Ramdass Ellayah, président des managers des ‘Private Secondary Schools’, tire la sonnette d’alarme concernant la situation critique des collèges privés à Maurice. Il dénonce le manque de dialogue avec les autorités, des problèmes de financement et un risque imminent de fermeture pour ces établissements.
« Cette situation perdure depuis un certain temps déjà », déplore Ramdass Ellayah. Selon lui, les collèges privés risquent de mettre la clé sous la porte si la ‘Private Secondary Education Authority’ (PSEA) et le ministère de l’Éducation continuent de faire la sourde oreille. « Nous sommes tombés à un niveau très bas, ce qui n’a jamais été le cas dans l’histoire du pays. Malgré nos appels à l’aide, aucune action n’a été prise pour remédier à cette situation », lance-t-il.
Ramdass Ellayah affirme que depuis 2021, il n’y a pas eu de rencontre avec la ministre de l’Éducation, malgré les demandes répétées. « On assiste à une asphyxie des collèges privés. Jusqu’à quand pourront-ils tenir sous cette pression ? », s’interroge-t-il.
Conflits d’intérêt et problèmes structurels
Le président des managers des ‘Private Secondary Schools’ soulève également des préoccupations concernant des conflits d’intérêt, notamment le fait que la ministre de l’Éducation et son époux dirigent deux organismes contrôlés. « Il n’est pas acceptable que la ministre et son époux contrôlent tout le système éducatif », déplore-t-il. « La ministre pourrait-elle prendre des sanctions contre son époux en cas de défaillance de sa part à la tête de la PSEA ? Depuis que l’éducation est devenue gratuite dans le privé, nous n’avons jamais vu une situation se dégrader à ce point », ajoute-t-il.
Pour Ramdass Ellayah, il n’est pas nécessaire que les enseignants aient un diplôme de PGCE pour pouvoir enseigner. Il estime qu’un diplômé universitaire devrait pouvoir enseigner sans ce certificat et éventuellement poursuivre sa formation par la suite. Cela a provoqué un bouleversement terrible dans le système éducatif. « Lorsque le système échoue, ce sont les élèves qui en souffrent », dit-il. Il appelle à la mise en place d’un système fiable de recrutement pour pallier le manque d’enseignants sans pénaliser les élèves et les autres enseignants.
Mode de financement de l’éducation
Il critique également le financement des collèges privés : « Le gouvernement était censé subventionner les dépenses des collèges privés, mais ce n’est pas le cas. Le ministre dit que ces dépenses doivent être payées par l’argent de la ‘Parents Teachers Association’ (PTA). Où est l’éducation gratuite si les parents doivent payer pour certains services ? » Il déplore que, depuis un certain temps, les financements reçus du ministère de l’Éducation ont diminué. « La suppression des subventions est un autre coup dur », précise-t-il. Certaines dépenses ne sont pas remboursées.
Pour tenter de trouver une solution, Ramdass Ellayah et son équipe ont rencontré des membres de différents partis politiques pour exposer leurs préoccupations. « Il est grand temps de prendre des mesures avant qu’il ne soit trop tard. J’espère que le prochain gouvernement pourra remédier à la situation », conclut-il.