La célébration de la fête des mères n’est plus ce qu’elle était. C’est le constat que nous avons fait lors d’une tournée dans la capitale, hier. Vimee, mère de famille, nous explique qu’elle parcourt les magasins pour comparer les prix des cadeaux. Accompagnée de sa fille pour des achats de dernière minute, elle constate que la fête des mères a changé. « Autrefois, on pouvait se permettre des cadeaux haut de gamme sans se soucier des prix, mais aujourd’hui, il faut faire attention au budget », explique-t-elle.
Mireille, habitante de Quatre Bornes, nous avoue que c’est un casse-tête de trouver un cadeau à un prix abordable. « Il devient de plus en plus ardu de faire plaisir à nos proches ou même à nous-mêmes, alors que l’argent est principalement dépensé dans les produits essentiels. J’ai dû revoir mon budget cadeaux pour toutes les occasions. Sans le versement anticipé des salaires, nous devrons peut-être retarder les achats après le 28 mai. Pour l’instant, je regarde simplement les prix pour voir si je peux me permettre d’offrir quelque chose avec ce qui me reste », nous confie-t-elle.
Nurjahan, commerçante, souligne le faible volume des ventes en cette veille de fête. Les revenus sont minces et les prix des articles ne cessent d’augmenter. Alors qu’elle devrait normalement être occupée à travailler et vendre, elle se retrouve à attendre devant le magasin. « Les clients viennent, mais ils ne font que regarder les prix. Il n’y a plus cet engouement pour les achats de fête comme avant, car les gens sont déjà aux prises avec le coût élevé de la vie », relate-t-elle. Elle n’espère pas de grandes ventes, mais pense que les grandes surfaces pourraient avoir de meilleurs résultats.
Terry, tenant fièrement le cadeau pour sa mère dans les rues de la capitale, affirme que même si les cadeaux sont onéreux, il fait de son mieux pour offrir quelque chose de valeur à sa mère. Il admet que cela n’a pas été facile, qu’il a dû économiser pendant des mois. « Li pas ti facile pou mo donne mo mama sa cadeau la, lavi dur mais mone économiser pour faire li plesir », confie-t-il. « J’ai une seule mère et elle compte beaucoup pour moi », ajoute-t-il avec émotion.
Marie souligne que les cadeaux étaient autrefois extraordinaires, mais que cette année, il n’y en aura peut-être pas. Elle envisage d’offrir un simple bouquet de fleurs à sa mère. Pour elle, un cadeau ne doit pas nécessairement être acheté, mais peut être exprimé à travers des gestes tels qu’un repas, une sortie ou simplement en consacrant du temps à sa mère. Dans une période difficile, dit-elle, il est essentiel de trouver des moyens créatifs pour faire plaisir à ses proches, même si cela signifie ne pas pouvoir acheter de cadeaux coûteux.
