Impact de la covid-19 : Ces familles qui continuent de pleurer un être cher

L’année, qui tire tristement à sa fin, a été marquée par la Covid-19 et son impact sur de nombreuses familles qui ont perdu un être cher. Nous sommes allés à la rencontre de quelques familles qui ont été touchées par la pandémie et qui nous font part de leur deuil.

Parweezah Deensah : « Nous ne voulons plus rien faire »

Parweezah Deensah n’arrive toujours pas à accepter que sa fille Suhaylah, âgée de 20 ans au moment de sa mort, n’est plus parmi la famille. Elle nous raconte que sa vie a changé depuis que sa fille aînée est morte. C’est pénible et difficile pour elle en cette période de fête, et elle arrive difficilement à réprimer sa douleur. La nouvelle maison qu’elle vient d’emménager il y a quatre mois, nous confie-t-elle, semble vide et triste sans Suhaylah.

La jeune fille, qui avait accouché par césarienne, n’avait pu tenir son enfant dans ses bras. Elle avait succombé à la Covid-19 quelques jours après avoir donné naissance au petit Adyan, qui ne connaîtra jamais sa mère. Heureusement que le petit se porte bien. D’une part, Parweezah est contente d’avoir son petit-fils mais d’autre part, elle est attristée par le départ tragique de sa fille.

« Si ma fille était toujours là, elle aurait déjà commencé avec les achats et les préparatifs de fin d’année. Avec elle, notre vie aurait eu un certain charme, mais maintenant, nous ne voulons plus rien faire », lâche cette mère. La famille, nous dit-elle, vit un double drame, surtout que son gendre, outre d’avoir perdu son épouse, a aussi perdu son père récemment.

Hafiz Kudurrun : « Je ne sais pas quoi faire sans mes parents »

Perdre coup sur coup deux êtres chers est définitivement une épreuve dont on aura du mal à se relever. C’est ce qui est arrivé à Hafiz Kudurrun, qui est désormais orphelin de père et de mère. Ses parents, Hamatul et Abdool Aziz Kudurrun, n’ont pas été épargnés par la Covid-19. Ils sont décédés en l’intervalle de deux jours seulement.

Cet habitant de Saint-Pierre a du mal à se consoler. « Li pas facile pour moi », lance Hafiz. Ce dernier nous dit qu’il n’avait jamais pensé que ses parents allaient lui quitter de cette façon. « Ma vie est chamboulée depuis que mes parents sont partis. C’était eux ma raison de vivre et maintenant, je ne sais plus quoi faire », souligne-t-il.

Hafiz était fils unique, et c’était lui qui s’occupait de ses parents. « Kumadir sa l’anée la pena okenn charme kouma avan », dit-il. Inutile de préciser qu’il ne compte pas célébrer le Nouvel An cette année-ci.

Yassine Burkuth : « Perdre un enfant est la pire des choses »

Le couple Burkuth est toujours sous le choc après le décès de leur bébé Myrah, âgée de 18 mois. La petite fille a été emportée par la Covid-19 le 11 novembre dernier.

Yashine Burkuth, 34 ans, nous raconte que la vie n’est pas la même sans sa fillette. Il n’a plus la joie de vivre après cette perte tragique. Son fils vient d’avoir 5 ans mais Dieu a décidé que sa sœur ne serait pas à ses côtés pour cet événement. « Perdre un enfant est la pire chose qui puisse arriver à des parents. C’est une douleur infinie que rien ne semble pouvoir apaiser », nous avoue-t-il. « Je ne peux pas décrire la douleur que nous sommes en train de vivre en ce moment. »

Son épouse Khadiijah, 26 ans, arrive difficilement à accepter que sa fille chérie ne soit plus là. Elle priait, tout comme son époux, pour que la santé de sa fille s’améliore. Hélas, tel n’a pas été le cas.