Une semaine déjà que Hydal Ally Ibrahim Dawood n’a plus donné signe de vie. Il avait quitté sa maison depuis les petites heures du matin du samedi 7 décembre avec son ami pour une partie de baignade à Montagne Jacquot mais n’est jamais retourné chez lui. Depuis, l’espoir s’amenuise chez la mère, le père et les proches du disparu. Les membres de la National Coast Guard s’activent toujours toutefois aux abords de Montagne Jacquot pour recueillir des indices pour faire la lumière sur cette affaire.
Hydal avait arrêté l’école l’année dernière. Il avait commencé un boulot dans une animalerie de la capitale. Décrit comme un bon vivant par ses proches et par ceux qui l’ont côtoyé, ces derniers croient fermement qu’il n’a pas d’ennemis. Il n’est pas du genre agressif et ses parents n’ont jamais eu de soucis avec lui. Il passait plus de temps avec ses amis qu’avec sa famille. Issu d’une fratrie de quatre enfants, (2 sœurs et 2 frères), il était le benjamin de la famille. Sa disparition reste douloureuse pour la famille, nous dit en larmes le père de Hydal.
Le frère de Hydal, Zaid, nous raconte la journée du samedi 7 décembre. Comme tous les jours, avant d’aller au travail, Hydal et son ami d’enfance, Jonas (prénom fictif), qui est aussi son voisin et son collègue dans l’animalerie, sont sortis vers 6 h 45 pour faire un brin d’exercice en pleine nature.
Hydal a emprunté la moto de son frère pour se rendre à Montagne Jacquot qui se trouve à environ dix minutes de route de sa résidence. Toutefois, les proches de Hydal ignoraient où allaient les jeunes. Aux alentours de 8 h 30, Hydal n’est toujours pas revenu, ce qui paraissait bizarre pour la famille car cela ne s’était jamais produit dans le passé, car que le jeune homme devait se rendre au travail à 9 h 30.
« Nou ine trouve sa impe drole parski pas so manier sa, me nou ine penser kapav line faire ene ti retard », relate Zaid. Aux alentours de 9 h 15, son ami Jonas se rend chez les Dawood pour chercher Hydal. « To frere kote ? », demande le voisin. Zaid, surpris, lui demande, «Be li ti avek twa non ? » Le jeune homme lui répondit : « Oui, nou ti ale fer ene ti letour le matin, lerla Hydal ine vine kit mwa ene boute apres line aller. Lerla, mone marse marser mone vine lakaz. » Le frère de Hydal commence à questionner le voisin pour savoir si ce dernier savait avec qui se trouvait Hydal mais n’obtient pas de réponse satisfaisante. Hydal avait quitté son téléphone portable à la maison le jour de sa disparition.
Les Dawood essaient de consigner une déposition au poste de police de Pointe-aux-Sables mais les policiers leur ont fait comprendre qu’il faut attendre 24 heures pour pouvoir déclarer une « missing person ».
Ne perdant pas de temps, les proches de Hydal tentent de le retrouver. Ils passent plusieurs coups de fil et se rendent chez plusieurs connaissances de Hydal, mais leurs recherches ne vont rien donner. Ce n’est que vers 17 h 30 que Zaid et sa sœur aînée se sont rendus à Montagne Jacquot, où ils ont retrouvé la moto sur laquelle Hydal a quitté la maison.
Le père de Hydal se trouvait déjà au poste de police de Pointe-aux-Sables, quand il devait recevoir l’appel de Zaid l’informant que la moto de Hydal a été retrouvée. Le père en fait part aux policiers, qui se sont rendus à Montagne Jacquot 45 minutes après. Zaid en profite pour consigner une déclaration, mais les policiers lui font comprendre qu’il faut attendre des renforts pour pouvoir entamer les recherches.
Jusqu’à 20 h le samedi 7 décembre, des éléments du GIPM et d’autres unités de la police se sont rendus sur les lieux pour rechercher l’adolescent de 17 ans. Hélas, aucun signe du jeune homme. Peu de temps après, les policiers vont retrouver deux casques et une savate qui flottaient dans les eaux de Montagne Jacquot. En voyant la mauvaise condition de la mer, les policiers n’ont pas pu descendre pour récupérer ces indices, mais Zaid a pu les identifier.
Zaid fait ressortir qu’aux alentours de 22 h 30, l’ami de Hydal est venu faire un tour à Montagne Jacquot. Sur place, les policiers l’ont interrogé et ce dernier a quitté le lieu en leur compagnie. « Nou pane meme koner kine ariver. Zis la polis ine prend li ine aller », nous dit le frère du disparu.
Ce n’est que le lendemain matin, lorsque les proches de Hydal se sont rendus à Montagne Jacquot pour continuer les recherches, que Jonas, l’ami de Hydal, s’est rendu chez les Dawood pour leur présenter des excuses. Il a expliqué a la maman de Hydal que ce dernier et lui s’étaient rendus à Montagne Jacquot pour une partie de baignade quand ils ont été emportés par une vague, Jonas a pu se tirer d’affaire, tandis que Hydal n’’a pas eu cette chance.
Les circonstances toujours inconnues
Selon le frère de Hydal, personne ne connait les circonstances exactes du drame, car ils n’ont pu entrer en contact avec Jonas pour avoir des clarifications. Mais selon le père et le frère de Hydal, les versions données par Jonas ne concordent pas. Depuis la disparition du jeune homme, Jonas a donné des versions différentes de ce qui s’est passé le samedi 7 décembre.
Zaid dit avoir reçu un appel de la part de Jonas, qui a donné encore une autre version du drame. «Mone gagne ene conversation direk avek garson la. Line dir mwa ki li ek mo frere ine desan enba, zot ine tir zot t-shirt, ek mo frere ine tire so la chaine, zot ine poz tou ene koter ensam ek helmet. Zot ti pe sorti pou aller kan ene vague ine vine tap ek zot. Tous les deux ine tombe dans delo. Jonas dir mwa ki line resi sorti depuis dans delo, me line trouve mo frere dans delo pas pe fer oken action. Lerla line re sauter, me lerla line senti li pe noyer, line re sorti. » Jonas a expliqué à Zaid qu’il a eu peur, et que c’est pour cette raison qu’il n’a rien dit au début.
Les proches de Hydal demandent aux policiers de bien diligenter l’enquête concernant Jonas vu ses nombreuses versions, tandis que le frère dit ne pas vouloir blâmer qui que ce soit, mais veut seulement connaitre la vérité.
À l’heure où nous mettions sous presse, le jeune Hydal était toujours porté manquant et les recherches se font toujours dans les environs du lagon de Montagne Jacquot.
Neevedita Nundowah
