La musique à perte de…vue

Rencontre avec Hermans Pierre Louis

“Dans l’humilité on est appelé pour aimer dans la vérité”….Hermans Pierre Louis est un jeune de 24 ans, qui habite la région de Poudre d’Or Village. Chanteur, Compositeur et musicien de profession, ce jeune passionné de musique, traîne une tare. En effet Hermans  n’avait que 13 ans quand sa vue commence à baisser, suite à une négligence médicale. Malgré les circonstances, il a su gravir les échelons et s’épanouir. Son handicap a été sa force, son support, et qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui. Ce combattant dans l’âme nous raconte son parcours, avec beaucoup d’émotions.     

Hermans Pierre Louis est un jeune homme de 24 ans, qui habite la région de Poudre d’Or Village. Il est musicien de profession, étudie au conservatoire François Mitterand et enseigne la musique en ses temps perdus. C’est à l’âge de 14 ans, qu’il entame une carrière dans la musique. Ses débuts ne seront pas de tout repos, mais c’est avec beaucoup de persévérance qu’il y arrivera. Tout petit, il ne pensait pas devenir musicien, “ j’aspirais à devenir avocat ou même journaliste, mais après avoir perdu la vue, cela m’a très perturbé.” Apres l’incident, Hermans se pose plein de questions sur sa vie et ce qui lui adviendra. Puis un beau jour, son cousin lui fait découvrir la musique. Il commence à jouer de la guitare et en quelques mois, il commence à maitriser l’instrument. “ J’ai baissé les bras à un certain moment, puis j’ai recherché à l’intérieur de moi et j’ai fini par trouver l’inspiration et voilà!”

Sa vie actuelle, il ne compte point l’échanger avec une personne qui possède toutes ses aptitudes physiques, cela pour rien au monde. Même s’il est malvoyant, il a appris à voir la vie non pas à l’aide de ses yeux mais avec son coeur. “ Même si je ne peux pas voir le monde ou admirer sa beauté, je vis ma vie pleinement. Mon handicap est devenu ma force et mon bonheur.”

La musique, est devenu les yeux d’Hermans. Grace à celle-ci il a pu voyager, connaitre des gens et voir la vie d’un angle different. “ La musique m’a rapproché de Dieu, j’ai fait de belles rencontres, la musique m’a forgé physiquement et moralement. Désormais je suis plus ouvert et sans préjugés.”

Hermans ne serait rien dans l’atelier Mo’Zar, ou il a fait ses débuts. Tout comme son nom l’indique, Mo’Zar veut dire ‘mon art’.  Cet atelier de musique et d’apprentissage, forme des enfants des milieux défavorisés. Hermans se souvient très bien de ses premiers moments comme-ci c’était-hier. “ La première fois que je suis arrivé à l’atelier, mon professeur m’a dit que je devais tout faire pour apprendre et qu’il ne faut pas que les gens éprouvent de la pitié en me voyant.” Grâce à ces petits conseils, il a pu choisir son style de musique et composer ses propres chansons. A la fin de sa formation, Hermans est devenu professeur, il donne des cours tous les mercredis à l’atelier. En faisant cela, il évite aux jeunes de s’adonner au fléau de la drogue.

Après son accident, ses parents n’ont pas cessé de culpabiliser, cela e été une épreuve difficile pour eux. Mais Hermans a tou fait pour qu’il ne soit pas une victime. “J’ai fait de mon mieux pour éviter l’étiquette d’infirme, aujourd’hui je suis quelqu’un. Mon handicap m’a permis de me rapprocher de Dieu. J’ai mis l’amour en avant au lieu de la colère.”Hermans ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, il vise toujours plus loin. Malgré les circonstances de la vie et le regard des autres. Selon lui les parents ne doivent pas se décourager, au contraire, ils doivent encourager tout enfant qui est dans une situation similaire. Hermans  laisse un magnifique message à ceux et celles vivant la même situation que la sienne.

“ C’est vrai qu’on ne peut pas changer le monde en un jour, ni le regard des gens, mais il y a toujours de l’espoir. C’est vrai que les autrement capables auront du mal à s’épanouir, mais celui affublé d’un handicap ne doit jamais se sentir petit, il doit se sentir libre. Moi je l’assume, car dans l’humilité ont est appelé à aimer dans la vérité.”

Sharone Samy