[(Dis) Honourable Members] L’escadron ‘zet laboue’ du MSM

Ils font partie de la « Special Striking Team » du gouvernement. Des aboyeurs de service qui annoncent la couleur, semaine après semaine, à travers leurs questions parlementaires ou questions supplémentaires plantées adressées au Premier ministre. Ce sont toujours les mêmes qui s’y mettent et qui ne se font entendre que lorsqu’il s’agit d’attaquer l’opposition. Et surtout de relever le passé lointain dont personne ne se soucie vraiment. Ils sont ceux qui, au lieu d’œuvrer pour laisser une empreinte indélébile dans leurs circonscriptions, préfèrent regarder dans le rétroviseur, en s’intéressant au linge sale d’autrui, particulièrement celui du Dr Navin Ramgoolam, en menant une campagne de « zet laboue ». Payés grassement avec les deniers publics, ils resteront sans doute gravés dans les annales de l’Assemblée nationale, pas comme des hommes et des femmes d’honneur, mais comme de vulgaires crieurs professionnels du MSM tant pour leur petitesse d’esprit que pour la sale besogne qu’ils accomplissent à cœur joie. Ils ne font guère honneur au titre « Honorable » rattaché à leurs noms mais, ne nous étonnons pas, pourraient être décorés, sous ce gouvernement, pour services rendus au … MSM ! Si vous ne savez pas encore qui ils sont, vous voilà servi…

Vikash Nuckcheddy

Avant d’être nommé PPS en août 2023, le troisième député de la circonscription no. 9 (Flacq/ Bon-Accueil) était l’un des backbenchers préférés du MSM pour faire la sale besogne. C’est lui qui, après une séance de PNQ particulièrement houleuse sur l’affaire « sniffing gate » le 5 juillet 2022, s’était intéressé au remboursement de l’assistance financière accordée par le gouvernement pour le traitement médical du Dr Navin Ramgoolam en Inde. Une interpellation somme toute indélicate, voire même inhumaine, puisqu’elle touche un point sensible portant sur la santé d’un ancien Premier ministre. D’autant que la question n’a point été traitée avec flair et tact par le Premier ministre, comme on l’aurait souhaité si jamais elle relevait d’un quelconque intérêt public. Cette interpellation, il est clair, ne visait qu’à nuire à Navin Ramgoolam et au PTr, avec une visée bassement politique.

Kenny Dhunoo

Quand il n’agresse pas physiquement ou verbalement des professionnels, comme cet infirmier de la clinique Wellkin ou la journaliste Manisha Jooty, le troisième député du no. 17 (Curepipe/ Midlands) aime bien se rendre (in)utile au sein de l’Hémicycle. C’est ainsi que, non satisfait de la prestation de son camarade de parti Vikash Nuckcheddy sur la question du remboursement des frais médicaux de Navin Ramgoolam le 5 juillet 2022, il reviendra à la charge trois semaines plus tard, soit le 26 juillet 2022, avec la même question, à quelques détails près. Ce qui permettra au Premier ministre d’en rajouter une couche à la réponse qu’il avait précédemment donné en traînant, cette fois-ci, l’épouse de l’ancien Premier ministre, Veena Ramgoolam, dans l’arène politique alors qu’elle ne s’y est jamais mêlée. Une tactique de mauvais goût, et surtout d’une bassesse répugnante, démontrant que Pravind Jugnauth et son gouvernement n’ont aucune limite lorsqu’il s’agit de tirer un capital politique d’une circonstance malheureuse.

Subhasnee Luchmun-Roy

Deuxième députée de la circonscription no. 4 (Port-Louis North/ Montagne Longue) et ancienne animatrice de la radio, sa popularité a pris du plomb dans l’aile. Elle semble prendre goût à laver le linge sale de l’opposition en public. C’est elle qui, à travers une interpellation au Premier ministre sur le financement des partis politiques le 11 avril 2023, a permis à ce dernier de revenir en long et en large sur les dons politiques et le coffre-fort retrouvé chez Navin Ramgoolam en 2015. Par la même occasion, grâce à une question supplémentaire de Vikash Nuckcheddy sur les donations reçues par des compagnies opérant un système de ponzi, Pravind Jugnauth s’en est également pris au MMM, en revenant sur le chèque de dix millions de roupies que le parti avait reçu de la BAI. Mais le Premier ministre a toutefois refusé de révéler les bailleurs de fonds du MSM et si un certain Lee Shim figurait parmi ceux-ci, en dépit de l’insistance du député mauve, Reza Uteem. Le sale boulot a également été confié à Subhasnee Luchmun-Roy le 6 juin 2023 quand elle a été appelée à inscrire en son nom une question sur l’affaire cuivre et visant Sherry Singh.

