Des élèves obligés à transporter des blocs de béton

À l’école gouvernementale Rajiv Gandhi à Flacq

Les photos que nous avons en notre possession sont choquantes.  Des élèves du primaire transportent des blocs de béton dans l’arrière-cour de l’école gouvernementale Rajiv Gandhi à Flacq dans l’est du pays.  Plusieurs enfants participent à ce travail sans aucune protection. En effet sur les photos en notre possession, on peut voir comment de jeunes garçons transportent les blocs sans gants et parfois pieds nus, sous un soleil de plomb.

Marwan Dawood

Ces photos ont été prises il y a trois semaines par une personne qui fréquente souvent cet établissement scolaire de Flacq.  Des garçons ont été, selon notre interlocuteur, forcés à faire ce travail par la direction de Rajiv Gandhi Government School. « Zot ti pé bizin transporte block dépi par dérrière pou vine mett par devant kot la porte. Gro soleil zot pé marche pié nu pou vine pose block, ziss saryé aprè ene caretaker pren li ek zot installé. Sa bane travail la pas zenfan ki bizin fer sa mais l’école pa oule paye maçon pou fer zot travail », s’insurge notre informateur.

Le deputy headmaster : « Pa ou problem sa » 

En y regardant de plus près, on constate qu’effectivement les enfants transportent en groupe les blocs de béton. Certains s’y mettent à plusieurs, d’autres plus forts transportent à deux les blocs de construction. Sur une des photos, nous voyons comment l’enfant peine pour transporter la masse de béton, d’autant plus qu’il n’est pas muni d’une paire de gants ou de ses chaussures. « Couma ou lé mo ress trankil ? », se demande notre interlocuteur. « Mo conscience pas pou trankil akoze sa mo bizin dénoncé », nous dit l’homme, qui poursuit, « Mone cause ek deputy headmaster la, li dire moi pas mo problem sa. Bizin alerte bane autorités lor sa problème la. Li grave. »

Sollicité pour une réaction, la maitresse d’école de l’établissement s’abstiendra de faire le moindre commentaire excepté pour dire, « Je ne peux pas parler à la presse », mais ne nie pas les faits. Autre réaction, celle du président de l’association parents-enseignants (PTA), Vishal Borun. « Je ne suis pas au courant. Je n’ai pas vu les photos », dit-il.

Informé de la situation, le ministère de l’Éducation a initié une enquête.