L’accident impliquant le Metro Express au cœur des débats

La séance parlementaire du 24 février a fait la part belle à l’accident survenu le dimanche 23 février entre le Metro Express et un motocycliste, qui a vu la mort de ce dernier. Les débats ont aussi repris sur le discours-programme du Président de la République. L’économie, la pauvreté, l’éducation, l’inclusion sociale, l’absence de méritocratie en ce qui concerne les recrutements par le gouvernement, la contestation des dernières élections et la légitimité du gouvernement, ont été parmi les sujets abordés par les parlementaires. On retiendra aussi de cette séance que la députée Tina Jutton a exprimé une partie de son discours en hindi, à l’encontre des ‘Standing Orders’. Verra-t-on bientôt un foisonnement de différentes langues au Parlement ?

                                                                                                                                           PNQ sur l’accident entre le Metro Express et un motocycliste

La séance avait commencé avec une PNQ du leader de l’Opposition ayant trait à l’accident mortel  survenu le dimanche 23 février entre le Metro Express et un motocycliste. Le ministre du Transport, Alan Ganoo, a répondu que la victime était dans son tort car il n’a pas respecté les feux de signalisation. Toujours selon le ministre,  les caméras de surveillance ont démontré que le motocycliste avait franchi les voies du Metro Express alors que les feux de signalisation étaient au rouge. De plus, Alan Ganoo a affirmé que le corps de la victime avait été transporté à l’hôpital Victoria aux fins d’autopsie. Une enquête a été instituée sous la férule du sergent Gungadeen, en vue  de faire la lumière sur toute cette affaire.

Le ministre des Finances : un ‘feel good factor’ dans le pays

Ensuite ce fut la reprise des débats sur le discours-programme. Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a entamé son discours, où il a brossé une image reluisante de notre économie, qui est sur les rails, selon lui. L’inflation se stabilise, il y a un ‘feel good factor’ dans le pays, et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il a rappelé qu’il avait choisi la pauvreté comme la thèse de son doctorat et qu’il compte, durant son mandat comme Grand Argentier, élaborer des mesures pour diminuer les inégalités sociales. Il a aussi fait mention de l’inclusion sociale, comme contenu dans le discours-programme.

Prakash Ramchurrun : « Le gouvernement est légitime »

Le député du no 14, Prakash Ramchurrun, PPS, a aussi pris la parole durant cette séance. Il a brodé sur la légitimité du gouvernement. Il a fustigé la démarche de l’Opposition de contester les dernières élections. Il a en outre fait un survol des problèmes auxquels font face les habitants du no 14 et a promis de venir à bout de ces problèmes.

Arianne Navarre-Marie fustige l’échec de notre système éducatif

La députée mauve du no 1, l’honorable Arianne Navarre Marie a sévèrement critiqué le contenu du discours-programme. Pour elle, les jeunes parlementaires qui font partie du gouvernement tiennent un discours dépassé. Le discours-programme ne contient qu’une série de promesses qui a un goût du déjà vu. Elle a en outre pointé du doigt le ministère de l’Éducation pour le taux élevé d’échecs aux examens du School Certificate et a attribué ces échecs à une cacophonie et à une absence de planification. Elle a déploré le fait qu’aucun élève de l’école primaire Nicolay n’a pu réussir aux derniers examens du PSAC. Elle a aussi fait état des problèmes dans lesquels s’engouffrent les pauvres et s’est demandée de quelle société inclusive le gouvernement évoque dans son discours-programme. Elle a fait mention du recrutement à outrance des proches du pouvoir au sein du gouvernement et des corps paraétatiques, ce qui constitue pour elle un mauvais signal que l’État envoie, en faisant fi de la méritocratie.

Richard Duval plaide pour que l’Opposition et le gouvernement accordent leurs violons dans l’intérêt du pays

Pour le député du PMSD, Richard Duval, il est temps que l’Opposition et le gouvernement accordent leurs violons et mettent tous leurs différends de côté pour que le pays puisse avancer et que le sort des citoyens puisse s’améliorer. Le député trouve que notre pouvoir d’achat s’effrite année après année. Il trouve que contrairement à ce qu’affirme le gouvernement, notre économie va mal. Il a dépeint une image sombre de l’économie. Il a  aussi parlé de l’état d’abandon dans lequel se trouve sa circonscription et il souhaite qu’elle soit mieux valorisée.

Tina Jutton s’exprime en hindi, à l’encontre des ‘Standing Orders’

La PPS du no 11, Tina Jutton, a quant à elle choisi de mettre en valeur le PM en le décrivant en des termes très élogieux. Elle pense que l’actuel Premier ministre va gouverner le pays pour de longues années encore. On note toutefois qu’elle s’est longuement attardée sur son diatribe contre l’Opposition au lieu d’élaborer sur les enjeux cruciaux. Elle a dit que l’Opposition souffre du « virus » de la démagogie et pour clore son discours, Tina Jutton a choisi de s’exprimer en hindi, en défi des ‘Standing Orders’ qui stipulent que l’anglais et le français devraient être les seules langues à être utilisées au parlement.

Ritesh Ramphul (PTr) : « Le discours-programme, du réchauffé »

Ritesh Ramphul (PTr) a dressé une image sombre de notre économie. Notre pays devra faire face à de véritables défis à court terme car le coronavirus aura une incidence sur l’économie planétaire. Il trouve que le discours-programme a des lacunes et n’est qu’un bis repetita de ce qui avait été dit 5 ans de cela. Il trouve aussi qu’il ne contient aucune idée novatrice. L’économie verte ou même l’économie océanographique ne trouvent pas leur place dans ce discours-programme, selon Ritesh Ramphul.