[Incidents à Côte d’Or mardi dernier] De nouvelles charges pas à écarter

  • Y a-t-il une politique répressive en cours ?

Ce sont des images qui ont choqué toute la nation. Une bande de policiers embarquant de force le Prof. Rajen Narsinghen mardi dernier à Côte d’Or. Ce Lecturer en droit se trouvait sur place pour apporter son soutien au « Mouvement Rann Nou Later » qui manifestait pacifiquement. Sauf que l’événement a pris une tournure inattendue lorsque des policiers ont interpellé plusieurs membres, dont Devarajen Kanaksabee, Kissen Gangadoo, et Vela Gounden. Rajen Nursinghen s’adressait à la presse pour protester contre cette opération musclée de la police lorsque des policiers en civil, affectés à CID de Moka, se sont rués vers lui en lançant sur un ton démesuré : « pas vine faire meeting ici ».

En quelques secondes, il a été embarqué de force à bord d’une fourgonnette qui a pris la direction du poste de police de Saint-Pierre. Un excès de zèle qui en a choqué plus d’un. Comment la police a-t-elle pu agir de la sorte ? D’ailleurs, d’autres policiers qui se trouvaient sur place étaient visiblement embarrassés, préférant ne pas se mêler à cette affaire. « Couma ou croire dimoune pou respect nous lors simin ? Ou imagine ou, ene dimoune pe faire déclaration la presse, ou saute lors li pou dire li pas faire meeting. Ki coumsa ene policier nepli conner ki appel meeting aster ? », se demande un inspecteur qui se trouvait sur les lieux mais qui tient à garder l’anonymat pour des raisons évidentes.

Blessé, Rajen Narsinghen a été transporté à la clinique ou il a été admis après des soins, tandis que Devarajen Kanaksabee, Kissen Gangadoo, et Vela Gounden ont été interrogés pour soupçon de ‘Rogue and Vagabond’. Ils ont toutefois été autorisés à partir après une heure. Par contre, la police a procédé, jeudi matin, à l’arrestation de Viralen Sooben, qui se trouvait également en compagnie des manifestants à Côte d’Or. Après avoir été interrogé, il a été traduit en cour de Moka sous une charge provisoire d’‘Assaulting a Public Official’. Il a retrouvé la liberté conditionnelle après avoir fourni une caution de Rs 8 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 30 000.

Depuis mercredi dernier, cette enquête a été transférée à une autre unité de la CID de l’Est pour éviter tout conflit, car ce sont des membres de la CID de Moka qui avaient procédé aux interpellations. Selon nos informations, les enquêteurs tenteraient d’identifier d’autres délits possibles qu’auraient commis les manifestants ce jour-là. Il n’est pas à écarter que Devarajen Kanaksabee, Kissen Gangadoo, Vela Gounden et Rajen Nursinghen soient de nouveau convoqués par la police dans les jours à venir.

Un membre de la CID à un journaliste : « Taler to passe la dans toi aussi »

En plein direct, les commentaires d’un officier de la CID de Moka ne sont pas passés inaperçus. Il a menacé d’embarquer un journaliste qui couvrait cet événement, comme l’ont été les manifestants. Ce policier n’est pas inconnu, son nom étant cité dans l’affidavit explosif de Vishal Shibchurn sur le meurtre de Soopramanien Kistnen. Shibchurn le présente comme celui qui aurait fait un appel vidéo à Yogida Sawmynaden pour qu’il puisse lui parler. Des instances internationales du journalisme ont été informées de cette affaire.