[Khutbah] La réflexion du vendredi, La COP 28 : une mascarade de plus ?

 « … Allah, c’est Lui qui a créé les cieux et la terre et qui, du ciel, a fait descendre l’eau ; grâce à laquelle Il a produit des fruits pour vous nourrir. Il a soumis à votre service les vaisseaux qui, par Son ordre, voguent sur la mer. Et Il a soumis à votre service les rivières…» (Surah Ibrahim (14) verset 32)

« Le changement climatique est une menace bien plus grande pour le monde que le terrorisme international » (Sir David King, chef-conseiller scientifique du gouvernement britannique).

La COP 28, qui se tient actuellement aux Émirats Arabes Unis, se focalise sur le changement climatique et ses impacts sur le monde. Elle précède d’autres événements tels que CMA5, CMP18, SBI, etc. Ces sommets illustrent l’importance cruciale de questions telles que l’écologie, l’équilibre sensible de la nature, et d’autres sujets similaires. En bref, cela signifie que la question de l’environnement a un impact indéniable sur la vie des habitants de la terre, à travers une série d’événements dont nous sommes témoins, tels que les inondations, les sécheresses, les tsunamis, les tremblements de terre, les crues soudaines, les vagues de chaleur, la pureté de l’air que nous respirons, et d’autres encore.

Les études ont démontré que les catastrophes naturelles sont principalement le résultat du comportement de l’homme, le plus souvent dans sa quête supposée d’améliorer son bien-être ! Paradoxalement, dans le but de vivre une vie meilleure, avec luxe et facilités, les humains ont perturbé l’équilibre sensible de la nature et ils en paient un lourd tribut.

Les spécialistes ne parlent plus de réchauffement, mais du bouillonnement de la terre. Ces paroles proviennent de la position hautement politisée du Secrétaire-General des Nations Unies qui, d’habitude, utilise un langage codé diplomatique pour ne pas offusquer les puissants du monde. La COP 28 annoncée, tenue dans un pays grandement responsable de l’émission du carbone, se révèlera être une mascarade.

Le bouillonnement de la terre est, on le sait, le fait de la surconsommation en énergie des pays riches. La déclaration du SG des Nations Unies doit être vue pour ce qu’elle est : une déclaration forcée, émanant d’une organisation, à la merci d’États immoraux et sans éthique, mais qui doit parler le langage des principes moraux et de l’éthique. 

Les pays occidentaux continueront à maintenir leur confort, et créer le désastre environnemental. A la base, les six pays qui gouvernent le monde, par le biais du Conseil de sécurité, savent bien ce qui se passe et persisteront à exploiter les ressources de la Terre.

« Toutes les fois où ils allument un feu pour la guerre, Allah l’éteint. Et ils s’efforcent de semer le désordre sur la terre, alors qu’Allah n’aime pas les Moufsidoun (semeurs de désordre). »  (Surah Al Maidah (5) verset 64) 

L’Islam, modèle parfait dans tous les domaines de la vie, et qui prône la modération, a toujours défendu la cause de l’écologie/l’environnement, à travers de nombreuses injonctions coraniques, les paroles/actions du Prophète (SAW) et les conseils/actions de pieux prédécesseurs. En fin de compte, ce sont les actions humaines qui vont faire la différence et apporter le respect de l’environnement dont on a besoin de toute urgence.

L’on se souvient du conseil du Prophète Muhammad (SAW) à son compagnon Sa’d d’être modéré dans l’utilisation de l’eau d’une rivière pour ses ablutions. Ces recommandations montrent clairement la gravité du gaspillage, même s’il s’agit de l’eau de la rivière.

Telle est l’attitude générale de l’homme à l’égard de la nature et de l’environnement. Cependant, plusieurs événements ont prouvé que la nature n’est pas “gratuite” comme l’homme peut le croire ; la nature a ses propres limites dans sa capacité à absorber les activités humaines. Le Prophète Muhammad (SAW) préconise clairement le respect de la nature et l’équilibre de l’environnement ; c’est en effet lorsque les lois de la nature sont bafouées que des conséquences dangereuses s’ensuivent pour les êtres humains. Il y a plus de 1 400 ans, les Musulmans ont été avertis contre un comportement imprudent à l’égard de l’environnement ! Le Prophète (SAW) a recommandé de planter une graine, même si l’on sait que la fin du monde est imminente. Ce conseil fort prend toute son importance dans le monde moderne d’aujourd’hui, où nous sommes tous conscients, grâce aux études scientifiques, de l’importance des forêts et des conséquences néfastes de la déforestation.

Il est aussi important de relever que le Qur’an contient de nombreux chapitres portant des noms liés à l’environnement. La surah An Nahl traite des abeilles, et la science a démontré la contribution des abeilles à l’écosystème de la planète et à son fonctionnement, en particulier à la production de fruits et de nourriture pour l’humanité. Le verset 99 du surah Al An’am (les bestiaux) traite du cycle naturel de la production des fruits, de l’arrosage à la récolte finale.

Des exemples pratiques comme l’utilisation judicieuse et intelligente des sacs en plastique, et du plastique en général, dans nos activités humaines sont cruciaux – il ne devrait pas y avoir d’excès en raison des dommages qu’il cause à l’environnement qui nous entoure. De même, le gaspillage de l’eau ne devrait pas faire partie des habitudes du musulman; si l’eau est abordable, il est essentiel que nous réalisions que si toutes les ressources en eau sont épuisées à cause des actions humaines, aucune somme d’argent ne pourra s’y substituer.

La position du Musulman sur la question est fondée sur le principe du tawheed, soit la conviction en l’unicité du Créateur. Le Musulman croit qu’Allah est le propriétaire de la terre, des mers et de toutes les ressources qui s’y trouvent. L’homme, en tant que khilafah, gérant, a la responsabilité d’utiliser correctement toutes les ressources mises à sa disposition. N’étant ni propriétaire, ni maître, il est conscient qu’il aura à rendre compte de ses actes à Allah (SWT).

« Ne recherche pas la corruption sur terre. Car Allah n’aime point les Moufsidin. » (Malfaiteurs, corrupteurs, fauteurs de désordre) (Surah Al Qasas (28) verset 77)

D’un point de vue plus élargi, les pays Musulmans et ceux qui les dirigent portent aussi la lourde responsabilité de gérer, du mieux de leurs moyens et de leurs capacités, les ressources qui leur ont été confiées comme amanat, dépôt. Ainsi, il est inconcevable qu’ils se comportent comme les vassaux des occidentaux, se pliant en deux pour plaire à leurs maîtres de l’Occident.

Il est urgent que nos dirigeants reviennent vers le Qur’an, pour mieux assumer leur rôle en tant que gérants et en tant que témoins, passibles de rendre compte de leurs actes.

« Ô vous qui croyez ! Répondez à Allah et au Messager lorsqu’il (ce dernier) vous appelle à ce qui vous donne la (vraie) vie. » (Surah Al Anfal (8) verset 24.)