Issah Abdoolakhan, nouveau ‘Deputy Registrar’ de l’État civil

« C’est grâce aux sacrifices réalisées par ma mère que j’occupe aujourd’hui ce poste »

C’est un homme humble, gentil et amical que nous rencontrons dans son bureau au 7e étage, à l‘Emmanuel Anquetil Building’ à Port-Louis. Issah Abdoolakhan vient d’être nommé comme ‘Deputy Registrar’ de l’État civil le 15 avril dernier. Ce jour-là, c’était le premier ‘Jummah’ du mois de Ramadan, et Issah Abdoolakhan perçoit sa nomination comme une bénédiction. Il nous retrace son parcours.

Né à Vacoas, dans une famille pauvre, Issah Abdoolakhan a perdu son père à l’âge de 3 ans, et ne se souvient pas de lui. Il a connu la pauvreté, avec sa mère qui élevait seule ses enfants. « Nous avions connu beaucoup de moments durs dans notre vie », nous dit-il. C’est avec émotion qu’il nous parle des sacrifices que sa mère avait fait pour qu’il puisse réussir dans la vie. « La vie n’a pas été facile mais ma mère a travaillé très dur pour nous élever, nous donner une bonne éducation et nous inculquer de bonnes valeurs. À cette époque, l’école était payante et nous n’avions pas beaucoup d’argent pour nous acquitter des frais scolaires », nous dit-il.

Issah Abdoolakhan habite aujourd’hui Port-Louis avec sa famille.Son épouse officie au Employees Welfare Fund, et le couple a trois enfants, âgés entre 21 et 30 ans. Un fils exerce comme ingénieur et l’autre détient un diplôme supérieur dans le domaine des finances. Sa fille, quant à elle, travaille comme comptable. En tant que père, il a toujours conseillé à ses enfants d’être toujours patients dans la vie, et de toujours garder espoir. Issah Abdoolakhan a deux frères, dont un qui travaille à l’assurance et l’autre comme tailleur, ainsi qu’une sœur.

Après avoir terminé ses études secondaires au collège Bhujoharry, il fit son entrée au gouvernement comme officier de l’état civil en 1976. « Avoir un HSC à cette époque était considéré comme une grande chose », se souvient-il. C’est là le début d’une longue carrière au sein de la fonction publique. Ce qui l’a toujours motivé, c’est sa croyance inébranlable en Dieu.

En 2014, il avait été promu au poste de ‘Principal Civil Status Officer’. Le Registrar, Mario Ayrelou, avec qui il travaille depuis 2013, l’a toujours soutenu, nous confie-t-il. Pour Issah Abdoolakhan, c’est un plaisir de travailler avec ce dernier car c’est un vrai gentleman. Au fil des années, ce père de trois enfants a beaucoup maîtrisé les rouages de sa profession, et assumait déjà les responsabilités attachées au poste de ‘Deputy Registrar’ depuis environ deux ans.

Le 15 avril dernier, le Registrar, Mario Ayrelou devait lui présenter sa lettre de nomination comme ‘Deputy Registrar.’ Pour Issah Abdoolakhan, c’est une grande fierté d’avoir été nommé à ce poste, dont il connait très bien les attributions. Quand il jette un coup d’œil sur son passé, avec toutes les difficultés qu’il a connues, il ne croyait pas qu’il attendrait ce niveau un jour. Il continue de louer le Créateur pour avoir écouté ses prières, et de les avoir exaucées au bon jour. Son épouse et ses enfants ont été les premiers à recevoir la grande nouvelle. 

Comme fonctionnaire à l’état civil, il a souvent été au service de plusieurs personnes, surtout ceux qui ont perdu leurs proches, parfois à des heures tardives. C’est la plus grande satisfaction qu’il a éprouvée, nous dit-il, ayant pu aider ceux qui étaient en difficulté. « J’ai toujours aimé aider et être au service des gens, même si cela fait partie de mon travail », dit-il. Le nouveau ‘Deputy Registrar’ nous confie qu’il est bien connu dans la ville de Port-Louis, pour les services qu’il a rendus aux gens.

Fervent croyant et pratiquant il a accompli le Hadj en 2017 et l’Umrah en janvier 2020 avec sa famille, soit un peu avant la première vague de covid-19 dans le pays. Il a aussi voyagé à Dubaï pour des vacances familiales. Pour lui, c’était une expérience inoubliable et a l’intention de se rendre à nouveau dans ce pays une fois que la situation dans le monde retourne à la normale, avec l’ouverture  de l’espace aérien.

Deux ans de cela, sa mère, qui vivait chez lui, devait décéder à l’âge de 92 ans, laissant un grand vide dans sa vie, car il la considérait comme un pilier essentiel derrière sa réussite.

Issah Abdoolakhan a une autre passion, en dehors de son travail : le football. Il jouait ainsi au ballon rond depuis l’âge de 15 ans pour une équipe connue comme ‘Kestrel’. « Il y avait une finale à Cité Martial, que mon équipe avait remportée par un score de 4-3 », match dont il se souvient toujours.

Nous lui laissons le mot de la fin : « Je tiens à remercier mon Créateur (Allah) et je dédie mon succès à ma mère », affirme-t-il.

Fiche Perso

Plat préféré : Biryani

Dessert préféré : La mousse ‘plain’

Destination préférée : La Mecque

Un mot pour me décrire : Persévérance

Équipe de foot préférée : Manchester United

Un message pour la nouvelle génération : « Il faut toujours être patient et il faut toujours garder l’espoir dans la vie. Faites toujours vos prières afin d’être plus près de Dieu. » 

Sarah Khodadin