Nous sommes partis à la rencontre d’un jeune médecin généraliste, le Dr. Kamal Amroota, qui a étudié la médecine en Chine et qui est rentré à Maurice pour mettre ses compétences au service du pays. Il retrace son parcours en Chine et met a découvert les préjugés contre les médecins ayant étudié dans ce pays et nous raconte comment, comme médecin, il a vécu la pandémie de covid-19.
C’est à Highlands, dans son cabinet médical, que nous avons rencontré le Dr. Kamal Amroota, âgé de 32 ans. Il revient sur son parcours.
Kamal Amroota est né à Camp Fouquereaux, petite localité sur les hauts plateaux, et c’est là qu’il a passé toute son enfance. À l’âge de 5 ans, il a été inscrit à l’école primaire de Highlands. Il avait ensuite intégré le collège John Kennedy à Beau-Bassin pour ses études secondaires, où il devait choisir la filière scientifique par la suite. Il affirme que c’est ce collège qui a forgé son caractère. C’est là où il a appris à faire la différence entre les bons et les mauvais choix, et c’était durant cette étape qu’il avait commencé à s’interroger sur son orientation future.
Après son HSC, il voulait rejoindre dans un premier temps le domaine pharmaceutique, mais devait par la suite opter pour la médecine. « C’est un choix que je ne regrette absolument pas car j’ai pu bâtir ma carrière dans ce domaine », nous confie-t-il.
En 2010, Il devait intégrer ainsi le ‘Dalian Medical University’ en Chine pour ses études de médecine. « C’était l’une des meilleures universités du pays et il y avait aussi d’autres Mauriciens là-bas », nous dit-il. L’université avait le meilleur département de radiologie de la province, et comprenait des départements très spécialisés, y compris dans le domaine de la microchirurgie et de la chirurgie pédiatrique.
Au début, c’était difficile pour lui de s’adapter dans ce pays étranger, car il ne comprenait pas la langue chinoise. Mais au fur et à mesure, grâce à des cours linguistiques destinés aux étudiants étrangers, il devenait plus commode pour lui de communiquer avec les personnes locales.
Il a aussi eu beaucoup de chance d‘avoir des chargés de cours qui parlaient anglais, et qui lui ont beaucoup aidé à mieux comprendre. Selon le docteur, ce qui l’a vraiment enrichi, ce sont les centres spécialisés affiliés aux hôpitaux. C’est dans ces centres qu’il a acquis beaucoup d‘expérience, et où il a été exposé aux patients, expérience qui lui a vraiment été très utile quand il s’est lancé dans la pratique de la médecine à Maurice.
Ses études médicales devaient durer six longues années, des études très compliquées où il a connu beaucoup de moments difficiles. « Pour réussir, il a fallu un travail acharné. J’ai dû apprendre sept jours sur sept et mémoriser des montagnes de textes», se rappelle-t-il. « Si nous voulions devenir médecin, il fallait apprendre par nous-mêmes, et il fallait connaître les manuels en entier. »
Ainsi, avec beaucoup de préparation et de « sleepless nights », il a pu décrocher son diplôme en médecine. En décembre 2015, il retourne à Maurice. « Mo ti toujours penser, n’importe ki arriver, mo bizin retourne dans mo pays », nous explique-t-il.
De retour au pays, il a dû prendre part à plusieurs examens obligatoires, avant de pouvoir pratiquer en tant que médecin. Ces examens étaient difficiles, mais il soutient que ce sont des étapes nécessaires pour tout médecin qui veut pratiquer par la suite, que ce soit à Maurice ou ailleurs.
Le défi de la covid-19
Le plus grand défi qu’il a connu, c’était de faire face à la crise de covid-19.
Cela faisait déjà 3 ans que Kamal Amroota exerçait comme médecin généraliste, quand en mars 2020, la covid-19 devait prendre le monde entier en otage. Au début, il n’y avait pas de médicaments ou de vaccins pour contrer ce virus.
Plusieurs patients venaient avec des symptômes similaires avec ceux de la covid-19, et le jeune médecin faisait de son mieux pour venir en aide à ces patients. Il y avait aussi cette peur omniprésente d’être contaminé à son tour et de contaminer sa famille, alors que chez lui, il y a plusieurs personnes âgées. Il a dû redoubler de précaution.
Quel est son opinion par rapport aux vaccins ? « Je pense que nous devons tous se faire vacciner, étant donné que c’est accessible et gratuit », dit-il d’emblée. Selon lui, les vaccins sont efficaces mais il constate qu’une partie de la population est réticente. Il soutient que les vaccins sont essentiels dans la lutte contre la covid -19.
Qu’en est-il des personnes vaccinées mais qui ont été infectées par la suite ? Il nous explique qu’il s’agit de vieilles personnes, ou bien de patients qui ont des antécédents médicaux, ce qui fait qu’ils deviennent plus vulnérables.
Il profite de l’occasion pour lancer un appel à la population de prendre les mesures sanitaires qui s’imposent, comme de porter son masque, de se désinfecter les mains souvent et d’observer les gestes barrières.