[Le trafic Maurice/Réunion se poursuit] Les trafiquants ne lésinent plus sur les moyens

Malgré les efforts vantés par les autorités, le trafic de drogue entre Maurice et La Réunion par voie maritime se poursuit. Nombreux sont des habitants de la côte ouest qui affirment que des mouvements louches se poursuivent au quotidien. Ils se demandent ainsi ce que fait l’ADSU et pourquoi les autorités, dont la SST, ne voient rien, alors que les citoyens, eux, arrivent à faire la distinction entre de simples plaisanciers qui font des sorties en mer et des trafiquants de drogue. D’ailleurs, ces derniers ne semblent pas lésiner sur les moyens pour mener à bien leur business lucratif. Avec Rs 1 million, ils peuvent facilement faire des profits au-delà de Rs 25 millions, dit-on. Raison pour laquelle certains n’hésiteraient pas à manipuler des caméras Safe City afin de ne pas se faire repérer par les autorités.

Il nous revient qu’aux petites heures du matin le 29 juin dernier, la police de Pointe-aux-Sables avait été informée qu’une caméra de surveillance dans la région ne fonctionnait plus. Des policiers se sont rendus sur place et à leur stupéfaction, ils ont constaté que la caméra a été aspergée de peinture tandis que des fils électriques avaient été sectionnés. Au début, cette affaire était considérée comme un banal acte de vandalisme par les autorités, mais quatre arrestations survenues durant la semaine ont donné une toute autre tournure à cette affaire.

La Réunion avec 19 000 euros

En effet, mardi dernier, la ‘Force Crime Intelligence Unit’ (FCIU) et la ‘Martime Intelligence Cell’ (MIC) de la National Coast Guard (NCG) ont mené une opération en haute mer à Pointe-aux-Sables. Les policiers ont mis la main sur un hors-bord, avec un skipper, qui avait 15 bidons de carburant, équivalent à 1000 litres. Soumis à un interrogatoire serré, le skipper a craché le gros morceau aux limiers. Il attendait un autre individu pour récupérer de l’argent et des points GPS pour se rendre à La Réunion. Une opération a ainsi été montée parallèlement à terre. Une voiture a été interceptée à Pointe-aux-Sables avec à son bord deux individus. Lors d’une fouille, une somme de 19 000 euros a été retrouvée dans le véhicule. L’un des suspects a avoué qu’il était en route pour aller rejoindre le hors-bord pour se rendre à La Réunion.

Mais ses aveux ne se sont pas arrêtés là. L’un des suspects, un homme de 21 ans, a expliqué aux enquêteurs qu’il avait planifié ce traversé depuis plus de deux semaines. Le point de sortie, la plage de Pointe-aux-Sables. Mais une camera Safe City posait problème. D’où la décision de la bande de faire éliminer l’obstacle. Dans la soirée du 28 juin dernier, cinq personnes se sont rendues sur les lieux. Deux ont grimpé sur le pylône et aspergé de peinture l’objectif de la caméra, tandis qu’un autre a fait sectionner des fils électriques. Ce qu’ils ne savaient pas, une autre caméra avait enregistré en partie la scène. D’ailleurs, deux véhicules ont déjà été identifiés par les limiers de la Criminal Investigation Division (CID) de Port-Louis sud qui enquêtent sur cette affaire de Damaging Government Property.

Jeudi dernier, un Réunionnais a été arrêté dans un bungalow à Grand-Baie lors d’une opération de la MIC et la CID du port. Le suspect de 44 ans avait en sa possession une somme de 7 000 euros. Interrogé, il a affirmé que l’argent était destiné pour l’achat de la drogue à l’île sœur et qu’il avait la responsabilité de ramener l’argent à La Réunion pour ensuite le remettre à un trafiquant. C’est deux Mauriciens qui lui auraient remis l’argent en question, mais ne connaissent pas son identité.

Ces deux cas préoccupent les autorités qui ne savent plus comment faire pour combattre cette affaire de trafic de drogue entre les deux îles.