Depuis le mauvais jugement du juge Balancy en 2005, autorisant les candidats de Resistans ek Alternativ à ne pas inscrire leur appartenance ethnique sur leurs formulaires de candidature, on a vu défiler une multitude d’experts autoproclamés en matière constitutionnelle, réforme électorale, sénat, BLS, etc. […] Dommage ! Beaucoup de ces experts, semble-t-il, ne connaissent pas l’origine même du BLS, Ils ignorent les particularités ainsi que la spécificité de l’Ile Maurice.
Au début des années 60, le pays se trouvait dans une zone de turbulence. La méfiance, la suspicion et la peur occupaient la pensée d’une bonne partie de la population qu’on a appelé les minorités – Créoles, Blancs, Musulmans, Chinois etc. A tort ou à raison, ces minorités ethniques craignaient une hégémonie hindoue. Le pays était divisé en deux blocs politiques distincts : – les Indépendantistes menés par Sir Seewoosagur Ramgoolam PTr., Sookdeo Bissoondoyal IFB et Sir Abdool Razack Mohamed CAM, tandis que les anti-Indépendantistes qui réclamaient une association avec la Grande Bretagne étaient menés par Jules Koenig et Sir Gaëtan Duval, les leaders du PMSD. La tension qui provoquait des scènes de violence entre les deux blocs était devenue très forte. Des bagarres raciales pouvaient éclater à n’importe quel moment dans le pays, entrainant pertes de vie humaine, la destruction des infrastructures et la ruine de notre économie.
Conférence constitutionnelle – Londres
« Cependant, grâce aux conseillers techniques du gouvernement britannique en matière constitutionnelle, grâce aux bonnes volontés et l’esprit de compromis de Sir Seewoosagur Ramgoolam, Sir Veerasamy Ringadoo, Sir Harold Walter, Jules Koenig, Sir Gaëtan Duval, Sookdeo Bissoondoyal et Sir Abdool Razack Mohamed, on trouva une solution. Quelle solution ? »
C’est le BLS qui fut une solution de compromis. « The essence of politics is compromise. » (Macaulay) Ainsi, grâce à ce compromis dicté par le discernement et la sagesse, nos leaders politiques d’alors ont permis à l’Ile Maurice d’avoir une stabilité politique, et à tous les mauriciens de vivre dans la paix et l’harmonie durant les 44 dernières années.
BANWELL – Electoral System
Banwell recommendations (among others) – 20 constituencies in Mauritius returning 3 members each and Rodrigues 2 members. At the same time Banwell divided the population into 4 sections: Hindu, Muslim, General Population and Chinese for electoral law purposes.
The final proposal and actual electoral system is based on Banwell recommendations and modified by Stonehouse.
The Best Loser System?
(a) “BLS was designed to provide “balanced” ethnic and political representation.”
(b) “The Best Loser System is a method used in Mauritius to make sure that the minority ethnic groups are well and equitably represented in the parliament.”
(c) “The Best Loser System was set up long ago to prevent political tension in the country…”
Victoire de Resistans ek Alternativ ?
De quelle victoire peut-on parler ? Le MAM maintient que Resistans ek Alternativ avait tort en 2005 et 2010 ; que le jugement du juge Balancy était mauvais ; que le ‘Full Bench’ de la Cour Suprême avait raison dans sa décision contre Resistans ek Alternativ ainsi que le ‘Privy Council’. Aucune institution internationale ne peut dicter au gouvernement mauricien son choix de système électoral. Maurice est une République indépendante avec ses particularités et ses spécificités. D’ailleurs, malgré tout le tam-tam de Resistans ek Alternativ, malgré le brouhaha de tous ‘Les Moutons de Panurge’, le UN Human Rights Committee ne peut pas prescrire un système électoral pour le gouvernement de l’Ile Maurice. La recommandation du UN Human Rights Committee ne contient pas le mot ‘mandatory’ ni le mot ‘imperative’ Je cite : “The Committee urges the Government to consider whether the community based electoral system is still necessary. »
En voici la définition du verbe ‘urges’ dans ‘The World Book Dictionary’
To urge: to try to persuade with arguments; ask or request earnestly; plead with; entreat.
Le communalisme
Resistans ek Alternativ prétend mener « un combat visant à éliminer le communalisme dans le système politique et à rétablir le droit démocratique de chaque citoyen lors des élections. » Si vraiment et sincèrement Resistans ek Alternativ veut éliminer le communalisme en politique, je me permets de leur demander de commencer avec ce que j’ai écrit dans mon article sur le rapport Carcassonne : “MAM also believes, that if we are all sincere and want to get rid of the BLS, we ask the Prime Minister, Navin Ramgoolam to call for a snap general election, with the sole condition that both leaders, Ramgoolam and Bérenger agree to put each one, three Hindus as candidates in Plaine Verte, three Muslims as candidates in Cassis/Vallijee, and three Creoles as candidates in Triolet. It’s only then that we will all be able to shout: ‘Long Live Mauricianism!”
D’autre part, si Resistans ek Alternativ veut éliminer le communalisme dans toute l’Ile Maurice, leurs membres doivent mener campagne pour enlever les 7 effigies communales qui figurent sur nos billets de banque et laisser une seule effigie, celle de Sir Seewoosagur Ramgoolam, le père de la Nation et père de l’Indépendance. Monsieur Subron, pourquoi toutes ces associations socioculturelles sont bâties sur différentes ethnicités ? Pourquoi ne pas avoir une seule association socio-culturelle mauricienne ? Pourquoi nos congés publics sont proclamés purement et simplement sur la base ethnique ? Est-ce-que vraiment l’abolition du BLS éliminerait le communalisme à Maurice ? « … L’élimination du BLS à elle seule ne peut détruire le communalisme… », Juge Balancy dans Le Mauricien du jeudi 27 septembre 2012. Ailleurs, dans le même numéro du journal on lit : « Plus de 300 cas de discrimination enregistrés en six mois… La majorité des cas enregistrés concernait le castéisme… » C’est le communalisme et le castéisme qui prédominent à Maurice. Cessons de rêver camarades Resistans ek Alternativ ! Mettons nos pieds sur terre pour faire face à la réalité. L’Ile Maurice a désespérément besoin d’un changement de mentalité.
Pour conclure, la réforme électorale n’est pas une priorité ; le pays n’a aucun besoin de représentation proportionnelle, ni d’un Sénat, ni de ‘Party List System’ ; encore moins d’une Assemblée nationale avec 90 ou 100 députés. Cependant il faut admettre qu’il n’y a rien de mauvais avec le BLS. Ce système a permis à tous les différents groupes ethniques de vivre en paix et en harmonie dans la stabilité politique. Le statu quo doit être maintenu à l’exception d’un petit amendement que pourrait faire la Commission Électorale. En 1982 Gaëtan Duval avait posé sa candidature dans 4 différentes circonscriptions et fut nommé Best Loser, meilleur perdant. Depuis, personne ne peut poser sa candidature dans plus d’une circonscription lors d’une élection. Pourquoi ? La Commission électorale a éliminé cette échappatoire. De la même façon, la Commission électorale pourrait permettre à Resistans ek Alternativ de ne pas indiquer leur appartenance ethnique sur leurs formes de candidature, selon la recommandation du UN Human Rights Committee, à condition qu’ils soient de facto exclus de toute allocation des sièges de Best Loser. En même temps prendra fin cette comédie burlesque.
Eliézer François
Leader MAM