Licenciements dans le sillage de la covid-19 : Le calvaire d’Amirah, une mère de 20 ans

Amirah (prénom fictif), une mère de famille de 20 ans, habitant Plaine-Verte, est dans la tourmente. Licenciée par la compagnie qui l’employait, qui a été mise sous administration volontaire, elle n’est pas éligible pour l’allocation du ‘Workfare Program’, qui requiert un minimum de 180 jours de travail. Or, Amirah n’en est qu’à 170… Qui plus est, elle maintient que son employeur n’a pas pris en considération plusieurs mois de service.

Amirah avait trouvé du travail comme ‘caretaker’ en mai 2019 à Chaakko Entertainment Ltd, une compagnie de divertissement basée au Trianon Shopping Park.

Elle avait reçu un message via WhatsAapp en mars dernier lui expliquant  qu’elle a été mise à la porte. Mais après, ce message devait être supprimé par la suite par l’expéditeur.

Cependant, après le confinement, le 15 juin 2020, la compagnie l’avait convoquée de nouveau, en lui disant qu’elle pouvait postuler une nouvelle fois, et d’ignorer le message sur WhatsApp. Ce qu’elle fit.

Mais la compagnie devait être mise sous administration volontaire en septembre 2020. Amirah et les autres employés devaient recevoir la lettre officielle de l’administrateur, en date du 1er décembre, lui indiquant la terminaison de leur emploi : « Given the financial constraints and the liquidation context of the Company, in accordance with the provisions of the Insolvency Act 2009, I regret to inform you that the Company has no alternative but to terminate your employment effective from 1 December 2020 ».

D’après notre interlocutrice, au moins 25 de ses collègues ont signé le récépissé de cette lettre sans broncher. « Ceux qui n’ont pas d’enfants ne se font pas trop de soucis, mais pour moi qui a un enfant en bas âge, c’est une situation bien difficile », nous dit-elle, au bord des larmes.

Cette dernière est en effet la mère d’un enfant de trois ans, et elle est dans la tourmente. Son époux exerce comme marchand ambulant de temps à autre et gagne à peine de quoi nourrir la famille.

Qui plus est, elle peut faire une croix sur le boni de fin d’année.

Cette jeune femme s’est rendue à l’inspectorat du ministère du Travail jeudi dernier pour s’inscrire sous le ‘Workfare Program’, où elle aurait reçu une allocation. Or, là-bas, elle devait tomber des nues. On lui a fait comprendre qu’elle doit avoir travaillé pendant au moins 180 jours à la compagnie pour être éligible. Selon les ‘records’ de la compagnie, elle n’a travaillé que pendant 170 jours, soit du 15 juin 2020 au 1er décembre 2020.

Un chiffre que conteste Amirah, qui déplore ainsi que la compagnie n’a pas pris en considération la période précédente où elle avait travaillé à cette compagnie, soit depuis mai 2019 jusqu’à mars 2020, ce qui aurait totalisé plus de 180 jours.