Sandra Mayotte

Elle se mettait également de la partie de temps à autre, surtout à travers des questions supplémentaires, avant qu’elle ne soit appelée à prendre les responsabilités de PPS en août 2023. La deuxième députée du no. 14 (Savanne/ Rivière-Noire) avait tenté d’égratigner le gouvernement travailliste le 9 mai 2023 en adressant une question sur les émeutes que le pays a connues de 2005 à 2009, en évitant soigneusement l’après-2009 puisque le MSM était alors en alliance avec le PTr. Sauf que la question a eu l’effet d’une « fizette », étant passée presque inaperçue. Mais Sandra Mayotte semble avoir oublié l’essentiel : c’est durant le mandat du MSM, depuis 2014, que la situation du law and order a empiré. 

Kavi Doolub

Insignifiant et insipide. C’est en ces termes qu’on pourrait le qualifier. Il n’a, à son actif, qu’une question parlementaire qui a fait parler de lui. Et pas dans le bon sens. Car cette interpellation a été incontestablement la plus vicieuse de toutes les autres visant à ternir l’opposition. Et elle lui a valu une véritable volée de bois vert de la part des Mauriciens, étonnés qu’un député puisse tomber si bas. Depuis, le troisième député de la circonscription no. 12 (Mahébourg/ Plaine-Magnien) s’est fait tout petit à l’Assemblée nationale, comme ailleurs. Il ne s’était pas uniquement intéressé, le 16 mai 2023, au coffre-fort de Navin Ramgoolam, mais aussi à tout son contenu. Ce qui a donné l’occasion à Pravind Jugnauth de relever certains détails saugrenus, totalement indigne d’un Premier ministre. Une stratégie qui a eu un effet boomerang contre le gouvernement, car au lieu d’embarrasser l’ancien Premier ministre, elle a éveillé une sympathie généralisée envers ce dernier.

Joanne Tour

Tout comme son colistier Subhasnee Luchmun-Roy, qu’elle ne tient toutefois pas en odeur de sainteté, la troisième députée du no. 4 n’est pas en reste lorsqu’il incombe de « zet laboue » sur l’opposition. Elle n’y va pas de main morte, mettant son grain de sel à la première occasion. Outre sa récente interpellation datant du 16 avril 2024 – toujours – sur l’affaire du coffre-fort, elle avait, le 31 octobre 2023, adressé une question sur les dépenses du gouvernement au Privy Council suite à la plainte logée par Suren Dayal concernant l’élection au no. 8. Une perche tendue au Premier ministre pour qu’il puisse écorcher l’opposition, en prétendant que les dernières élections étaient « free and fair » alors que des irrégularités avaient bel et bien été enregistrées. Dommage que Joanne Tour ne s’intéresse pas aux milliards de roupies engloutis, sous ce gouvernement, par l’affaire BAI, Betamax, Patel Engineering, les scandales comme Pack & Blister, et les gaspillages des fonds publics révélés dans les rapports successifs de l’Audit, entre autres.

Ashley Ittoo

S’il ne déposait pas régulièrement des questions plantées contre l’opposition, personne ne l’aurait reconnu. En fait, même dans sa circonscription au no. 16 (Vacoas/ Floréal), où il avait été élu en troisième position en 2019, il est un illustre inconnu. Il n’a ni bilan ni projet. Mais il est tenu en estime par le gouvernement, faisant partie du cercle restreint qui n’a aucune vergogne quand il faut passer à l’assaut contre l’opposition. C’est ainsi que pour les deux derniers mardis consécutifs, soit le 14 et le 21 mai 2024, ses questions visant Richard Duval et Navin Ramgoolam à travers l’importation de Subutex impliquant Cindy Legallant et l’accès au VIP Lounge de l’aéroport figuraient en bonne position pour la séance de ‘Prime Minister’s Question Time’ (PMQT). Toutefois, le député Ittoo n’a jamais manifesté un intérêt quelconque sur l’affaire Franklin, tractopelle ou encore le « zenfan lakaz » Geanchand Dewdanee. Il n’a pas, non plus, cherché à savoir pourquoi le Premier ministre avait mis du temps à fermer les frontières de Maurice alors que le pays était frappé par la Covid-19 en mars 2019.