maintient que le vaccin Sinovac doit être validé par l’OMS, qui est une autorité incontournable en la matière : « On ne peut pas utiliser un vaccin qui n’est pas encore validé par l’OMS ».
Le Dr. Caussy abonde dans le même sens : avant qu’un vaccin ne soit approuvé au niveau national, l’OMS doit donner son aval.

En outre, l’utilisation de deux vaccins différents pour les deux doses soulève aussi des craintes. Le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, a fait comprendre lors d’un point de presse hier que les personnes ayant reçu une première dose pourront recevoir la deuxième dose d’un vaccin différent. C’est le vice-Premier ministre Steve Obeegadoo qui a dû venir à sa rescousse pour rectifier l’erreur, en déclarant que le gouvernement s’assurera que ce sera le même vaccin qui sera administré pour les deux doses.
« L’OMS a dit que la première et la deuxième dose doivent se faire avec le même vaccin », souligne le Dr. Gujadhur. Toujours selon lui, une étude fait par le ‘Joint Committee on Vaccination and Immunisation’ au Royaume-Uni indique que si la première dose est faite avec un vaccin, la deuxième dose doit se faire avec le même vaccin.
Il maintient qu’aucune étude n’a été faite pour approuver une méthodologie où les deux doses sont faites avec deux vaccins différents.