Les bouchers à couteaux tirés avec la MMA

Consommation de cabri, bouc et mouton

Un vent de désaccord semble s’installer entre la communauté des bouchers de cabri, bouc et mouton et la Mauritius Meat Authority.  La cause ? Les bouchers ont reçu une lettre de l’abattoir central leur informant qu’à partir du 18 octobre prochain ils seront dans l’obligation de payer les frais des abats des animaux. Les bouchers crient au scandale pendant que la MMA ne semble pas être prêt à négocier.  Se dirige-t-on vers un énième litige entre les bouchers et la MMA résultant en une hausse des prix des produits ? Avis aux consommateurs !

Marwan Dawood

Plus d’un an après que l’épizootie de la fièvre aphteuse a frappé Maurice, des répercussions se font encore sentir.  Bien que l’épizootie ne soit pas présente les autorités se montrent toujours prudents en maintenant l’interdiction d’importation de trois ans du bétail et des caprins de l’île Rodrigues.  Une situation qui a assez duré pour les bouchers qui se disent plus que jamais affectés financièrement par cette pratique.  M. Panchoo du marché de Rose-Hill l’un des plus grands importateurs de la race caprine à Maurice se confie. « Il y a une interdiction qui pèse sur nous en ce qui concerne l’importation. Nous sommes dans l’incompréhension en ce qui concerne la décision de la MMA de nous faire payer les abats des animaux alors que c’était gratuit avant.  Nous achetions la viande avec la MMA au prix de Rs 225 la livre pour revendre au même prix au marché, ce qui fait que les abats devenaient ainsi notre profit.  Avec cette decision de la MMA nous serons dans l’obligation de revoir à la hausse le prix de la viande parce que nous n’aurons plus une bonne marge de profit », explique M. Panchoo.

Ce dernier affirme que dans le passé «lorsque nous importions les animaux, la viande se vendait à Rs 200 au marché mais depuis que nous ne pouvons plus importer les clients souffrent. Si la MMA maintient sa décision nous serons dans l’obligation d’arrêter de travailler car nous allons travailler pour rien ».

Pas de négociations en vue dit la MMA

Pour sa part le directeur général de la Mauritius Meat Authority campe sur sa position. «Oui il est vrai qu’à un moment nous ne passions pas à la balance les abats.  Nous voulions essayer de voir comment cela marche. Mais nous avons fait des pertes avec cette pratique que maintenant nous devons retourner à l’ancien système c’est-à-dire passer sur la balance les abats des animaux », explique Rajesh Dhaumoo.

Le directeur général précise que la MMA avait dans un premier temps consenti face aux demandes des bouchers parce qu’elle pouvait se permettre de le faire car elle avait des animaux en stock mais maintenant ce n’est plus possible.  «Il y actuellement sur le sol mauricien 26 000 caprins. Que les bouchers aillent s’acheter des cabris.  Nous importons de Rodrigues et une fois les animaux débarqués ils sont emmenés à la MMA pour l’abattage.  Nous ne pouvons prendre de risque avec ce virus de la fièvre aphteuse.  Nous ne sommes en compétition avec personne et nous ne sommes pas en faveur d’une négociation quelconque.  Si zot pas accepté li simple nou arrêt importé, mais ils ne pourront importer de Rodrigues dans l’immédiat », conclut Rajesh Dhaumoo.