[L.E] Interconnexion pour l’an 2022

D’emblée, il faut reconnaître que le calendrier islamique est le décret de Dieu, tout comme le Nouvel An islamique par lequel Allah attache une signification théologique et juridique à la façon dont les humains mesurent une année et que l’année réelle commence avec Muharram et se termine avec Zul-Hijjah avec des mois mesurés conformément aux cycles lunaires. Bien sûr, tout en vivant dans un état laïc, nous acceptons, à des fins administratives, que nous allons entrer dans l’année 2022.

Cette année, la pandémie de COVID-19 a été difficile pour tout le monde, ici et ailleurs. On a vu que les ordinateurs jouent un rôle de plus en plus important dans la vie des gens et constituent le seul lien avec le monde. Comme beaucoup de gens, il y a eu des jours entiers cette année où la seule interaction humaine était à travers un écran.

Si 2020 a connu une brève période de relative normalité, avant que la COVID-19 ne bouleverse tout, en 2021 la pandémie a dominé nos vies depuis le premier jour. Nous avons tous dû nous adapter à une ‘nouvelle normalité’. Pour la plupart, le résultat a été une année passée principalement en ligne et l’interaction sociale en face à face a été rare. La vie sociale est devenue encore beaucoup plus numérique qu’elle ne l’était auparavant. Cela a été une expérience étrange et désorientante pour tout le monde. 2021 nous a rappelé que notre monde est plus connecté numériquement que jamais.

Chaque fois qu’on regarde les nouvelles, on se rappelle à quel point quelque chose qui se passait à l’autre bout du monde pouvait nous affecter ici. La pandémie à l’autre bout du monde a causé des retards d’expédition des marchandises, une hausse des frais de transport et par conséquence une hausse de prix des produits de base, et la dépréciation de notre roupie.

En termes simples, notre existence est soutenue par tout ce qui est en dehors de notre contrôle. Le coronavirus s’est propagé, sans discrimination, à toutes les races et régions du monde. Sa propagation sert à nous rappeler à nouveau que tous les êtres, y compris nous, les êtres humains, sommes profondément interconnectés et qu’il est impossible pour le “moi” d’exister seul, séparé du monde. Par exemple, d’où vient la banane que j’avais au petit déjeuner ? Il se peut qu’il ait été récolté par un garçon travaillant dans une grande ferme dans un village isolé. Donc, je suis soutenu par ce garçon et quelque part en moi, je vis avec ce garçon. Je peux aussi commencer à voir la pauvreté et d’autres problèmes entourant le garçon. Quand je mange cette banane, les contradictions qui existent dans le monde et la tristesse du garçon deviennent une partie de moi.

Comment ce monde changerait, si seuls les dirigeants mondiaux pouvaient ressentir la douleur des autres comme la leur et de partager la valeur religieuse de voir en tant qu’acteurs que tout est interconnecté. Fournir de l’aide aux autres et aider les autres, c’est d’aider soi-même. Et parce que vous êtes vous-même aidé, vous continuerez à aider les autres.

Bien qu’il s’agisse d’une grâce, nos pensées se tournent vers nous et nous nous sentons connectés non seulement aux personnes que nous voyons devant nous, mais aussi aux personnes vivant dans des difficultés telles que les conflits armés, ou à celles qui travaillent dur et risquent leur vie au milieu de la pandémie en cours. Je suis convaincu que dans le monde apparemment fragmenté d’aujourd’hui, l’humanitaire et l’aide humanitaire nous font vraiment sentir que nous sommes soutenus par tout ce qui est en dehors de nous-mêmes et que le monde entier est interconnecté.

L’an 2021 termine dans un climat social délétère, suscitant à la fois réprobation populaire et inquiétude sanitaire. Ajouté à cela, certains scandales qui viennent démoraliser davantage le grand public dans un pays atrophié qui compte ses morts et une population médusée par l’effet économique, psychologique, voire sociétal, d’une pandémie qui n’a pas dit son dernier mot…

Donc, il n’a jamais été aussi clair que pour s’attaquer aux grands problèmes, il nous faut que les gens travaillent ensemble au-delà des religions et des secteurs. J’espère que nous pourrons tous saisir l’occasion que nous est offerte pour prier pour tous ceux qui souffrent, musulmans et non-musulmans, des calamités, de l’injustice et de l’oppression à travers le monde, et que nous pourrons continuer à nous rassembler à la fois en tant qu’une seule communauté mauricienne.

Enfin, nos prières et nos plus grosses attentes pour l’année 2022 :

  • Plus grand bonheur tout au long de l’année,
  • Hausse du niveau de vie,
  • Plus d’harmonie sociale,
  • Diminution de la pauvreté,
  • Moins de carnage sur nos routes,
  • Lutte contre l’insécurité croissante,
  • Des espaces de loisirs pour tous les groupes d’âge,
  • Création d’emplois avec de meilleures conditions de travail,
  • Un système de police meilleur et plus efficace,
  • La lutte contre la corruption,
  • La lutte contre la criminalité et l’abus des drogues,
  • Un système juridique plus rapide et abordable,
  • Une société plus égalitaire et l’équité croissante,

Bashir Nuckchady

NOTE : Les points de vue exprimés dans cette rubrique ne reflètent pas nécessairement ceux de la rédaction et n’engagent que les auteurs eux-mêmes.